mercredi 12 août 2020

Lui


Se retrouver,
occupation à plein temps
ou prétexte,
des millions d'heure utilisés
pour un résultat toujours incertain.
Toujours cette impression
d'attraper le dernier train
ou de passer la dernière marche
avant que l'escalier ne disparaisse.
Derrière la façade officielle
jamais existé
ou bien c'est ailleurs.

Au pub


Patient zéro
une pinte plus loin
qui s'en souvient ?
Aspiré de la rue par l'air conditionné
ou poussé par l'instinct de survie
c'est le même,
rien qu'un nom
abandonné sur une liste au comptoir
à retrouver reconfiner
au cas où,
visiblement
déjà anonyme oublié
au milieu des cris
de la promiscuité.

En perdition


En perdition
vide-vite retirés
s'acheter une conscience
quoiqu'il en coûte,
avant de couler définitivement,
perdu corps et âme.

Vivre ensemble


Multiples visages
la haine se mélange
toujours
pour arriver à ses fins
nous envahir.
Tout en continuité
aveuglement généralisé
chacun dans son propre camp
impossible à aimer...
Casse-toi pauv'con !
le naturel revient toujours au galop,
non à la compréhension,
trop c'est toujours trop.
Surtout pas d'amalgame.
Merci.


Faites vos jeux


Manipulation,
de quoi ?
Complot,
contre qui ?
Pourtant la trame est là,
claire méthodique
c'est la règle de notre escape game :
arrivé au point de non retour
il n'y a rien à deviner
juste s'asseoir à la place indiquée.
Maintenant,
le sort en est jeté,
rien ne va plus,
sur l'horizon
les foudres passent et repassent :
des fakes
inaudibles.
Et toi, tu es déjà en retard,
perdu
à chercher le mobile pour tout ça
cet éternel pourquoi
perdu dans le bruit du temps.

Sans importance de le savoir
game over.
Encore perdu.

Etat de choc


Petit Français sentimental
d'anecdote en anecdote
l'énorme pris en pleine figure
à ton insu.
Il te reste la phase terminale
à avaler en soins palliatifs ;
aucune vision
aucune prescience
inconscient
même plus le minimum syndical
d'une identité
abandonnée de ton plein gré,
tellement défiguré
qu'on ne te reconnaît plus.

Procédure de déchocage inutile.

Nulle part ailleurs


S'écarter du chemin
façon voyageur
en version allégée,
sur le rythme de la promenade
exotisme
rencontre découverte
éphémère émotion de l'instant
sans se presser d'arriver
nulle part,
cosmopolite et nomade à la fois
d'ici et d'ailleurs.
Suivre les étoiles
unique porte de sortie.

Useless


Alors boomer
le passé te reste en travers de la gorge,
digestion difficile ?
Ou peut-être silent avant l'heure,
voir silent et useless
en une seule passe.
Désintégration qui vient du loin,
la faute au système qui avance
à l'aveugle,
la main de l'homme de ne pas pouvoir s'y reconnaître.


Évacuation d'urgence

Trouver la sortie le plus vite possible
là après la vie
quand ça a fait pshitt
à la fin.
Brûler les étapes
rester dans sa chambre
sans rien dire.

Le petit rapporteur


Pipi
caca
culotte
samedi
maison.

SVP


Svp
est-ce que c'est possible
de faire le taf
normalement
sans mentir
sans tricher
simplement ?
Répondez à la question

Dans le journal

Démocrates = populaires = gentils
Républicains = méchants.
C'est clair !
Ça y est vous avez compris !

Masqué

A l'arrière-plan
le monde d'avant s'efface
emportant jusqu'à nos propres fantômes.
Façon fondu enchaîné
la vérité du maintenant s'intercale
obligatoire unique.
Carrément un tour de passe passe.
Bien sûr il y a ceux qui crient encore
comme des dépossédés :
"Laissez-les vivre !".
Et puis quoi encore ?
Dans l'air le vrai et le faux
nous collent toujours à la peau,
comme une oppression un abus de faiblesse
qui nous empêchent de respirer.
Impossible de s'y reconnaître
et c'est normal.
Heureusement,
bientôt le vaccin,
il n'y aura plus besoin de se déguiser.

Virus mode d'emploi


Après des mois tu quittes le direct,
incapable désormais
de dépasser le cap de la première page :
l'ambiance n'est plus à l'improvisation.
Comme si le temps perdu pouvait être rattrapé
et avec lui, toutes les erreurs effacées.
Alors on s'agite
on étire les données,
à tout prix le virus doit s'étendre
sans toutefois dépasser la limite des mots :
jouer avec lui
l'agiter
le promener
tout en montrant
qu'on le maîtrise
du genre facile
ça on sait faire.

Une illusion


Une illusion
le temps de disparaître.
Inutile de se retourner
il est déjà ailleurs,
le monde comme il va.

L'heure est à l'aérien


Regarder plus haut
plus loin
là où les couleurs se mélangent.
Quelque part l'arc-en-ciel
ou après
nous sommes là
invisibles
sans importance
qu'une part du tout
nous sommes le monde
et c'est déjà suffisant.
Qu'importe l'unité
pourvu qu'on ait l'ivresse.

Après tout

Combat perdu d'avance,
l'Histoire est proche de rendre son arrêt,
l'érosion des volontés aura bientôt tout emporté,
temps long temps court,
comme un hiatus
et nous avec,
une vie trop longue
pour un temps trop court,
à minima une mise à l'écart,
l'avant et l'après disparus,
dans le grand bain
tout emporté.


Impossible mais vrai


Il était une fois,
et c'est aujourd'hui,
une fin du monde de plus,
en petit,
énième phase de décrochage
le côté obscur de la force s'efface
en même temps que le manque d'imagination.
Dans l'urgence tu t'arranges
en tête à tête avec toi-même.
Remonté des profondeurs,
cet étranger,
impossible de le projeter
la normalisation en cours te retient trop fort.
Déjà tu n'existes plus
tu fais semblant.

Rien de plus incertain
que cette vie
si bien ordonnée.

mardi 11 août 2020

Virus service après vente



Dit,
avec une drôle d'odeur au fond de la bouche :
"Alors c'est ça la France !"
Une histoire de plus à oublier très vite,
ou bien la travestir,
accepter l'assistance respiratoire
de l'information officielle.
Pour le moment
simple retour dans le cycle,
rien de mortel pour les survivants.
Simplement pas de trêve
ça va continuer
façon tout le monde il est beau
tout le monde il est gentil,
ce sont les autres les méchants.

Écriture


Tout se joue au cordeau,
aligner des lignes,
jusqu'à devenir lisible.
Respect de l'orthographe,
surtout pas de suffixe farfelu,
rien qui dénature.

Exclusivité


Lumière en pinceau
périmètre limité,
à la frontale
tu entames la phase de réapprentissage :
d'abord les sons,
y voir les signes,
déchiffrer l'incompréhension.

Une veine que tu ouvres en toi,
la même vie en deuxième chance,
une exclusivité mais en mode mineur.



En solitaire


Pour ce qui reste à faire
inutile d'être partie prenante
laisse le monde aux autres
vis ta parcelle
applique la loi :
tu baises ou tu te fais baiser,
mais le plaisir avant tout,
rien d'autre.

Rumeur permanente


L'ordre ancien fait ses soubresauts.

Rémission supplémentaire
avant la note éliminatoire :
l'excès l'aura bientôt tué de ne rien faire.
A sa place,
le vide se présente comme une voie inexorable.

Quoi d'autre que ce phénomène d'aspiration
que la nature  se chargera de recompléter
avec du tout venant
et qui fera très bien l'affaire ?


Inquiétant


Impossible de se réapproprier son propre temps,
maintenant est devenu une chose ;
intervalles resserrés à l'extrême
le jour ne passe plus.
En vis-à-vis,
la mémoire trop pleine tourne en boucle
avec un claquement sinistre
à chaque passage.

Surtout ne pas se mettre en travers,
au risque de tomber sur la tête.

Lettres mortes


Le passé s'est déchiré en mille morceaux,
mer d'écumes
champ de ruines,
dans le monde de surface,
à tous les étages
c'est l'expérience du morbide
en traversée obligatoire ;
rien à négocier
suivre.
Ici même les mots restent lettres mortes.