dimanche 6 mars 2022

Le TGV du matin

 
A bientôt 300kms/heure,
la nuit ne résiste pas longtemps,
presque de suite,
la lumière du jour fait son irruption,
plus aveuglante encore que l'obscur.
Dans la voiture,
tu peux tout juste lire les révélations tendance actuelle,
directement sérigraphiées sur les vitres :
" fenêtre avec vue " ;
laissez vous rêver " ;
et autre 
" no filter "...
C'est dommage
pas un seul passager n'a encore tagué au marqueur ce bon vieux :
"Merde à qui le lira ".
Quand même !
Inutile de tomber des nues,
nous sommes au-delà du virus,
énième mutation
l'heure est aux figures imposées :
c'est le début de la semaine.

" Possiblement "

 
A ton corps défendant
la pravda du jour t'entraîne dans son faux rythme
maintenant dénommé le " possiblement ".
Là elle trace des lignes dans le hors piste,
te fait dépasser l'essentiel,
à l'aveugle,
toujours vers un simulacre de guérison.
Nouveau format qui nous déporte
direction la zone de non-droit.
Frontières fermées
impossible de retrouver l'obscur,
ni même de le retourner
de voir ce qu'il y a derrière.
Et c'est tant mieux !
Le pire serait qu'il n'y ait rien,
qu'une immense connerie humaine.

Instantanés

Quelqu'un
quelque part
a touché aux terminaisons de la vie.
Qu'importe
qui.
Amputée de ses connexions,
maintenant normalisée,
la partie encore humaine
fait comme les herbes :
profil bas.
Etonnante la démesure de son silence.

Dehors c'est la chasse à l'homme,
en continu.
Du consentement éclairé
le mot libre est déjà supprimé :
double dose obligatoire
pour basculer dans l'inconnu.
Simple régularisation.

Et le virus ?
Il est toujours là.
Docile,
il s'est fondu dans les confins
de notre clair obscur.
Ce qui est inquiétant
ce n'est pas lui,
c'est ce qu'il dit que nous sommes,
sauf les mots lui manquent pour se faire entendre.

Tout est possible 2

 L'Histoire fait du sur place:
en limite de décrochage,
l'inspiration se refuse,
les mots ne sont plus conformes,
il te manque le pas d'après pour sortir de là...
Et toujours ce convoi mortuaire en plein milieu
et qui bloque le passage...
Presque qui revendiquerait...
Ah ça y est, trouvé la solution !
Retour d'urgence aux fondamentaux,
ce bon vieux scénario à l'américaine,
toujours disponible,
là de suite, quand on a besoin de lui :
le bon moment pour faire BOUM !

Tout est possible 1

 
Pérégrination intérieure.
Sur les berges de la conscience
une question vient :
quoi faire maintenant de ce convoi mortuaire qui divague
rempli de tout cet inutile qui fait l'homme ?
Encombrement maximal,
lui dire bye bye, le laisser à son exode,
et c'est fini :" free like a river ".
Sauf qu'après tout, cet épisode,
c'est notre bébé à tous...
... Ah non !
Pas avec l'eau du bain,
quand même !

vendredi 4 mars 2022

Irréparable

 
Ici
des humains, oui,
mais rendus malades.
Cobayes ou souris de laboratoire
choisis ta place...

L'unique folie d'être trop soi :
fous de liberté
deviennent fous en liberté.
Pendant ce temps dehors,
mégalomanes paranoïaques
mythomanes psychopathes
et autres malfaiteurs courent toujours
direction les meilleurs places
là où les vérités se superposent.
Illisibles bien sûr,
jusqu'au moment du passage à l'acte.
Encore plus loin, pour le tout venant,
électrochocs journaliers,
lobotomie généralisée,
au-delà de la folie ordinaire,
no limit.
Arrêter de chercher à comprendre,
égarement assuré.

En dernière analyse,
internement d'office
ou suicide collectif,
au choix.

Du vaccin et des hommes

 
En façade il a changé de nom
dans l'ombre il est resté le même
à porter son adn avec lui,
tournant autour des âges à ne pas dépasser.
Déjà il accommode sur la cible,
l'étau se resserre sur nous
les modulables à volonté :
l'heure est aux gouttes de sueur qui parlent au visage.
Bref
à chercher le sens dans ta tête
tu préfères t'y perdre...

Maintenant c'est plus tard,
à toute vitesse
tu tournes les pages de ton manuel de survie :
" dans le doute abstiens-toi " ;
" aide-toi et le ciel t'aidera " ;
" connais-toi toi-même ".
C'est fini.
Rien d'autre en magasin.

" Dis camarade
ça fait pas lourd tout ça
tu vas pas aller loin ! "

Sea sex and sun

 
C'est reparti...
Pour le monde qui vit en nous.
Impossible de résilier le contrat :
se retrouver humain
seul
à dessiner sur les parois de sa caverne, 
non merci !
Aussi la résipiscence du jour
à renvoyer à la vie éternelle.
Aujourd'hui c'est le printemps,
la vérité est toute crue :
mange-moi !
Il suffit d'enlever le filtre
effet montée de sève garanti.
Assis entre deux chaises,
en-dessous les flammes de l'abîme qui grésillent encore,
tourne retourne
sea sex and sun

Wanted dead or alive

Porté par le choeur de ses esclaves
le système vocalise :
pour un simple problème de place
maintenant c'est la mort qui menace.
Antienne au goût du week end
avec son refrain du tri obligatoire,
espérance de vie sur ordonnance,
débâcle annoncée du printemps
sur le fleuve de l'intranquillité,
vraiment, ils nous auront tout fait subir.

Hold up

 La pilule est trop grosse,
pourtant ça passe quand même...
Attention
ceci n'est pas un antidote,
même écrit en grosses lettres rouges,
il est impossible de ne pas dépasser la dose prescrite.
Ecriture réflexe part en fausse route,
la question n'est plus de savoir si tu veux dire quelque chose ou pas,
tes mots se perdent dans la chape de plomb :
soumission dépassée,
disparition programmée.
Effacement des données en cours,
processus irréversible  se répand,
système des vases communicants :
l'histoire l'héritage l'hérédité,
plus loin
l'identité ou la vie.
Seuls les masques resteront en place
pour cacher le visage de la mort
jusqu'au moment ultime.

A titre documentaire
on s'est fait baiser.

Constat

 
Phase initiale à retardement
sans mise dans l'ambiance préalable,
maintenant de suite
gigantesque machinerie
que nul ne peut maîtriser.
Impitoyable
elle nous entraîne sur son passage ;
sans même étonner personne
l'inéluctable avance avec elle,
à sentir son poids sur nous,
jusqu'à la fin.

C'est dans l'ombre de son mouvement
qu'on peut percevoir la réalité toute simple :
pas après pas
le quotidien qui conspire contre la vie des hommes,
maintenant tout proche,
en direct sur nos écrans,
pour nous faire croire.

Le bout du bout

 

On va vous baiser.
Merci de votre compréhension

Ce que tu vas découvrir

 
Quelque part
au fond de la nuit
tu cherchais le compromis, l'arrangement,
en apparence, rien de compliqué.
Pourtant tu t'es perdu ;
tout ce que tu as trouvé 
c'est le point de non-retour.
Comme un piège, prêt à se refermer,
il est là,
entre le temps qui passe et le temps perdu,
là où ces deux se confondent.
Au-delà c'est le désert des Tartares
en face à face direct,
qui reste à endurer :
le dehors désespérément vide,
une vie pour s'habituer,
c'est tout

A mettre au net


 L'éclairage à détection de présence ne fonctionne plus,
mis  hors service volontairement.
A quel moment a eu lieu la coupure,
entre ceux qui sont devenus des aliens
et nous, les terriens ? 
Pour le dire
le passé seul nous éclaire,
en même temps qu'il s'effondre :
réécriture,
formatage,
coercition,
type humain effacé,
toujours le même refrain bien sûr,
mais,
en prises journalières
à doses massives :
les mots avec leur gueule de camisole chimique.
Maintenant,
il nous faut renoncer aux images, au temps : 
le quotidien s'accommode au virtuel. 
Débusqué
l'homme/nous fait comme si,
partie du tout,
part de rien.

Processus de dévitalisation en cours :
première étape 
exit la lumière.


Création ou récréation

 
Qu'importe ces variants
qui traversent nos corps sans les voir,
aussi que la balance bénéfices risques
reste favorable à tel ou tel vaccin.
Devenu ce délire collectif
le voyage ici est intégral :
le présent nous prend direct sur place,
nous rejettera plus loin
jusqu'à nous perdre,
ou bien,
de devenir d'être ce nouvel homme ;
à nous de le choisir,
chacun dans sa fabrique
son oeuvre au noir.

Mixed grill

 
Il y a eu la déraison
il y a eu l'incompréhension,
maintenant est une dimension inconnue,
l'extrême
la très longue distance.
Façon ultra,
amateur ou professionnel,
pour ou contre,
et autre chercheur de vérité
qu'importe,
sinon, se sauver seul
méthode à la découverte,
et en plus,
on n'a droit qu'à un passage unique.
Mâchoires serrées
regard fixe sur le lointain,
la fuite en avant
au fond de soi-même,
chacun pour sa peau.
Là dans le dur,
à se sortir les tripes
direction la rédemption par la souffrance.

jeudi 3 mars 2022

Commedia dell'arte

 

Dehors la farce se joue d'autorité,
pitres et acrobates improvisent des jeux de scène :
médecin, colporteur, philosophe, juriste,
le démon aussi.
Toujours les mêmes répliques,
heureusement
les masques ne recouvrent que la moitié des visages,
on reconnaît de suite le vrai du faux.
A volonté pantomines et cabrioles se succèdent,
tout et son contraire...
Elixir à vendre,
à l'attrape-gogos
le plus rusé l'emporte :
tout ce qui fait l'oeuvre des hommes,
la part de dieu qu'ils se retirent

Ré capitulons

 
C'était avant.
Tout fonctionnait sur du vent bien sûr,
déjà.
Mais tout allait son chemin,
la routine,
la force de l'habitude.
Du bout des lèvres
leur dialogue de sourd
tu l'écoutais
d'une oreille distraite,
en mode promenade
tes mots glissaient sur l'essentiel
et sur le non essentiel aussi.
Et puis, 
il y a eu la sortie de route
le trou noir.
Maintenant ta poésie est sortie de ses gonds :
elle préfère parler
plutôt que de mourir étouffée 
par le silence de ne rien dire.

mercredi 2 mars 2022

Mais

 
Complotisme off
vs
complotisme officiel
no comment 
chacun sa théorie.
Dans la pratique,
c'est beaucoup plus simple,
de l'ordre de l'unidimensionnel.
Après incubation,
un simple agent causal porte le virus.
Toujours placé en tête de phrase
signe de différence, d'opposition,
de précision voire d'objection
ou de transition
un " mais " bref
qui coordonne.
Aujourd'hui,
à peine prononcé
déjà coupable.

Beau travail

 
Vacciné à vie,
passeport pour "la vie réelle ",
pour la version française réécriture en cours,
discours unique, trop facile.

Plus besoin des premiers de la classe 
et autres bons élèves !
Oust !
Fini les plateaux !
C'est l'heure de la récré !
Bientôt la distribution des bons points.
Pour le reliquat,
plèbe et racaille confondues
pas d'Aventin
pour faire sa sécession,
une seule issue
la fatalité l'extrême préjudice :
un vrai jeu d'enfant,
trois petits tours et puis s'en vont.
Dehors
tant bien que mal
la vraie vie,
celle de tous les jours,
son horizon se dégage :
retour à la case départ,
course de vitesse perdue d'avance
jusqu'à l'obsolescence.
Tout un programme 

Point de situation

 
Au-delà 
des morts du jour
aucune visibilité, 
ainsi vont les nouvelles CGU de l'être humain :
monde à l'envers,
chèque en blanc,
pour les jours heureux tu peux toujours rêver.
Mêmes informations répétées mille fois,
les survivants mis entre parenthèses
respirent où ils peuvent.
En clair
l'excès partout,
sauf à la maison de retraite,
pas de rab pour les vieux,
la portion,
et même pas congrue.

mardi 1 mars 2022

Lendemain de cuite

 
C'est l'heure du réveil,
ta gueule de travers te fait mal partout.
Devant le miroir, aux résultats,
un nouveau visage
plaqué sur l'ancien.
Chirurgie esthétique mon cul !
Transplantation à coeur ouvert plutôt :
entendement dépassé,
réforme impossible,
accouchement sans condition
version ne tirez pas j'me rends.
En titubant, vers la cuisine
à délayer le vrai dans le faux
il ne reste plus grand chose
mais ça reste assez pour toi :
le café, son odeur de réchauffé,
le droit de rejouer,
la portion congrue aussi,
et puis,
si besoin d'oxygène,
tu peux encore passer en mode avion.
Dehors, l'éternel recommencement,
en vol stationnaire,
attend que tu embarques pour le prochain revivre.

Trop tard


Vies minuscules
viennent encore trop grandes,
maintenant la vie s'inscrit sans effets spéciaux :
la part d'inconnu de celui à qui on s'est vendu
nous revient,
sans rien laisser,
même ce qu'on ne connaît pas encore.
Lui,
à visage découvert.

La guerre des mondes 1

 
Simple relecture
ou mauvais remake que l'imagination invente,
au début tu peux toujours espérer rêver.

Maintenant il est trop tôt pour franchir le cap,
il est trop tard pour revenir en arrière,
la question n'est plus
d'être ou ne pas être,
l'histoire a muté,
nous avec.
D'être allé trop loin,
une dimension où l'on n'est plus rien
et où plus rien devient la vérité.
A ce stade le rêve est déjà tué,
la science-fiction est du jour : 
plus besoin d'essai clinique,
oubliée la troisième phase.

Mal à l'homme

 A ce stade de la réaction en chaîne
tu stationnes un instant,
toujours dans la proximité immédiate du virus.
L'illusion a passé
la douleur aussi,
reste l'ampleur des dégâts : 
ce centre de gravité gravement endommagé

Au hasard des faux contacts,
de la position du masque également,
la réalité apparaît toute nue,
c'est-à-dire sans visage autre que celui d'un placebo
qui fonctionne au cas par cas,
bon pour le recto et le verso de la vie.
Au quotidien son mécanisme nous aveugle
en même temps qu'il nous soigne.
Aussi ses effets secondaires à long terme,
indésirables :
cette année et demie incompressibe
que tu viens de ramasser en pleine figure,
plus tous les mensonges qui vont avec.
La peine maximale au tarif ordinaire,
à rembourser très vite sur notre condition humaine.

En fait, pour notre bien,
éviter de faire appel,
de risquer les circonstances aggravantes.
Juste continuer de se décomposer lentement.
Inutile de braver l'existence, en plus.

Configuration du jour

 
Glissement/dérive
la stabilité n'est plus d'ici.

C'est après le point de non-retour
maintenant,
même le très court terme nous dépasse ;
comme si d'autres mots avaient pris le sens du vent ;
certainement, le moment de mettre bas les masques
que la folie des hommes puisse nous sauter aux yeux.
Vraiment un drôle de regard que nous renvoie le miroir...
Après tout ça
il devra bien rester un bout de foi en quelque chose
à mettre sur nos visages.