samedi 14 novembre 2020

Changement d'échelle

 

Trop vite
l'histoire du matin a déjà chassé celle de la nuit.
Même plus le temps d'en terminer une,
rien qui tienne au corps
encore moins de vivre.
Dehors en direct
le poids du temps affiche le prix que ça pèse
une vie d'homme, 
ce que ça coûte d'être présent, 
so long.

Lendemain d'élection

 
Dites merci.
Une fois de plus
l'anticipation nous dépasse, 
révolution en direct
inutile de lui chercher une couleur
encore moins une matière pour la raconter,
non plus de choisir son camp.
Secondaire tout ça, 
le roi est mort vive le roi, c'est tout !
Pour ce qui est des lendemains qui chantent,
vraiment imparable !
Ça le fait encore
bien joué !

Tohu-bohu

 

Trouver la grâce
ou la demander ;
demander son compte
ou lui mettre son compte ;
Mars rétrograde
ou Mars attacks ;
ici tout est son contraire
version plus dure sera la chute.
Peu importe,
vous reprendrez bien un peu de n'importe quoi ?

C'est ça la suite française

 

Standing cache misère
derrière les ors
l'utopie de la start up
des options très limitées. 
Qu'importe la vérité
pourvu qu'on ait le prétexte, 
les affaires du jour donnent des idées bien sûr, 
mais le passé revient toujours très vite
nous outrepasse.
C'est ça la suite française :
toujours le même visage
le masque n'y fait rien
des millions de bons et de mauvais,
tous les mêmes...
"...et tout ça ça fait d'excellents français
d'excellents soldats qui marchent au pas..."
...La suite se perd
et c'est tant mieux.

La vie

Dans le rôle titre
la vie toute simple
se confond avec l'éternité. 
Soir d'été
la scène est dans le ciel,
figurantes du grand oeuvre
les cigognes passent,
empreinte invisible
la trace est en elles
inscrite.
Elles, ne font que réécrire le chemin,
comme un devoir
qui nous rappelle 
à nous en bas.


Effet corona


Comme une tourmente,
après le test pcr
il y a l'attente du résultat
là tout proche
mais déjà hors délai.
Pris dans la dynamique du temps perdu
adieu l'effet délivrance. 
Jeu de rôle sans correspondance
sauf à en sortir
mais nu
prêt à attraper la mort 
mais pour de rire seulement.

Effets secondaires

 
Etat second qui devient premier 
presque contre ton gré,
vertiges frissons fièvre
sueurs froides
autant d'effets secondaires
pour toi spectateur de toi-même
témoin d'un autre état.
Nouveau corps naissant,
dans sa phase d'initiation
difficile de trouver l'équilibre
là où maintenant
même les murs bougent
de leur vie propre.

Anticipation

 
Derrière la buée
le monde de surface se précise
où plus rien n'est possible
où l'incertitude n'existe plus
où lentement aussi les idées se désinscrivent de nous.

Insider


Longtemps zone à la dérive
l'intérieur s'échoue tout doucement,
droit non droit
vérité mensonge nous recouvrent, 
qu'importe
partout l'indifférenciation règne, 
comprendre ne pas comprendre
nul besoin de chercher l'intrus, 
naviguer avec sa place
façon passe-muraille.

Quotidien

 
Impossible de sortir de la session,
il y a interdiction de nous foutre la paix
ce qui est gratuit ne coûte rien
donc c'est très mauvais.
Toujours la même convergence
dans la lignée du
"y en a marre de ces français
qui fument des clopes
et qui roulent au mazout".
Derrière le discours officiel notre story se rallonge
longue ligne droite vers les profondeurs du général, 
l'indifférence jusqu'à l'exode de soi-même, 
Déjà au jour, le jour tu ne te reconnais plus très bien,
et pourtant tous les matins on prend les mêmes
et on recommence.

Après les grands

 
Cloaque
grand égouttier peine,
la ville respire
sa mauvaise haleine
notre souffrance.
Miasmes impossibles à évacuer,
dans l'air folie contagieuse.
A bout de souffle.

Dysfonctionnement

 
Qui rêve ?
Qui est vivant ?
Un anonyme réclame sa place.
Encore une identité volée
et qui te poursuit
comme "le mort saisit le vif".
Impossible de l'abandonner,
il doit parler.

C'est à peu près ça


L'ambiance est au crépuscule 
tu n'arrives plus à suivre :
défaut de vision
ou bien tout et son contraire 
un face à face trop direct qui efface les formes.
Très vite c'est la fin de la partie,
ce qui tenait nos vies
et la façade des choses aussi
disparaissent, 
même pas réutilisables pour ces temps obscurs.
Impossible de crier temps mort monsieur l'arbitre, 
ca ne fait pas partie des règles du jeu.

Les enchaînements de la vie

 
Comme une danse qu'on doit obligatoirement guider
sous peine de déchoir, 
et jusqu'à la fin :
les enchaînements de la vie
la force qui les use,
où les hommes font la seule chose
qu'ils savent faire depuis le début
chercher à durer
après la souffrance initiale.

La ville

Habituée à la maltraitance
la ville te revient en face à face direct
son odeur en premier. 
Partout l'odeur du cheap qui déborde,
pas encore celle de l'écroulement non,
mais quand même
il lui est passé le temps de sa beauté. 
Architecture cache misère
maintenant les décors apparaissent au grand jour 
vides de sens
simplement de cacher qu'il n'y a rien derrière. 

Résistance limitée

 
L'étau se resserre,
des forces rétrogrades te le disent
que tu n'as pas encore tout vu.
Dehors passe en régime accéléré, 
nouvel ordre,
le monde autour nous rétrécit
jusqu'à disparaître. 

Hors carte


Décalé entre l'ici et le maintenant
le fait accompli te prend et te pose, 
tu es dans le contraire de l'effet recherché,
impossible de préciser ta position.
Quelque part une zone non répertoriée
qui se confond avec un trou noir du destin,
l'inconnu t'emmène,
un trop de tout
que le temps ne suffit plus à assimiler.
Le sensitif a pris les commandes
l'esprit est ailleurs
perdu
trop loin
un endroit un lieu non visible qui fait mal.

Insaisissable

 
Les yeux mi-clos
tu es là
où le temps se rallonge :
le va-et-vient de la vague
et le sable encore tiède
l'été se dépasse.
Autour, les femmes étirent leur beauté de chair,
effet machinal de surface garanti
ton regard les suit
glisse sur les courbes
s'éloigne sur l'horizon
puis revient
accommode une nouvelle forme
la précise
mais trop tard 
déjà l'ébauche s'estompe
trop fugitive
insaisissable à jamais.

Mauvaise passe

 
Impossible de sortir de la loi des séries, 
encore moins de faire semblant d'être ailleurs.
Ici est un jeu
le jour d'aujourd'hui fait sa donne,
la fortune tire les cartes pour toi
te pousse
au-delà du résultat
à frôler la catastrophe encore et encore,
plus question de faire jouer l'effet distance
inutile de chercher la sortie
c'est le précipice assuré. 
Simplement,
obtenir un sursis,
jusqu'à ne plus se reconnaître, 
tant pis.

2020

 

Nouveau monde
impossible de se retrouver dans le changement de dimension,
ici de propos délibéré
les mots ne correspondent plus à la réalité, 
aucune résonance
seulement nous rétrécir.
Lente dérive dans le domaine de l'impénétrable,
un nouveau langage 
comme une leçon à réciter au jour le jour,
du par coeur sans comprendre,
refrain indispensable pour réactualiser l'oubli, 
ou faire semblant tout simplement.

Gymnastique

 
Glisser dévisser
plus loin se rattraper
basculer la façon de tenir la vie :
toute une gymnastique pour se rétablir, 
vérités de l'instant  que tu saisis au vol
façon réflexes de survie.
Ici est déjà l'étape suivante,
tant pis si l'heure de maintenant n'est pas stable,
savoir que ça se passe au ras du sol
là où circule encore l'air frais
ça suffit. 

vendredi 13 novembre 2020

Fini l'été

 
Après cet été service minimal
façon méfie-toi profite
profite méfie-toi
l'odeur de comédie humaine est revenue :
se côtoyer sans se voir
encore moins se comprendre,
succession de figures imposées
les extrêmes se succèdent,
des couches en plus enfouissent nos univers
illusions/ désunions/ressemelage imposé
si loin de notre éternité. 
Aussi les couleurs qui passent
et la lumière voilée
l'automne et ses idées noires.
Déjà oublié le temps de s'indigner
et surtout ne rien voir.


C'est la suite


Arriver à se mordre la queue
2 + 2 n'égale plus 4,
plus rien de maîtrisable. 

Le bout du bout


On est obligé de vous baiser,
merci de votre compréhension. 

Ce qu'on nous fait vivre

 
Qu'est ce que ça veut dire tout ça ?
En fait et heureusement
personne ne te le demande,
tu as de la chance.

Le fragile

 
Le fragile remonte à la surface.
Effet secondaire vient présence essentielle,
impossible de le remettre à demain,
d'effacer ses contours
encore moins de jouer à cache cache avec lui.

Une partie de soi à restituer
et qui efface tout le reste,
comme une unique condition
pour ce qui reste à passer.
Ou pas.

Profiler l'avenir

 
Les pensées courent,
long travelling qui creuse l'obscurité
par ici ou par là les extrêmes se rejoignent.
Recherche expérimentale
la caméra change  de sens,
maintenant qui la porte ?
Qui joue ? Quel jeu ?
Plus loin, encore un flou de bougé :
la vérité te voile la face,
format imposé
décor vivant
régression en avant toute,
partie prenante facultative
voire interdite.
Dont acte.

Bonne dégustation

 
Vous reprendrez bien un peu d'ordinaire ?
Toujours la même plaie
croire ou ne pas croire
que demain ça va s'arranger. 
Pourtant pas besoin de renforts visuels
pour comprendre,
c'est comme de la télé réalité
sauf  que tout est vrai :
odeur de brûlé
bruit des sirènes
laisser couler
cuisson basse température recommandée, 
ou bien 
faire comme si,
trop loin
limites plus que franchies
l'ordre des choses déjà si mal en point.

Entendu il ya longtemps

 
"J'ai deux nouvelles
une bonne et une mauvaise :
la mauvaise c'est qu'il ne reste que de la merde à manger,
la bonne c'est que de la merde il y en a beaucoup".

Breaking news

 

En accumulation maximale,
plein de raccourcis à se mettre sous la dent,
avec les pro démocratie bien sûr !
Toujours du bon côté,
faut pas rêver !

Apnée

 
Immersion dans le 36eme dessous
tu respires de plus en plus mal,
partout des débris de civilisation
s'arrachent d'eux-mêmes, de nous , de toi,
laissant les chairs à vif,
le modèle déchiré, 
impossible à cicatriser. 

Dans l'urgence

 
Encore une fois l'histoire nous rattrape.
Deux mille ans n'est si long
pour arriver à se découvrir. 
Trop prétentieux peut-être ?
Quand même à s'y reconnaître
toutes ces générations
toutes ces histoires, 
même l'incompréhension n'est pas de trop
et la lourdeur des chaînes. 

En mode foirfouille

 
Bien vite
et déjà oublié
c'était hier.
Cest vrai  les opérettes ne tiennent pas
pour qui cherche le remède. 
Grand débat convention citoyenne
français laisse-moi rêver. 
Aussi le discours magistral
façon save nation
en mode économique avec restrictions
obligatoire pour amorcer la phase terminale.
Non plus ne pas chercher d'embrouille,
en fait tout reste comme avant
rien de tel,
continuer de faire semblant.
Ne pas oublier d'applaudir pour le prochain rappel.

L'audition

 

Dehors pour l'occasion
les écharpes tricolores
silencieuses commes des abstractions
demandent encore,
facon bien polie d'aujourd'hui de dire
les femmes et les enfants d'abord. 

Méthode à la découverte


Système à débordement
dehors devient difficile d'apprécier la réalité
entièrement refaite pour déstabiliser,
lexique trop menaçant :
"s'attendre à des attentats,
apprendre à encaisser les pertes humaines",
plus près
"fuir, se cacher, se battre".
Encore plus près
nouveau programme à bâtir :
dans la zone du dedans c'est work in progress,
réfléchir avant d'agir, 
tu cherches le lien le temps presse,
éviter de trop de mots de s'agonir,
sauter la case mégalo : se radicaliser,
ne rien stigmatiser y aller mollo,
surtout pas de placebo.


 

dimanche 1 novembre 2020

Le grand débat

 

Dehors pour l'audition
les écharpes tricolores
tricheuses comme des abstractions
refusent de dire d'accord
mais les femmes et les enfants d'abord
et tout ça justement sans prétention
sans majuscule devant le point d'exclamation. 

Situation de blocage


Modèle obsolète
comment dire son texte
en restant hors de contrôle ?
Jusqu'où ne pas aller trop loin.
Impossible de prendre les mêmes
sinon pour recommencer encore et encore,
et ton regard est bien seul.....
Dont tu ne peux  sortir ; 
maintenant il te reste le geste involontaire, 
l'acte manqué réussi
pour t'emporter, 
si tu peux encore,
une vie à venir
là de suite,
l'attraper,
ou bien,
revivre l'éternel recommencement.

Acteur contre ton gré,
la vie par profits et pertes.

Tableau d'une génération


Même pas une implosion,
simplement l'anticipation a été plus rapide que toi.
Sans commentaire Messieurs, 
et chapeau les spécialistes !
Bonne retraite quand même.

Dans la rue les visages ont changé, 
la mise à jour déjà effectuée. 
Inutile voire mortel de travailler au cas par cas,
la loi du nombre est la seule réalité qui compte désormais. 
Sans édulcorant
la vérité a changé de sens :
" son drôle de goût Monsieur ? Ne vous inquiétez pas,
ça va passer, c'est normal au début...
Non Monsieur le dernier train est parti,
la gare est fermée maintenant".