Blog poétique. Mots extraits, matière brute. Qu'importe le chemin, pourvu qu'ils soient nés, sortis. Qu'ils fassent leur vie maintenant, se mêlant à l'extérieur.
dimanche 8 décembre 2019
Vol long-courrier
A peine l'atterrissage,
déjà les mots se posent sur la distance,
à se rééquilibrer,
au milieu des turbulences encore,
ce quotidien d'hier
qui a suivi hors de contrôle,
comme un passage travaillant dans l'ombre de son homme
égaré au milieu des néons,
et pourtant qui ne peut désembarquer.
Exploration impossible de cette nouvelle réalité
il restera dans l'intermonde.
Maintenant la porte s'ouvre,
des visages différents s'affichent,
un autre bout du monde
tout près à le toucher...
Au milieu des lumières, artificielles encore,
la foule qui avance
à se retrouver dans le être ensemble...
Collés au plus près.
Toujours pareil
Toujours pareil,
où le système prend le pas
sur l'inconscient,
ce temps d'avance qu'il a sur nous,
qui nous déforme
nous impose son collectif
jusqu'à la caricature.
samedi 7 décembre 2019
Plombier à déconseiller
Comme un refus imposé de rentrer dans l'oubli
le chuchotement de l'eau
empêche le sommeil,
temporaire, inaudible d'abord,
débordant des tuyaux
au plus court vers les bas.
Le même bruit qu'on retrouve chez son homme,
et d'abord
ses précurseurs qui s'accrochent au jour quand il fait déjà nuit
au fond de sa chambre noire,
quand la lumière artificielle révèle son négatif.
En option également
un écoulement de la vie difficile à remonter,
monde obscur occupant son temps plein
jusqu'à le détruire,
lui à colmater vainement le décalage des heures,
à faire semblant peut-être,
au moins jusqu'à faire croire plus que tout.
En fait lui-même qui se reproduit,
contenant sa propre fuite en avant
jusqu'au bout de sa folie.
Mise à jour
En filigrane
les histoires se succèdent à toute vitesse
réduites à des chiffres.
Le défilement efface même jusqu'au regard,
aussi les traces du passé.
Nouvelles fonctions qui nous ajoutent
pour être plus rapides, plus vrais,
jusqu'à ne plus s'apercevoir.
Dans l'espace résiduel aussi
des temps trop longs sont extraits,
la vie remonte par intervalles,
retournant à son point de départ.
Dans le profond de l'arrachement
à vif encore
des fragments se laissent réouvrir :
..."... Hiroshima mon amour..."...
..."... Echo parlant quand bruit on mène..."...
..."...Qu'il est difficile d'être soi et de ne voir que le visible...".
Ce que seul l'homme peut dire.
Les Misérables
C'est pendant la projection,
de l'autre côté de l'écran,
lui porte la vie en direct
avec sa caméra à l'épaule.
D'angle mort en zone interdite
le statu quo défile
pendant que dans la salle
les images dérèglent nos regards :
pour ou contre
qu'importe,
les misérables sont nous tous
avec leurs vérités
qu'il faut se dire,
si c'est encore possible...
Mais comme bien souvent
la fin vient avant;
Déjà là,
quelque part dans l'escalier
les hommes se placent dans la tentation d'écrire l'avenir,
un face à face mortel.
Impossible de dire,
notre seule assurance est celle de la fatalité,
à notre place
le destin qui peut parler ou pas.
Alors après l'obscurité
on se quitte
chacun
avec l'impossibilité de dépasser sa propre vision,
comprendre les autres
et par là-même se comprendre aussi.
Personne ne sait plus.
Commencement...
Commencement et fin du monde en même temps,
le proche et le lointain,
se connaître sans se reconnaître,
l'équation espace/temps nous affiche d'être là,
des variables sur lesquelles chacun s'ajuste.
Son résultat jusqu'à nous convaincre.
Station de surface
Ici même,
à extraire la matière brute,
la travailler a minima sur place
faisant venir la vie à notre rencontre.
I.M.F.P.
Tu cherchais dans le passage,
maintenant tu regardes ailleurs.
Quelque part
entre ici et toutes ces décennies
le destin s'est joué,
des vies se sont séparées,
une des deux n'est pas revenue.
Toi ou ton reflet,
lequel est resté de l'autre côté du miroir,
tu ne peux le dire ?
Aucun signe distinctif,
comment se reconnaître,
le deuil fait si bien son travail ?
Reste une silhouette d'homme,
une route de campagne qui part au loin,
lui ou son autre,
quelle importance l'identité.
Le cours du temps a emporté toutes les traces,
même les lieux ont changé,
la végétation a repoussé par dessus
donnant d'autres formes
une vie différente.
jeudi 28 novembre 2019
Joker
Une histoire peut en cacher une autre,
celle où le fou se tient devant la notre.
Au fond de la salle, dans l'obscurité,
impossible de se voiler la face.
Lui derrière son masque
s'avance,
nous découvre
tous un par un.
Il le peut,
si bien qu'à la fin
personne n'ose plus se regarder
sans se reconnaître derrière ses traits.
Une folie que l'homme pousse devant lui,
pour se cacher des autres
à visage découvert.
Heureusement,
version cinéma,
tout en images lourdes ou légères,
toujours insoutenables,
une fiction qui nous recouvre entièrement,
un moment de peur qu'on efface
au mot fin.
Le regret en plus, de l'avoir vue
tout au fond de nos yeux.
Zone de turbulence
Zone de turbulence...
Que la matière doit traverser.
Certainement un temps trop long passé en périphérie :
en fait, notre quotidien et surtout cette absence de vérité.
Là-bas,
même les mots ne s'attachent plus à l'histoire,
et quand ils viennent
c'est une fois à l'envers, une fois à l'endroit.
De l'ombre à la lumière
ils ne font que passer
et déjà sont dans l'écume,
le sens perdu,
que chacun relaie à son tour.
Où est l'ombre, où est la lumière ?
Pour le dire, personne ne cherche à le savoir.
Il s'agit juste de passer du temps...
Avant de rentrer à la maison,
d'oublier.
Vision progressive
Le passé et le présent s'éclairent mutuellement,
en prêt à poser pour le personnage.
Comme une clarification de surface,
en même temps qu'à l'arrière-plan
le simple devient compliqué
jetant son trouble.
En fait,
tout est dans le tâtonnement du refaire :
déjà asseoir une normalité entre deux moments,
retomber les deux pieds au sol...
Ou sinon
démystifier les formes autour,
fermer les yeux,
effacer,
recommencer,
imaginer.
Le monde qui nous oblige sans transition.
jeudi 7 novembre 2019
C'est après l'acceptation
C'est après l'acceptation,
une page est tournée.
Le temps d'avance, maintenant tu passes à côté,
sans même savoir qu'il existe.
Vol à vue,
un trop d'information, de pourquoi pas.
Les indésirables aussi
à les chevaucher,
et les vérités de l'instant
devant derrière
façon grand écart.
une page est tournée.
Le temps d'avance, maintenant tu passes à côté,
sans même savoir qu'il existe.
Vol à vue,
un trop d'information, de pourquoi pas.
Les indésirables aussi
à les chevaucher,
et les vérités de l'instant
devant derrière
façon grand écart.
Découvrir 2
Découvrir ce qui ne peut pas se découvrir.
Se raccorder au mouvement perpétuel,
immersion qui n'en est pas une,
plutôt un jeu...
Quand la mort te ramène à la vie :
longue gestation,
chacun la sienne,
façon oeuvre au noir.
Alchimie du jour,
en expérimental pénétrer le quotidien,
et maintenant arrivé au bord du découvrir
ce qui ne peut pas se découvrir...
Un peu plus loin aller jusqu'à lui donner des formes.
Faire le premier pas,
l'inquiétude, la peur,
et puis plus rien.
Découvrir 1
Tu es arrivé
au bord du découvrir
ce qui ne peut pas se découvrir,
jusqu'à lui donner des formes.
Trop risqué de ne pas prendre de risques
Au plus proche de la surface
la vie apparaît telle qu'elle est
éparpillée,
perdue dans l'intermédiaire.
Au risque d'en sortir
maintenir sa route
vers la prochaine station
là où le début et la fin se fondent.
Etrangers d'ici
deux êtres recréent une voie
pour leurs pas
à eux seulement.
Sachant qu'il n'y en a pas d'autre.
Aux passages obligés
des automatismes lèvent les barrières.
Unique impératif
seuls les corps peuvent passer
sans passeport ni visa.
Contrôle impossible
Contrôle impossible.
Tes yeux en se refermant l'empêche.
Maintenant est une nuit supplémentaire,
bonne pour échapper à l'aveuglement de l'extérieur.
Eviter que la vie d'ici ne saisisse le regard, ne le déforme.
En direct la mue se fait,
sans éclairage d'appoint,
un nouvel habillage.
A tout prix sortir de la trace
rendre l'espace habitable,
abandonner les invendus.
Désormais sur une tangente
la réalité physique te rejoint,
unique.
Ton corps, l'être qui l'habite.
Au point de non retour
Au point de non retour
ce monde disparaît
et c'est tant mieux.
Des mots, des noms imprononçables désormais,
ceux qui séparent,
s'évacuent sans rien dire.
Ainsi vont au loin les histoires,
elles s'abandonnent
laissant un fil se dérouler
et qui nous ressemble :
pour l'homme une main courante.
Avec elle il remonte la vie à l'envers
à son rythme.
Raccordement à minima,
du personnel à l'impersonnel,
nous laissant choisir ici ou là.
D'après modèle vivant
Finalement les mots disparaissent assez vite,
quelques allers-retours du regard
et les voilà installés autour du modèle
perdus dans le mouvement incessant des points de repère.
Bientôt seul reste un trait,
en traduction simultanée
d'une manière de voir,
en même temps
qui s'assoit de gré à gré sur l'imagination,
étirement/déformation,
tension/relâchement,
autant de détails perdus à mi-chemin vers la feuille.
A la fin de la pose,
ce qu'il en reste
entre ombre et lumière.
Ici on n'en finit jamais
Ici on n'en finit jamais de rejouer la tragédie antique.
Les mots y sont les mêmes
que les hommes répètent
ignorant leur sens.
Alors ils se perdent.
Pour chacun,
une traversée de l'obscur,
des mondes à ranimer les ombres
de nos destins.
Il n'y a rien d'autre
Il n'y a rien d'autre que les jours qui succèdent aux nuits
qui succèdent aux jours.
Enchaînement du temps qui nous tient.
De ces maintenant qui passent les dieux sont absents,
avec eux leurs mondes,
ces spontanés, ces sauvages
qui donnaient les signes, la foi.
Dans le visible restent les hommes
et tu en es,
acteurs improvisant cette histoire,
à appeler leur âme
pour rejoindre celle du monde.
Passer, continuer,
peut-être une étape du voyage.
dimanche 6 octobre 2019
Sans faux pas
Le grand calcul de la vie :
quelques degrés en plus ou en moins
qui nous disent tout.
Navigation au sextant,
nos pieds précipices sont parfaits
pour le grand écart quotidien,
là,
quand plus rien n'a de sens
les laisser parler,
gardiens de ta proximité.
Tu peux encore les utiliser
façon pas japonais
au-dessus du vide
à recoller les morceaux du passage,
trouver ton chemin.
Les racines ne repoussent plus
Aujourd'hui est un après monde.
Qui suis-je ?
Qui pense à ma place ?
Quelque part dans ses fonds la vie s'étire,
dans la longueur
des portes s'ouvrent
d'autres se ferment,
coupent tout chemin de repli.
Plus d'arrière-pays,
étranger à l'avant,
cosmopolite,
perdu,
traversant à l'aveugle
une vie
qui continue à te découvrir.
Un état second
ici
unique,
avec son petit côté automatique
qui nous ignore.
Impossible de se reconnaître.
Echappements
Au-delà d'ici a pris place,
action/réaction,
en automatique
le mouvement se profile.
D'autres repères.
Il n'y a plus de jour
il n'y a plus de nuit,
seulement la traversée d'une vie.
Les phantasmes promènent l'homme
Les phantasmes promènent l'homme.
Réalité en regard,
un film à part qui nous dévoile,
catégorie qu'on voudrait d'art et d'essai.
Des installations, des rushs,
matière brute, incessante, osant toujours le plus,
des bouts éphémères à retoucher,
l'arrangement de la vie
en accompagnement de son principal :
la femme.
Chacun tourne autour de celle qui passe,
en prise directe.
En résumé
Un bon moment pour se dépouiller,
il est là
quand les temps se rejoignent.
Présent, passé, futur
viennent,
superposition fragile.
Appel du fond
qui vaut ajustement,
le contrat de la vie refait surface,
là de suite,
lisible
avec ses avenants,
le moment où la vie bascule
simultanément se recentre,
à toucher du doigt
ce qui ne dure pas :
l'éphémère, c'est-à-dire tout.
Pour faire court
donner sa chance à la chance
ou mourir de suite.
dimanche 8 septembre 2019
Une grande brisure
Une grande brisure.
Des lambeaux qui pendent,
essaient de vivre encore,
accrochés.
Ça sera comme ça sera,
ils se disent.
Les impassibles
Les impassibles
n'ont pas les mots pour nous dire.
Tout juste,
ils se tiennent droit dans leur être
d'être là, si proches de nous,
sans un regard pour ces histoires :
celles qui prennent la vie,
la retirent aux autres,
simplement pour des idées
pour exister pour ne pas mourir,
nous,
pas les autres.
mardi 6 août 2019
Iconoclaste mais pas trop.
De toi à l'extérieur
un lent travail de vérification
pour ne pas trop s'éloigner de la vérité du moment.
Continuer à donner le change.
C'est mieux,
c'est encore être vivant au présent.
Dans le monde de surface
Dans le monde de surface les images se bousculent,
périple sans destination,
elles reviennent
à chaque fois laissant des ombres
que tu essaies de taire ou de convaincre,
long monologue intérieur.
Elles,
doivent vivre, au moins cette vie,
rejoindre le courant qui les emportera,
qu'elles disparaissent.
Ailleurs,
l'autre vie va,
se laisse faire, se donne tout le temps.
Tu la fais au quotidien,
ce qu'elle veut seulement :
que tu la serres entre tes bras,
que tu l'aimes,
alors elle est à toi,
elle est à nous,
en nous,
elle est nous,
chaque être la sienne.
Le vent qui souffle si fort
Le vent qui souffle si fort
est ce lointain qui essaie de se faire entendre,
avec ses mots attrapant la sensation de l'être :
prendre la vie dans l'extérieur,
ces vies silencieuses de la nature,
elles,
qui recréent des forces nouvelles tout le temps,
vie secrètes qui se lient à notre monde intérieur,
le fondent toujours,
dépassant le tragique de la condition d'ici,
des hommes.
mardi 25 juin 2019
Processus interne 1
Alors c'est ça une vie d'homme !
Refaire le chemin tracé d'avant
et passer sans regarder sur les côtés,
dans l'ombre du temps.
Quotidien que tu réajustes ou même pas,
un alignement de jours :
se connaître sans parvenir à te reconnaître.
Mais y-a-t-il un visage de plus à mettre sur cette vie ?
Un autre être pour de vivre ?
Histoire de se rencontrer quand on se regarde,
une façon différente d'accommoder :
comme naître
qui viendrait en même temps que chaque instant.
En résumé
Un bon moment pour se dépouiller...
Il est là quand les temps se rejoignent,
présent, passé, futur
viennent,
superposition fragile.
Appel du fond qui vaut ajustement
le contrat de la vie refait surface
avec ses avenants
là où la vie bascule
simultanément se recentre
à toucher du doigt ce qui ne dure pas,
l'éphémère
c'est-à-dire tout.
En résumé pour faire court
donner sa chance à la chance
ou mourir de suite.
L'abyme du jour fait sa pause
L'abyme du jour fait sa pause,
l'image,
là devant le miroir
la buée cache son visage.
Rien qu'un peu d'humide,
tout compte fait, juste le temps pour elle de se façonner.
Mouvement presque sans fin,
une réalité se défait puis se refait
sans orientation, sans transformation
autre que cette vapeur et puis les gouttelettes,
et puis, plus rien,
qu'une vision, un caractère irréductible
qui te regarde et que tu regardes
venant au milieu de nulle part,
tout encore dans le ruissellement.
Un gouffre s'est formé
Un gouffre s'est formé qui colle à la peau ;
s'y mêlent le corps et le reste
jusqu'à l'extérieur.
Un passage obligé,
affleurement qui fait mal
où le temps se donne en pâture
sur une simple indication anonyme.
Maintenant gestes au ralenti, conscience au plus près,
une contraction bloque le corps,
comme un bout de vie quotidienne
qui creuserait dans l'heure de la montre une fissure,
un dévoilement progressif
ouvrant le fragile directement de l'intérieur.
jeudi 23 mai 2019
C'est comme traverser un océan
C'est comme traverser un océan,
cette mer intérieure,
seul,
en se hâtant le moins possible.
Espace immense qui se confond avec le monde.
Ses formes, ses réductions,
au hasard des superpositions de l'un et de l'autre.
Bien sûr, deux voyages qui naviguent de conserve
au gré des assemblages de fortune :
toutes ces cartes qu'on aligne
et qui laisse la route à l'imagination.
Un trait le plus long possible
au milieu des zones blanches,
à repousser le temps,
son immobile.
Amarrage réussi
Amarrage réussi
dans l'espace :
deux vies,
celle qui piétine le temps, l'autre qui le dissèque.
Les parenthèses disparues soudain
entre le sans voir et le trop de vivre...
Une indifférence aux jours comptés vient
pour lire un autre sens.
Vivre ici. Toujours ?
Ou simple zone de transit,
une architecture où les images d'homme s'attrapent au vol
avant que le regard ne leur enlève
cette part de rêve qui les hante
à force d'avoir trop vu.
samedi 20 avril 2019
La falaise
Tout a un début et une fin...
C'est au bord d'ici que ça se termine,
ou que ça commence,
ce que tu ne sais pas encore.
Monde/frontière,
endroit où la terre et la mer se rencontrent,
les conditions extrêmes raccourcissent les distances
de jour en jour,
l'équilibre se joue au-delà de l'humain,
sauvage, sensible, vrai.
Le temps devient vertigineux
se lisant en dizaines de milliers d'années.
A le dire, plus proche de la réalité.
Les pieds au bord du vide
de tout ce temps passé.
Une remise au pas
Une remise au pas.
Pied à pied,
le monde arrangé, son spectacle,
il réussit sa démonstration par l'absurde.
Une unité qui coupe l'homme,
des morceaux renvoyés à l'aliénation,
son destin à suivre encore un moment,
comme "un vol au-dessus d'un nid de coucou"
vers l'issue...
Ou sinon, jouer l'extraterrestre,
faire son "ET téléphone maison",
se sauver.
De gré ou de force
De gré ou de force
une phase doit se terminer,
emportant avec elle
des êtres et leurs rêves aussi,
pour que l'état de grâce revienne.
Rien de neuf bien sûr !
Monde déjà disséqué,
jeunesse qui se confond trop vite.
C'est égal !
Les invendus pèsent plus lourd,
que la marée remonte,
simple mouvement mécanique qui s'oblige,
un tout qui va jusqu'à son contraire.
Voilà comment la vie se ressuscite de nous,
effaçant nos mémoires immobiles
et trop pleines...
Presque, une libération.
vendredi 29 mars 2019
Sudoku
En surface les chiffres s'étalent.
Ici,
même plus besoin de chercher à comprendre pour lire,
petit format,
12x12 cms environ,
celui du voyage, en long, en large, en carré.
C'est quand l'intérieur cale l'extérieur,
changement d'échelle garanti :
une vision du monde jusqu'à sa fin,
soi-même aussi disparaître.
Inattendu ou malentendu,
ou ces deux qui se mêlent,
tu hésites encore.
Ce n'est qu'un jeu,
comme une fin de non-recevoir pour tout cet inutile.
Voilà, ainsi le sens vient plus vite,
les morceaux se recollent,
de si petites choses pour un si grand corps
qu'elles se perdent dans les parois de l'intérieur.
Une partie de soi qui s'expérimente ailleurs,
elle se décale,
là où les chiffres remplacent les mots.
Un ordre différent.
dimanche 24 mars 2019
Ce ne sont que des mots égarés
Ce ne sont que des mots égarés
qui t'amènent par ici.
Ensemble, vous cherchez un chemin,
ailleurs,
la fin d'un monde.
Ignorance, agitation,
de l'extérieur aussi à traverser,
un peu de soi-même qui s'accroche avec désespoir,
des choses qui n'existent plus.
Avant de les quitter, il faut leur dire adieu.
Aller au trop profond n'est pas mourir,
n'est-ce-pas ?
C'est se sauver seulement...
Un monde plus loin.
Vivre le réel
Vivre le réel
comme un rêve,
jusqu'à s'en réveiller :
ce moment où seules,
quelques impressions ont survécu,
images
que le monde a lavé à son eau si claire
qu'on voit le fond au travers des choses,
images qu'il a déplié de son âme
pour nous les prêter,
énergies superficielles aussi
qui s'échappent de lui,
qu'il laisse sans même les voir,
se confier aux hommes,
peut-être le destin de chacun.
samedi 23 février 2019
On s'y perd.
A nos besoins le rideau est tiré.
Au-delà du regard
le monde de maintenant qui s'en va,
est ni mort ni vivant,
et chacun le transporte
n'a que ça " ce nous à vendre",
avec ses habitudes, ses poids d'inutiles,
une construction extérieure
à travailler proprement
pour gagner le droit de rejouer
dans les jeux de la vie.
Gestuelle provisoire,
langage unique,
imitation incertaine des autres,
tout est bon,
même des regards pas tout à fait oubliés,
qui reviennent à la surface, pour nous aider,
l'ordre de la nature, sa logique,
son art,
ce qu'on néglige et qui donne tout,
l'émotion de l'instant,
temporaire qui réapparaît
allant jusqu'à s'inscrire
comme une bande d'arrêt d'urgence
pour visiter ces temps intermédiaires,
à faire le lien,
ligne à ne pas dépasser,
au fond qui nous anime
devient la réalité,
reçue, donnée, unique,
tout à la fois.
On s'y perd.
mercredi 20 février 2019
Les temps du monde-machine sont arrivés
Les temps du monde-machine sont arrivés.
Maintenant,
on fabrique des figures,
images à la vérité moins marmoréennes qu'autrefois,
et leur magie nous prend, nous envoûte.
D'ailleurs,
est-ce possible de faire autrement ?
Elles recouvrent cette vie tout entière,
faisant différente la beauté,
tellement autre,
avec leurs artifices qui égarent.
Pourtant, ce sont les mêmes que nous promenons,
sommes devenus.
Au loin, les hommes crient des mots sans visage,
racontent des histoires inventées
qui rendent aveugles ;
ici nous les répétons à l'unisson.
Même refrain,
bruits remplissant l'espace,
l'homme-toi reste sourd au silence
qui appelle, seul dans sa solitude.
Bien sûr,
des rêves qu'on recherche,
nous transportent hors d'ici,
on veut le croire, on s'y enivre.
Un jeu entre les mondes,
passage des vies qui s'écoule.
Il y a peu à comprendre de ces histoires,
peut-être même les taire.
jeudi 14 février 2019
C'est dans la pièce à côté
C'est dans la pièce à côté, derrière le mur,
des notes de musique se détachent du piano,
une à une,
toi, tu t'accroches à elles,
tu les suis,
puis leurs traces, jusqu'au dernier regard.
Maintenant,
une partie de toi se tient en travers du chemin,
t'empêchant de passer.
Une autre dimension.
Il te faudrait déconstruire encore cette histoire des hommes.
Bien sûr,
il y a les impressions,
mais seules, insuffisantes pour passer,
au moins se décaler pour inventer,
accéder à un autre lieu, le même qu'ici,
mais différent.
Après l'oubli revient
te ramenant dans l'empire des mondes obligés,
les uniques.
vendredi 1 février 2019
Se déplacer avec le temps
Se déplacer avec le temps.
A l'humeur des hommes,
cheval au galop,
marionnette
ou petit soldat de plomb.
Entre chaque,
quelques points de suspension :
points de silence.
C'est la vie.
dimanche 27 janvier 2019
Le jour qui vient
Le jour qui vient
suffira-t-il à absorber le quotidien ?
Déjà, l'horloge interne s'imprègne d'espaces supplémentaires.
Etirement horizontal du cycle,
la première rame du matin s'éloigne dans les tuyaux,
métal contre métal,
un frottement qui efface ce qui reste de la nuit.
Etat provisoire vers le monde établi
le compartiment devient une poche d'air
qui respire au fil du parcours
de ces histoires qui montent et descendent
cherchant un sens où se défaire.
Une station qui n'existe pas sur la ligne
ou peut-être un arrêt facultatif.
Régulièrement le centre de gravité de la machine,
son point d'équilibre,
se cherche
bousculant les visages.
Les yeux des hommes, eux, restent fixes
sur le profond de l'intérieur,
de tout ce temps à vivre.
dimanche 20 janvier 2019
Oser plus que le regard
Oser plus que le regard
sur les excédents du monde extérieur
une transgression qui fasse revivre
plus loin que la vie.
La beauté,
jeunesse éternelle,
retrouver son écoulement,
boire entre ses lèvres,
une force qui ranime l'homme.
Ou bien concéder à une autre mesure
plus humaine,
accepter la mort
toujours recommencée.
Un parfum différent,
une façon différente d'assouvir le fond,
comme une éponge retenant l'illégitime
de couler hors de l'intérieur.
Contradiction/imperfection qui bousculent,
arrêtées au milieu d'un coin de réalité.
dimanche 6 janvier 2019
Le regard qui va
Le regard qui va
est notre inconnu,
voyageur,
courant d'air qui effleure les êtres et les choses.
Dans le labyrinthe, il glisse, improvise,
ses yeux effacent même le sans fond ;
aussi des fragments
qui vont à la dérive dans nos âmes
pour qu'elles nous suivent,
ou que le chemin emporte loin,
pour peu que la vie se fasse autrement.
mardi 1 janvier 2019
Homme,
Homme,
c'est ton labeur !
Te voilà arrivé bonne mule :
un coup de bâton sur le dos
et tu repars sentant le chemin
déjà fait,
à refaire,
ta vie d'ici ;
quelques pierres sur lesquelles tu bronches,
et cet au-delà des choses qui se rappelle,
sa beauté que tu es seul à créer.
Ton ordinaire du jour.
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