lundi 21 décembre 2020

Vol de nuit

 

Tu as compris
qu'il n'y avait rien à comprendre :
l'apocalypse c'est fait !
C'est de suite après qu'il y a eu la panne de lumière...
Ici, depuis,
le temps nous outrepasse :
le mot fin s'affiche
mais le film continue quand même,
la faute à ces extrêmes qui se touchent de si près,
jusqu'à se reconnaître. 
Maintenant il faut dormir les enfants !
Pour de vrai 
la lumière s'est éteinte dans l'avion,
à 900km/h il s'agit d'amortir le décalage
entre l'obscurité et tout ce temps
où plus rien n'a de sens.
Dans le contre-jour des premiers rayons de soleil,
la vérité se révèle, à l'image de chacun :
aveugle.


Des temps mortifères

 

Avec tous ces mauvais chiffres
l'heure tourne au morbide,
le temps travaille contre toi,
et avec lui dans l'ombre la mort te prépare,
direction l'oubli...
Toi tu cherchais juste à recoller des morceaux,
faire du linéaire
comme on tient une main courante,
et puis,
ton écriture a fait cet écart de quelques centimètres 
alors te voilà 
au fond d'un trou de mémoire.
C'est comme un gouffre
mais invisible à l'oeil nu :
les mots disparus, l'histoire effacée,
la tête devenue comme une boîte vide .
Ecran bloqué
sur une nuit sans fin et sans bruit,
et très froide aussi...
Et puis non ! 
Y a pas mort d'homme 
ça redémarre, 
ton imagination te sort de l'abîme,
te fait renaître au présent.
Tout est mieux qu'au fond du tombeau.

Jusqu'à vendre son âme 
pour en sortir.




Majorité silencieuse


C'est fini,
elle n'existe plus.
Trop asservie au système qu'elle est,
son espace rétréci
de la portion congrue d'avant
à la peau de chagrin,
l'épreuve du temps a eu raison d'elle.
Inutile,
a minima bonne pour l'exil,
elle aussi d'ailleurs prête,
pressée d'en finir,
de fermer les yeux,
que la fièvre retombe.
Direction le point de non-retour,
quelque part où se trouve aussi
l'indifférence,
la libération de n'être plus rien
et surtout plus ce tant %
dans les sondages 
de ceux qui font croire qu'ils comptent.

Même pas de sauver la face.

Avant d'aller trop loin

 
Le masque de la nuit fait sa diversion,
par lui
au milieu de la respiration
le doute s'est introduit en toi.
Maintenant  pas de contrôle possible
il peut aller et venir
ouvrir des portes
traverser des secrets
trop loin au milieu de tes rêves,
tout ce à quoi tu ne voudras pas toucher 
au réveil.
Lui est là dans l'ombre
à te travailler
à te dire,
parfois jusqu'à utiliser ta bouche
pour parler,
des mots sans suite
ou crier au milieu des ténèbres
au-delà de ce toi 
qui n'a que lui à vivre 
ou à vendre.
 

dimanche 20 décembre 2020

Question de savoir faire


Ca vient comme ça,
c'est l'unique proximité :
nos pauvres paroles,
alors en arrière, si tu peux, 
sentir le mouvement de fond 
version compliquée
vide impossible
et puis la loi de continuité
unique
qui te promène.

Ici n'est pas un jeu


Impossible de trouver le bon côté du sens
surtout maintenant 
arrivé au-delà de la confiance perdue,
une épreuve systématique
qui se rajoute aux checks quotidiens
effectués à l'aveugle.
Impossible d'accommoder,
de trouver la phase.
Loin devant nous
le système lui a déjà sauté le pas,
profitant de son inexistence 
il travaille sans masque
déjà dépassé la fabrique de l'oubli.
 

Enième version


L'histoire de France aussi se déconfine : 
les images les mêmes
les commentaires différents.
Enième version qui repasse par chez nous 
avec ses conséquences à long terme
en excédent  de bagage,
le ressentiment avec
et c'est dommage.

Nouvelle version au goût du jour :
faire du neuf avec de l'ancien
et l'expression en plus
sans la suite dans les idées
un exercice difficile
qu'on oubliera tout à l'heure

Conforme

 

Imperturbable,
le protocole des jours déroule la marche à suivre :
menace restriction
exécution rébellion
soumission
et tous les autres impossibles à nommer,
comme s'il n'y avait plus de vide entre les faits
qu'une accumulation trop lourde à résorber :
vérité ou complot
chacun son choix
jusqu'au bout du tout en un,
aussi jusqu'à s'abstenir en cas de doute.


Nouvelle version


Monde d'avant monde d'après,
derrière le masque
le même se présente,
chaque jour se découvre un peu plus.

Au-delà de la caricature
tout un système de représentation
qui nous empêche de voir :
aucune phase d'intégration,
impossible de se décaler,
du brutal c'est tout.

En direct 
du modifié génétiquement
où tout est caché
rien n'est démontré,
sauf l'absurde qui nous emmène.  

Virus saison 2

 

Une histoire qui va nous mener très loin,
avant la guérison,
- en plus de nous coûter un pognon de dingue -
pour certains à boire le calice jusqu'à la lie.
Pour le tout venant éviter les peaux de banane
et autres placebos/énormités.
Difficile de survivre au milieu des tartufffes,
toujours ce "difficile métier de vivre"...

Eviter de trop traîner dans ce temps,
se placer en absence temporaire,
quelque chose qu'on fait tous les jours
sans même y penser
et là qui devient un état exceptionnel
proche de nous échapper pour toujours.

Qui décide de quoi ?


Non indispensable de le savoir .
On en est rendu là et c'est tout,
l'être humain réduit à cette chose silencieuse
prise dans l'enveloppe des jours.
Le quelconque est ce qui lui reste,
la mémoire ne travaille plus les corps,
elle glisse comme une simple conséquence
qui avance dans l'indifférence générale.
Rien pour réchauffer les corps et les coeurs, 
qu'une version industriellle
prête à sortir du moule pour tout à l'heure.
Service minimal, 
survivre pas plus.
De visible
il reste des ombres qui s'éloignent de nous 
en titubant.
Impossible de revenir à l'état initial.

La saison deux commence comme ça.

Statistiques


Les chiffres aussi sont de la partie.
Arrachés à vif de l'enveloppe des jours
ils s'ajoutent à la mascarade.
Souvent ici meilleurs que les mots
pour faire diversion,
ils participent à cette loi d'adaptation
qui nous retranche de l'état naturel.
Rhétorique impossible à démêler,
même pas besoin d'y croire très fort
pour se convaincre,
de suite vient la preuve par neuf :
une couche de vernis qu'on passe 
et c'est reparti.

Inutile de vérifier les comptes,
après la virgule
le virus a déjà dépassé toutes les vérités possibles,
beaucoup trop rapide pour nous.  

Rien derrière

 Médiocrité + mensonge
= effondrement.
Rien derrière,
champ lexical réduit,
ça pique un peu les yeux au début
et la déglutition difficile...
Au maximum
faire jouer les facultés d'adaptation :
se rappeler
"l'être humain est l'animal qui a l'échine la plus souple".
Si c'est possible encore,
fuir.

Séquence à venir

 

Histoire de ronds
histoire de fous
égale vaccin, mais pas que...
Bientôt porte d'entrée du monde d'après
ou de l'Autre un passage obligé
peut-être.
Pour ton imagination, tolérance zéro,
l'impossible devient possible,
une histoire comme une bulle de plus
qui nous tient et qui enfle ;
l'algorithme suit son cours
l'improbable est sa juste mesure,
au-delà comme un doute, une fissure...
Non pas possible,
le bouillon d'onze heures n'est pas au goût du jour.


samedi 14 novembre 2020

Changement d'échelle

 

Trop vite
l'histoire du matin a déjà chassé celle de la nuit.
Même plus le temps d'en terminer une,
rien qui tienne au corps
encore moins de vivre.
Dehors en direct
le poids du temps affiche le prix que ça pèse
une vie d'homme, 
ce que ça coûte d'être présent, 
so long.

Lendemain d'élection

 
Dites merci.
Une fois de plus
l'anticipation nous dépasse, 
révolution en direct
inutile de lui chercher une couleur
encore moins une matière pour la raconter,
non plus de choisir son camp.
Secondaire tout ça, 
le roi est mort vive le roi, c'est tout !
Pour ce qui est des lendemains qui chantent,
vraiment imparable !
Ça le fait encore
bien joué !

Tohu-bohu

 

Trouver la grâce
ou la demander ;
demander son compte
ou lui mettre son compte ;
Mars rétrograde
ou Mars attacks ;
ici tout est son contraire
version plus dure sera la chute.
Peu importe,
vous reprendrez bien un peu de n'importe quoi ?

C'est ça la suite française

 

Standing cache misère
derrière les ors
l'utopie de la start up
des options très limitées. 
Qu'importe la vérité
pourvu qu'on ait le prétexte, 
les affaires du jour donnent des idées bien sûr, 
mais le passé revient toujours très vite
nous outrepasse.
C'est ça la suite française :
toujours le même visage
le masque n'y fait rien
des millions de bons et de mauvais,
tous les mêmes...
"...et tout ça ça fait d'excellents français
d'excellents soldats qui marchent au pas..."
...La suite se perd
et c'est tant mieux.

La vie

Dans le rôle titre
la vie toute simple
se confond avec l'éternité. 
Soir d'été
la scène est dans le ciel,
figurantes du grand oeuvre
les cigognes passent,
empreinte invisible
la trace est en elles
inscrite.
Elles, ne font que réécrire le chemin,
comme un devoir
qui nous rappelle 
à nous en bas.


Effet corona


Comme une tourmente,
après le test pcr
il y a l'attente du résultat
là tout proche
mais déjà hors délai.
Pris dans la dynamique du temps perdu
adieu l'effet délivrance. 
Jeu de rôle sans correspondance
sauf à en sortir
mais nu
prêt à attraper la mort 
mais pour de rire seulement.

Effets secondaires

 
Etat second qui devient premier 
presque contre ton gré,
vertiges frissons fièvre
sueurs froides
autant d'effets secondaires
pour toi spectateur de toi-même
témoin d'un autre état.
Nouveau corps naissant,
dans sa phase d'initiation
difficile de trouver l'équilibre
là où maintenant
même les murs bougent
de leur vie propre.

Anticipation

 
Derrière la buée
le monde de surface se précise
où plus rien n'est possible
où l'incertitude n'existe plus
où lentement aussi les idées se désinscrivent de nous.

Insider


Longtemps zone à la dérive
l'intérieur s'échoue tout doucement,
droit non droit
vérité mensonge nous recouvrent, 
qu'importe
partout l'indifférenciation règne, 
comprendre ne pas comprendre
nul besoin de chercher l'intrus, 
naviguer avec sa place
façon passe-muraille.

Quotidien

 
Impossible de sortir de la session,
il y a interdiction de nous foutre la paix
ce qui est gratuit ne coûte rien
donc c'est très mauvais.
Toujours la même convergence
dans la lignée du
"y en a marre de ces français
qui fument des clopes
et qui roulent au mazout".
Derrière le discours officiel notre story se rallonge
longue ligne droite vers les profondeurs du général, 
l'indifférence jusqu'à l'exode de soi-même, 
Déjà au jour, le jour tu ne te reconnais plus très bien,
et pourtant tous les matins on prend les mêmes
et on recommence.

Après les grands

 
Cloaque
grand égouttier peine,
la ville respire
sa mauvaise haleine
notre souffrance.
Miasmes impossibles à évacuer,
dans l'air folie contagieuse.
A bout de souffle.

Dysfonctionnement

 
Qui rêve ?
Qui est vivant ?
Un anonyme réclame sa place.
Encore une identité volée
et qui te poursuit
comme "le mort saisit le vif".
Impossible de l'abandonner,
il doit parler.

C'est à peu près ça


L'ambiance est au crépuscule 
tu n'arrives plus à suivre :
défaut de vision
ou bien tout et son contraire 
un face à face trop direct qui efface les formes.
Très vite c'est la fin de la partie,
ce qui tenait nos vies
et la façade des choses aussi
disparaissent, 
même pas réutilisables pour ces temps obscurs.
Impossible de crier temps mort monsieur l'arbitre, 
ca ne fait pas partie des règles du jeu.

Les enchaînements de la vie

 
Comme une danse qu'on doit obligatoirement guider
sous peine de déchoir, 
et jusqu'à la fin :
les enchaînements de la vie
la force qui les use,
où les hommes font la seule chose
qu'ils savent faire depuis le début
chercher à durer
après la souffrance initiale.

La ville

Habituée à la maltraitance
la ville te revient en face à face direct
son odeur en premier. 
Partout l'odeur du cheap qui déborde,
pas encore celle de l'écroulement non,
mais quand même
il lui est passé le temps de sa beauté. 
Architecture cache misère
maintenant les décors apparaissent au grand jour 
vides de sens
simplement de cacher qu'il n'y a rien derrière. 

Résistance limitée

 
L'étau se resserre,
des forces rétrogrades te le disent
que tu n'as pas encore tout vu.
Dehors passe en régime accéléré, 
nouvel ordre,
le monde autour nous rétrécit
jusqu'à disparaître. 

Hors carte


Décalé entre l'ici et le maintenant
le fait accompli te prend et te pose, 
tu es dans le contraire de l'effet recherché,
impossible de préciser ta position.
Quelque part une zone non répertoriée
qui se confond avec un trou noir du destin,
l'inconnu t'emmène,
un trop de tout
que le temps ne suffit plus à assimiler.
Le sensitif a pris les commandes
l'esprit est ailleurs
perdu
trop loin
un endroit un lieu non visible qui fait mal.

Insaisissable

 
Les yeux mi-clos
tu es là
où le temps se rallonge :
le va-et-vient de la vague
et le sable encore tiède
l'été se dépasse.
Autour, les femmes étirent leur beauté de chair,
effet machinal de surface garanti
ton regard les suit
glisse sur les courbes
s'éloigne sur l'horizon
puis revient
accommode une nouvelle forme
la précise
mais trop tard 
déjà l'ébauche s'estompe
trop fugitive
insaisissable à jamais.

Mauvaise passe

 
Impossible de sortir de la loi des séries, 
encore moins de faire semblant d'être ailleurs.
Ici est un jeu
le jour d'aujourd'hui fait sa donne,
la fortune tire les cartes pour toi
te pousse
au-delà du résultat
à frôler la catastrophe encore et encore,
plus question de faire jouer l'effet distance
inutile de chercher la sortie
c'est le précipice assuré. 
Simplement,
obtenir un sursis,
jusqu'à ne plus se reconnaître, 
tant pis.

2020

 

Nouveau monde
impossible de se retrouver dans le changement de dimension,
ici de propos délibéré
les mots ne correspondent plus à la réalité, 
aucune résonance
seulement nous rétrécir.
Lente dérive dans le domaine de l'impénétrable,
un nouveau langage 
comme une leçon à réciter au jour le jour,
du par coeur sans comprendre,
refrain indispensable pour réactualiser l'oubli, 
ou faire semblant tout simplement.

Gymnastique

 
Glisser dévisser
plus loin se rattraper
basculer la façon de tenir la vie :
toute une gymnastique pour se rétablir, 
vérités de l'instant  que tu saisis au vol
façon réflexes de survie.
Ici est déjà l'étape suivante,
tant pis si l'heure de maintenant n'est pas stable,
savoir que ça se passe au ras du sol
là où circule encore l'air frais
ça suffit. 

vendredi 13 novembre 2020

Fini l'été

 
Après cet été service minimal
façon méfie-toi profite
profite méfie-toi
l'odeur de comédie humaine est revenue :
se côtoyer sans se voir
encore moins se comprendre,
succession de figures imposées
les extrêmes se succèdent,
des couches en plus enfouissent nos univers
illusions/ désunions/ressemelage imposé
si loin de notre éternité. 
Aussi les couleurs qui passent
et la lumière voilée
l'automne et ses idées noires.
Déjà oublié le temps de s'indigner
et surtout ne rien voir.


C'est la suite


Arriver à se mordre la queue
2 + 2 n'égale plus 4,
plus rien de maîtrisable. 

Le bout du bout


On est obligé de vous baiser,
merci de votre compréhension. 

Ce qu'on nous fait vivre

 
Qu'est ce que ça veut dire tout ça ?
En fait et heureusement
personne ne te le demande,
tu as de la chance.

Le fragile

 
Le fragile remonte à la surface.
Effet secondaire vient présence essentielle,
impossible de le remettre à demain,
d'effacer ses contours
encore moins de jouer à cache cache avec lui.

Une partie de soi à restituer
et qui efface tout le reste,
comme une unique condition
pour ce qui reste à passer.
Ou pas.

Profiler l'avenir

 
Les pensées courent,
long travelling qui creuse l'obscurité
par ici ou par là les extrêmes se rejoignent.
Recherche expérimentale
la caméra change  de sens,
maintenant qui la porte ?
Qui joue ? Quel jeu ?
Plus loin, encore un flou de bougé :
la vérité te voile la face,
format imposé
décor vivant
régression en avant toute,
partie prenante facultative
voire interdite.
Dont acte.

Bonne dégustation

 
Vous reprendrez bien un peu d'ordinaire ?
Toujours la même plaie
croire ou ne pas croire
que demain ça va s'arranger. 
Pourtant pas besoin de renforts visuels
pour comprendre,
c'est comme de la télé réalité
sauf  que tout est vrai :
odeur de brûlé
bruit des sirènes
laisser couler
cuisson basse température recommandée, 
ou bien 
faire comme si,
trop loin
limites plus que franchies
l'ordre des choses déjà si mal en point.

Entendu il ya longtemps

 
"J'ai deux nouvelles
une bonne et une mauvaise :
la mauvaise c'est qu'il ne reste que de la merde à manger,
la bonne c'est que de la merde il y en a beaucoup".

Breaking news

 

En accumulation maximale,
plein de raccourcis à se mettre sous la dent,
avec les pro démocratie bien sûr !
Toujours du bon côté,
faut pas rêver !

Apnée

 
Immersion dans le 36eme dessous
tu respires de plus en plus mal,
partout des débris de civilisation
s'arrachent d'eux-mêmes, de nous , de toi,
laissant les chairs à vif,
le modèle déchiré, 
impossible à cicatriser. 

Dans l'urgence

 
Encore une fois l'histoire nous rattrape.
Deux mille ans n'est si long
pour arriver à se découvrir. 
Trop prétentieux peut-être ?
Quand même à s'y reconnaître
toutes ces générations
toutes ces histoires, 
même l'incompréhension n'est pas de trop
et la lourdeur des chaînes. 

En mode foirfouille

 
Bien vite
et déjà oublié
c'était hier.
Cest vrai  les opérettes ne tiennent pas
pour qui cherche le remède. 
Grand débat convention citoyenne
français laisse-moi rêver. 
Aussi le discours magistral
façon save nation
en mode économique avec restrictions
obligatoire pour amorcer la phase terminale.
Non plus ne pas chercher d'embrouille,
en fait tout reste comme avant
rien de tel,
continuer de faire semblant.
Ne pas oublier d'applaudir pour le prochain rappel.

L'audition

 

Dehors pour l'occasion
les écharpes tricolores
silencieuses commes des abstractions
demandent encore,
facon bien polie d'aujourd'hui de dire
les femmes et les enfants d'abord. 

Méthode à la découverte


Système à débordement
dehors devient difficile d'apprécier la réalité
entièrement refaite pour déstabiliser,
lexique trop menaçant :
"s'attendre à des attentats,
apprendre à encaisser les pertes humaines",
plus près
"fuir, se cacher, se battre".
Encore plus près
nouveau programme à bâtir :
dans la zone du dedans c'est work in progress,
réfléchir avant d'agir, 
tu cherches le lien le temps presse,
éviter de trop de mots de s'agonir,
sauter la case mégalo : se radicaliser,
ne rien stigmatiser y aller mollo,
surtout pas de placebo.


 

dimanche 1 novembre 2020

Le grand débat

 

Dehors pour l'audition
les écharpes tricolores
tricheuses comme des abstractions
refusent de dire d'accord
mais les femmes et les enfants d'abord
et tout ça justement sans prétention
sans majuscule devant le point d'exclamation. 

Situation de blocage


Modèle obsolète
comment dire son texte
en restant hors de contrôle ?
Jusqu'où ne pas aller trop loin.
Impossible de prendre les mêmes
sinon pour recommencer encore et encore,
et ton regard est bien seul.....
Dont tu ne peux  sortir ; 
maintenant il te reste le geste involontaire, 
l'acte manqué réussi
pour t'emporter, 
si tu peux encore,
une vie à venir
là de suite,
l'attraper,
ou bien,
revivre l'éternel recommencement.

Acteur contre ton gré,
la vie par profits et pertes.

Tableau d'une génération


Même pas une implosion,
simplement l'anticipation a été plus rapide que toi.
Sans commentaire Messieurs, 
et chapeau les spécialistes !
Bonne retraite quand même.

Dans la rue les visages ont changé, 
la mise à jour déjà effectuée. 
Inutile voire mortel de travailler au cas par cas,
la loi du nombre est la seule réalité qui compte désormais. 
Sans édulcorant
la vérité a changé de sens :
" son drôle de goût Monsieur ? Ne vous inquiétez pas,
ça va passer, c'est normal au début...
Non Monsieur le dernier train est parti,
la gare est fermée maintenant".

mercredi 28 octobre 2020

Piqûre de rappel

 
Journée redécouverte,
voilà c'est l'endroit où tu vis
où tu travailles. 
Ici la fuite en avant n'en finit pas,
le temps de la vivre.
Deux façons d'être se relaient
et la sieste et la lombalgie après,
le soir.
Le poids qui t'oblige
se rappellera  loin dans la nuit
bien avant de toucher le fond,
jusqu'à  l'endormir dans tes rêves. 

Anatomie

 

A toucher du bout des doigts
sa peau,
suivre l'épiderme,
sentir son anatomie
et le contour des choses de la vie.
Tout un assemblage de proportions
qui nous ressemble et nous regarde :
deux mondes en un seul
pour aller et venir
et  se reconnaître. 



Les codes d'accès ont changé

 

Dans l'éloignement estival
les codes  d'accès ont changé :
il faut et ne faut pas en même temps,
le tracé à l'avance est rentré dans l'aléatoire,
un simple vertige et tu perds ta position.
Inversion/contraction,
un lapsus de trop ici est comme un gouffre,
sur une injonction
tu passes directement du positif au négatif, 
le neutre n'existe plus
même pas comme ingrédient de substitution pour s'extraire. 
C'est à n'y rien comprendre
croire, ne pas croire, faire semblant deviennent la même chose  :
obligé de, au bon vouloir de...
Réinitialisé d'autorité,
tout ça dans l'indifférence. 







Toujours la peur

 

Toujours la peur d'aller trop loin,
que les mots te trahissent au dernier moment,
jusqu'à ne plus pouvoir revenir,
tel l'apprenti sorcier 
qui rate son coup
au moment où il le réussit. 


Sésame


Le feuilleton continue,
comme une lettre anonyme 
que tu te délivres
faisant fonction de sésame,
nouvelle séquence à venir,
le temps a changé de signification :
fuite en avant et droit de rejouer se superposent
en double approche.
Perdu entre le vide et la routine
représentation sans public obligatoire, 
même plus un autre,
rien que son ombre pour passer les contrôles.

mercredi 12 août 2020

Lui


Se retrouver,
occupation à plein temps
ou prétexte,
des millions d'heure utilisés
pour un résultat toujours incertain.
Toujours cette impression
d'attraper le dernier train
ou de passer la dernière marche
avant que l'escalier ne disparaisse.
Derrière la façade officielle
jamais existé
ou bien c'est ailleurs.

Au pub


Patient zéro
une pinte plus loin
qui s'en souvient ?
Aspiré de la rue par l'air conditionné
ou poussé par l'instinct de survie
c'est le même,
rien qu'un nom
abandonné sur une liste au comptoir
à retrouver reconfiner
au cas où,
visiblement
déjà anonyme oublié
au milieu des cris
de la promiscuité.

En perdition


En perdition
vide-vite retirés
s'acheter une conscience
quoiqu'il en coûte,
avant de couler définitivement,
perdu corps et âme.

Vivre ensemble


Multiples visages
la haine se mélange
toujours
pour arriver à ses fins
nous envahir.
Tout en continuité
aveuglement généralisé
chacun dans son propre camp
impossible à aimer...
Casse-toi pauv'con !
le naturel revient toujours au galop,
non à la compréhension,
trop c'est toujours trop.
Surtout pas d'amalgame.
Merci.


Faites vos jeux


Manipulation,
de quoi ?
Complot,
contre qui ?
Pourtant la trame est là,
claire méthodique
c'est la règle de notre escape game :
arrivé au point de non retour
il n'y a rien à deviner
juste s'asseoir à la place indiquée.
Maintenant,
le sort en est jeté,
rien ne va plus,
sur l'horizon
les foudres passent et repassent :
des fakes
inaudibles.
Et toi, tu es déjà en retard,
perdu
à chercher le mobile pour tout ça
cet éternel pourquoi
perdu dans le bruit du temps.

Sans importance de le savoir
game over.
Encore perdu.

Etat de choc


Petit Français sentimental
d'anecdote en anecdote
l'énorme pris en pleine figure
à ton insu.
Il te reste la phase terminale
à avaler en soins palliatifs ;
aucune vision
aucune prescience
inconscient
même plus le minimum syndical
d'une identité
abandonnée de ton plein gré,
tellement défiguré
qu'on ne te reconnaît plus.

Procédure de déchocage inutile.

Nulle part ailleurs


S'écarter du chemin
façon voyageur
en version allégée,
sur le rythme de la promenade
exotisme
rencontre découverte
éphémère émotion de l'instant
sans se presser d'arriver
nulle part,
cosmopolite et nomade à la fois
d'ici et d'ailleurs.
Suivre les étoiles
unique porte de sortie.

Useless


Alors boomer
le passé te reste en travers de la gorge,
digestion difficile ?
Ou peut-être silent avant l'heure,
voir silent et useless
en une seule passe.
Désintégration qui vient du loin,
la faute au système qui avance
à l'aveugle,
la main de l'homme de ne pas pouvoir s'y reconnaître.


Évacuation d'urgence

Trouver la sortie le plus vite possible
là après la vie
quand ça a fait pshitt
à la fin.
Brûler les étapes
rester dans sa chambre
sans rien dire.

Le petit rapporteur


Pipi
caca
culotte
samedi
maison.

SVP


Svp
est-ce que c'est possible
de faire le taf
normalement
sans mentir
sans tricher
simplement ?
Répondez à la question

Dans le journal

Démocrates = populaires = gentils
Républicains = méchants.
C'est clair !
Ça y est vous avez compris !

Masqué

A l'arrière-plan
le monde d'avant s'efface
emportant jusqu'à nos propres fantômes.
Façon fondu enchaîné
la vérité du maintenant s'intercale
obligatoire unique.
Carrément un tour de passe passe.
Bien sûr il y a ceux qui crient encore
comme des dépossédés :
"Laissez-les vivre !".
Et puis quoi encore ?
Dans l'air le vrai et le faux
nous collent toujours à la peau,
comme une oppression un abus de faiblesse
qui nous empêchent de respirer.
Impossible de s'y reconnaître
et c'est normal.
Heureusement,
bientôt le vaccin,
il n'y aura plus besoin de se déguiser.

Virus mode d'emploi


Après des mois tu quittes le direct,
incapable désormais
de dépasser le cap de la première page :
l'ambiance n'est plus à l'improvisation.
Comme si le temps perdu pouvait être rattrapé
et avec lui, toutes les erreurs effacées.
Alors on s'agite
on étire les données,
à tout prix le virus doit s'étendre
sans toutefois dépasser la limite des mots :
jouer avec lui
l'agiter
le promener
tout en montrant
qu'on le maîtrise
du genre facile
ça on sait faire.

Une illusion


Une illusion
le temps de disparaître.
Inutile de se retourner
il est déjà ailleurs,
le monde comme il va.

L'heure est à l'aérien


Regarder plus haut
plus loin
là où les couleurs se mélangent.
Quelque part l'arc-en-ciel
ou après
nous sommes là
invisibles
sans importance
qu'une part du tout
nous sommes le monde
et c'est déjà suffisant.
Qu'importe l'unité
pourvu qu'on ait l'ivresse.

Après tout

Combat perdu d'avance,
l'Histoire est proche de rendre son arrêt,
l'érosion des volontés aura bientôt tout emporté,
temps long temps court,
comme un hiatus
et nous avec,
une vie trop longue
pour un temps trop court,
à minima une mise à l'écart,
l'avant et l'après disparus,
dans le grand bain
tout emporté.


Impossible mais vrai


Il était une fois,
et c'est aujourd'hui,
une fin du monde de plus,
en petit,
énième phase de décrochage
le côté obscur de la force s'efface
en même temps que le manque d'imagination.
Dans l'urgence tu t'arranges
en tête à tête avec toi-même.
Remonté des profondeurs,
cet étranger,
impossible de le projeter
la normalisation en cours te retient trop fort.
Déjà tu n'existes plus
tu fais semblant.

Rien de plus incertain
que cette vie
si bien ordonnée.

mardi 11 août 2020

Virus service après vente



Dit,
avec une drôle d'odeur au fond de la bouche :
"Alors c'est ça la France !"
Une histoire de plus à oublier très vite,
ou bien la travestir,
accepter l'assistance respiratoire
de l'information officielle.
Pour le moment
simple retour dans le cycle,
rien de mortel pour les survivants.
Simplement pas de trêve
ça va continuer
façon tout le monde il est beau
tout le monde il est gentil,
ce sont les autres les méchants.

Écriture


Tout se joue au cordeau,
aligner des lignes,
jusqu'à devenir lisible.
Respect de l'orthographe,
surtout pas de suffixe farfelu,
rien qui dénature.

Exclusivité


Lumière en pinceau
périmètre limité,
à la frontale
tu entames la phase de réapprentissage :
d'abord les sons,
y voir les signes,
déchiffrer l'incompréhension.

Une veine que tu ouvres en toi,
la même vie en deuxième chance,
une exclusivité mais en mode mineur.



En solitaire


Pour ce qui reste à faire
inutile d'être partie prenante
laisse le monde aux autres
vis ta parcelle
applique la loi :
tu baises ou tu te fais baiser,
mais le plaisir avant tout,
rien d'autre.

Rumeur permanente


L'ordre ancien fait ses soubresauts.

Rémission supplémentaire
avant la note éliminatoire :
l'excès l'aura bientôt tué de ne rien faire.
A sa place,
le vide se présente comme une voie inexorable.

Quoi d'autre que ce phénomène d'aspiration
que la nature  se chargera de recompléter
avec du tout venant
et qui fera très bien l'affaire ?


Inquiétant


Impossible de se réapproprier son propre temps,
maintenant est devenu une chose ;
intervalles resserrés à l'extrême
le jour ne passe plus.
En vis-à-vis,
la mémoire trop pleine tourne en boucle
avec un claquement sinistre
à chaque passage.

Surtout ne pas se mettre en travers,
au risque de tomber sur la tête.

Lettres mortes


Le passé s'est déchiré en mille morceaux,
mer d'écumes
champ de ruines,
dans le monde de surface,
à tous les étages
c'est l'expérience du morbide
en traversée obligatoire ;
rien à négocier
suivre.
Ici même les mots restent lettres mortes.

mardi 7 juillet 2020

Tout y passe


"Pour qui sonne le glas...
ne tirez pas je me rends...
Frères humains qui après nous vivez...
La loi de rétribution des actes..."
Non,
en fait,
rien de bon  dans tout ça pour faire de la "réute".
Pour ne pas perdre pied
rien d'autre, que de se rassembler avec soi-même,
et puis, résorber,
travailler à l'effaceur
jusqu'à attendre le prochain carpe diem
où tu pourras passer un moment
entre les mailles du filet,
dans quelques minutes,

Zone interdite


Quelque chose a changé :
la fin déjà dépassée,
un au-delà mais de ce monde.
Des réalités se côtoient encore
mais sans se voir,
l'incompréhension, mais voulue.

Perversion du sens,
là où le chemin était ouvert avant
les mots se sont refermés,
la mémoire te quitte,
impossible de se réapproprier son propre temps :
certainement le grand sommeil,
quelque chose d'incommunicable
qu'on ne peut vivre qu'à le traverser.

Au plus vite,
larguer les amarres d'ici

Avis à la population


Aujourd'hui l'ennemi est invisible
la guerre souterraine
et l'histoire avec un grand H
au bord du renoncement
se déboulonne.
Pour nous
les modulables,
arrivés à la peau de chagrin,
impossible de rectifier plus loin la longue durée.

Merci de votre compréhension.
Terminé.

La plage


Lieu de rencontre
des types humains
grosses fesses
petits culs
ultime liberté
où poser le regard
film intérieur
long plan-séquence
à rallonge,
rien à couper au montage.

Quelque part ailleurs


Cest un monde qui se referme.

Derrière les mots
le bruit du vide
te renvoie à la forme initiale :
quelques souvenirs
un soupçon de vérité...
Une présence pousse la porte,
tu n'es déjà plus là.
C'est fini.

Question de mémoire


Dans l'ombre de toi-même
ça joue de plus en plus serré :
tu peux encore travailler sur l'ardoise magique,
mais pas plus loin.
Surtout ne rien imprimer,
même avec le risque de tout oublier.
Plutôt disparaître.

Virus affaire à suivre


C'est ça aussi la vie :
tout ne peut pas se comprendre.
Déjà, à force d'arrangements,
l'histoire redevient plausible
et tout le reste n'est que  malentendus.
Toi, à la va-vite,
tu ramasses quelques mots
les poses ici,
bientôt
perdus dans la masse,
incompréhensibles à celui qui passe.
Qu'importe,
comme tu la sentis.

Qui n'en veut plus


Assez parlant,
ce drôle de regard
que nous renvoie le miroir :
c'est 2020,
comme si la tête nous était prise.
Sans préavis l'homme mis en demeure de...
Mais de quoi ?
Ça et là
des lèvres bougent encore,
mais pas un mot :
déjà hors service,
sans bouger,
résigné,
comme un animal blessé
qui attend le coup de grâce.

Sans l'ombre d'un doute
le cycle du tout qui passe.

A venir


Tu cherches un fil,
une redirection peut-être.

Plus le temps s'étire moins il en reste,
l'entendement dépassé
ça ressemble à une fin de course :
homme-objet monde en miettes
c'est tout ce qui reste
pour le revivre qui vient.
Tout se fait en direct
sans session de rattrapage,
à toi de voir,
de recoller tes propres morceaux :
mort programmée
ou vie supplémentaire.

Ciao


C'est une lutte à mort
pour garder le pouvoir,
pouvoir de rêver de vivre de son monde
à soi seul,
prémonitoire du grand retour.
Déjà au loin,
dans la salle des pas perdus,
une promenade en se hâtant lentement
jusqu'à ne pas arriver.

dimanche 21 juin 2020

Voyage au bout de la nuit 2


De rappel en rappel
la mémoire creuse en continu,
voyage interminable
au regard des mots accrochés
aux pages du livre :
des bouts de vie noircis par le temps
que le travail d'imagination fait revenir à la surface,
toute une part de ténèbres
qui habite là
et que tu fais vite d'écarter du revers de la main.

Voyage au bout de la nuit 1


C'est là-bas, en toi,
d'avoir vécu
n'enlève rien
même pas les années.
Maintenant ses mots sont aussi comme un revivre
qui se donne enfin jusqu'au bout de la nuit
et que tu lis
sans remords
malgré tout ce temps de retard.

Le temps de vivre


Café bouillu café foutu,
même Colbert ça le fait plus,
il a passé trop de temps,
son histoire est trop réchauffée
il est imbuvable maintenant.
Trouvons autre chose
comme une histoire d'hommes
d'aujourd'hui
toute simple
normale...

Statu quo


Consternés
par ce bientôt presque déjà
condamnés,
nous sommes là plantés
seuls avec nos présences
les deux pieds pris dans des semelles de plomb,
même pas petits soldats,
à attendre la prochaine fois
notre tour sans pouvoir bouger.

Vies programmées,
au moins avoir sa mort à soi.

Iconoclaste mais pas trop

Rebonjour,
c'est aujourd'hui,
à visage découvert
on se renie,
jusqu'à réveiller les morts,
réécrire leur histoire ;
désormais l'enfer et  le paradis ne protègent plus personne :
les arriérés remontent à la surface,
il faut payer les traites en cours
et les absents ont toujours tort n'est ce pas ?
Encore plus quand ils sont déjà morts.

Quand même dans l'éternité où ils se trouvent
ils nont plus rien à perdre,
c'est plutôt facile.

Survivre


D'un mouvement l'autre
tu te diriges droit dans le décor,
d'un monde sans issue.
L'évolution fait l'homme oui !
Le rend modèle réduit :
éternel refaire,
quand même, lui accorder la présomption d'innocence.
Maintenant parmi les furtifs
jusqu'à sortir des apparences
tu te confonds directement sur la toile de fond,
le trompe l'oeil de la réalité s'éloigne de plus en plus.
Certainement pas par lâcher-prise,
plutôt l'imagination qui continue son chemin de vivre.

Régression


Après les masques
il aurait dû quand même rester un bout de foi
en quelque chose
à se mettre sur nos visages.
Malheureusement
d'autres maux ont pris le sens du vent :
une course de vitesse
pour atteindre le point de non retour,
trajectoire à l'aveugle
en sens inverse
pour rejoindre l'inarticulé le cri,
d'abord à travers  l'hystérie
la force obscure de nous qui nous déforme.

Autoimmunisation


Écrits trop vite,
nouveau scénario se calque sur le dehors,
tout ce que tu sens sur les lèvres des autres
dit en silence :
régression/récession
aliénation/victimisation
soumission/purification...
Normalisation,
mise en mots, l'incompréhension,
c'est ça aussi la vie.

mardi 16 juin 2020

Beurk !


Le racontage continue
avec ses mots venus d'ailleurs,
directement du système prémâché,
à en avoir la bouche trop pleine.
Là-bas ou ici,
l'homme de maintenant en a marre
d'être un objet qui doit régurgiter tout le temps,
jusqu'à faire beurk !

dimanche 7 juin 2020

Un autre mal


A peine réchappé du morbide
c'est parti pour la relance.
Faire réagir la continuité,
état couru d'avance,
mais qui ne suffit pas :
tout va trop vite,
même pas le temps de respirer
ou par soubresauts seulement,
de ceux qui suffisent pour étouffer l'homme en nous.
Nouvelle séquence qui nous dévoile toujours plus,
le quotidien en porte les stigmates,
ce mal de nous qu'il faut expier maintenant,
comme si l'homme tout court ne comptait plus,
que divisé par lui-même.

Il faut réussir


Il faut réussir le déconfinement,
jusqu'à  étouffer cette histoire.
Tout doit disparaître dans une surdimension,
les miasmes digérés,
place nette pour la mémoire,
les connexions dans le cerveau de nouveau raccordées
au froid d'objets sans âme.
Continuer cette vie comme un QCM,
program and control...
Un instant de confusion encore ?
Passager.
Jusqu'où aller plus loin ?
Passez directement  à la question suivante,
ne vous inquiétez pas
ça va aller.

Service après vente


C'était pour une intervention d'urgence,
pour de suite.
Il y a eu une vraie fausse alerte,
plus proche et plus mortelle que les précédentes.
Maintenant c'est fait, elle nous a remis en place,
on sent comme une odeur de rémission
qui monte dans l'air
en prise directe sur la résignation.
Et tout ça rien que pour renforcer
le système immunitaire qui nous observe.
Une autre façon d'affirmer :
" Mets toi là tu comptes pour du beurre ! "

Eh toi !


C'est fini maintenant
avec ton c'était mieux avant.
Continues à jouer tes nocturnes
si tu veux,
il n'y a pas de grâce à gagner par ici.

Voilà ! C'est l'essentiel,


le virus nous a presque ramené au point de départ,
au bord de la rechute
prêts à tomber malade encore et encore.
Il ne nous reste qu'à acheter des choses,
traitement vital obligatoire sur le long terme,
et plus c'est cher meilleur sera le résultat.
Au hasard est-il possible de recevoir une bonne nouvelle
à titre gracieux ?
C'est possible, encore que,
même les rares sourires,
on ne les voit plus cachés derrière les masques.

lundi 1 juin 2020

Groggy


Le fil vient moins bien,
la fiction s'essouffle.

Après la déconnexion,
raccorder l'avant et l'après
à coup de on vous dit tout
n'est pas si facile.
Bientôt il faudra quand même démonter les échafaudages,
que ça tienne tout seul, sans tituber,
et dans ta tête aussi.
Pour l'instant,
groggy dans le chaud de l'action
tu te sens un peu bête
d'avoir marché dans la combine
les deux pieds dedans.
Désormais il te faut suivre
même sans avoir rien compris,
comme si le bateau sur lequel tu navigues
était ivre.

Une brève histoire de nous


On n'en finit jamais de réécrire
la même histoire.
Aujourd'hui,
les rôles sont bien gravés dans la matrice,
du traitre au héros
jusqu'aux suiveurs,
autres nous, sans grade.
On prend les mêmes et on recommence.
Inutile de rebattre les cartes,
les héros sont déjà morts,
volontaires désignés d'office pour payer le prix fort.
En arrière il y a le tout venant,
ceux-là fondus dans la masse,
tout un système de proportions qui nous égalise,
tu t'y reconnais.
Quant aux images du traitre et du sauveur,
elles tardent à se dessiner,
elles se confondent encore
dans ce combat entre l'ombre et la lumière,
pâle reflet de notre fond commun.
La vérité tranchera pour nous...
Vae victis.

Retour vers le futur,


mais pas de suite.
Maintenant, tout autour,
ce sont les temps du passé qui chantent la romance,
éternel refrain
que tu te rappelles à fredonner
le temps des cerises revient,
illusion verticale
remplie d'amour et d'eau fraiche.
Demain,
est un autre jour.

dimanche 24 mai 2020

Synopsis


Maintenant tout est dans le direct,
déjà écrit dans les grandes lignes,
plus d'improvisation
que du professionnel.
C'est la phase encore après
pas question de reculer,
il est temps de construire une épopée,
sans mythe, sans légende,
style fantasy, mais à la française bien sûr,
et à la fin, lui donner le goût de la résilience en plus.
Ça fait propre :
conserver les apparences,
c'est mieux pour le collectif.
Ah oui ! Ne pas oublier,
avant,
il faudra aussi tuer le rêve.
Pas de chemin de repli.


La vacance a passé


La vacance a passé,
parenthèse imposée.
Sans voix, effaré,
tu te retournes déconfit :
certainement, la force d'attraction d'en revenir
tout court.
Trop content,
l'air de ne pas y toucher.

Trop c'est trop


C'est après la phase laminoir,
le virus reste entier
avec son énigme.
Il est juste de trop maintenant.
Déjà, l'homme/nous rejoint le direct,
chacun sa course de vitesse
où l'oubli n'est pas de trop :
la liberté de respirer oui,
mais pas trop fort ;
de rattraper le connu,
même rétréci...
Allegro ma non troppo.

Configuration du jour


Glissement/dérive,
la stabilité n'est plus d'ici.
C'est après le point de non retour,
maintenant, même le très court terme nous dépasse
comme si d'autres mots avaient pris le sens du vent,
certainement le moment de mettre bas les masques,
que la folie des hommes puisse nous sauter aux yeux.
Vraiment, un drôle de regard que nous renvoie le miroir...
Après tout ça,
il devra bien rester un bout de foi en quelque chose
à mettre sur nos visages.

Du virus et des hommes


Virus révélateur
façon sérum de vérité,
un trop de mots nous délivre
de l'inconscient collectif.
C'est comme un aveu
que nos cris expulsent du profond,
là où la réalité physique s'est perdue.
Au bout,
quand il n'y a plus rien à dire
pour se sauver,
il reste encore la ligne d'horizon
là bas
vers l'ouest lointain
ou l'orient intérieur,
peu importe.
Unique patrie,
mais libre de droit,
très loin.

Aux dernières nouvelles


Il faut se battre
pour offrir ses congés à d'autres.
Une idée de plus qui fera pschitt
tout à l'heure.
Pour l'instant,  l'important c'est de perdre du temps
pour en gagner.
Il n'y a pas de problème,
où est le problème ?
Surtout de cacher sa propre folie.
Mais jouer c'est déjà gagner un peu
n'est ce pas ?
Comme un révélateur
retarder l'échéance,
en attendant d'être ailleurs d'ici.

Nouveau régime


Par force de l'habitude,
dehors, l'information s'assimile au virus,
ou inversement.
Maintenant, même sa place d'homme,
on la négocie
jusqu'à la perdre :
perte d'autonomie je veux dire,
un régime où vendre son âme au diable
paye plus que la liberté.
Sourire,
ne rien dire,
baisser la tête,
" tout le monde il est beau,
tout le monde il est gentil ".
Rapidement,
passer à autre chose,
dans l'intérieur surtout,
le chemin de se sauver soi-même.

A terminer


Navigation en eaux troubles,
comme au milieu d'un mauvais rêve
qui tient à passer à la réalité.
Tout proche par ton ombre,
il se façonne
pour rejoindre le facteur humain.
Lente rééducation
bientôt, la vie dépendra de lui.


Après


Le monde d'après s'anticipe ici
directement sur place,
impossible de ne pas le voir
s'incruster sur nos regards figés, déjà prêts :
des jours qui tranchent dans le vif
gardant pour eux le dernier mot des nos espoirs,
nous laissant la portion congrue.
Bref, rien de nouveau,
la configuration habituelle
derrière le pessimisme de façade.
Aussi, cette passion du triste
avec la nostalgie d'un monde disparu,
oublié qui revient :
celui de l'enfance de l'homme
avec son goût bébé
où l'on jouait à mourir plusieurs fois par jour
pour de faux,
ou bien, encore plus loin,
avant de devenir cet homme mortel
seul et sous son entière responsabilité.
Celui qu'on vend en notre âme et conscience au quotidien.

Notre unique visage que la vie  redécouvre entre nous.

dimanche 17 mai 2020

Quotidien

Quotidien
large spectre,
ses parenthèses nous limitent
pourtant faites de rien
comme si le temps existait
mais passait ailleurs de nous
nous donnant cet autre visage
à l'opposé de notre surhumain.

Récapitulons


Oui oui, désormais la vie a un prix,
mais jusqu'à la date de péremption, 
pas plus loin.
Après est un autre jour,
il reste l'espérance,
sur le tableau des statistiques
des chiffres à géométrie variable,
et ça reste gratuit.
L'important c'est d'y croire.

Étape intermédiaire


C'est un temps mitigé
entre acceptation, routine
et montée en tension,
façon " drôle de guerre ".

Dehors les textes simulent,
ensemble de signes désaccordés,
jamais clairs,
toujours dans le cadre d'un futur proche.
Dans l'intérieur,
leur pouvoir n'agit plus sur l'imagination :
l'écran reste plat,
avec sa couleur gris noir
ça ne vit plus,
les gros titres défilent,
parce que c'est leur travail de défiler.

Enchaînement qui nous tient au plus serré,
bientôt la boucle sera bouclée.

La suite


Logique
raison
sens humain
dernier rempart
humanité
non ! Impossible le vernis ne peut pas lâcher :
c'est tout un monde qui nous soutient,
même celui qui parle à notre place,
l'interface qui nous vit,
du tout en un,
hors gabarit,
technique du marchand de sable,
la poudre aux yeux comme remède,
les mots se perdent pour dire la suite...
Quand même, ça doit le faire !

Noir d'encre 2


L'accoutumance joue à plein,
à force d'aligner des mots sans but
voilà le résultat :
les yeux fermés,
il reste encore ce que tu ne veux pas voir.

Noir d'encre


La nuit est l'encre
que tu utilises le mieux.
Ici, pas besoin de se cacher,
les mots dérivent
rien que pour voir jusqu'où
tu seras capable de les suivre.
Ordre et désordre mêlés,
chemin parfait pour une subversion de l'esprit.

jeudi 7 mai 2020

Sauvegarde


C'est après avoir compris
qu'il n'y a rien à comprendre,
que toi,
tu t'es retrouvé hors carte :
une manière de sauvegarde
en évitant de suivre les marquages au sol obligatoires
tous ces longs développements.
Préférer la navigation à l'estime,
dans le sillage de la forme originelle,
sa présence unique
à portée de regard
comme un autre miroir,
mais invisible celui-là.
Au delà tu ne sais  plus lire.

Préparatifs


Bientôt il te faudra réapparaître au vrai.
Ici tu t'es habitué à ne pas être,
même pas silencieux
simplement sans voix,
plus peut-être,
interdit devant ce flot de paroles
d'ordres,  de contre ordres,
d'injonctions, de menaces
et autres conseils.

Avant de rejoindre ta place d'avant
il y a toute une dimension à traverser
pour rétablir la correspondance entre ta vie et toi.

Après cette accumulation
comment faire pour se réincarner,
ou au moins, reprendre forme ?
Essayer un pas,
il n'y en a pas d'autre,
puis encore un
de nouveau,
et ainsi de suite.
Oui c'est ça !
Ça y est presque,
comme tout un chacun
se reconnaissant comme une partie différente
du tout.

Mais quel tout en fait ?

Toujours sans visage,
ça n'a pas fonctionné.
Attendre un peu avant de réessayer.
Ça va venir...
Bon courage.

Sur le vif

Merci Monsieur Vincent Lindon
de dire toute notre vérité
rien que la Vérité toute nue
et dire je le jure
la main sur le coeur.
Bonne pioche,
il en fallait un pour faire ça
et c'est tombé sur vous,
le type qui va bien.
Chapeau l'artiste !
P.S.  Qu'il est bon de rêver
qu'il est doux d'espérer ( de mémoire ).



dimanche 3 mai 2020

Coup de poker


Autour de la table
c'est une autre unité de temps :
x décennies à effacer en une seule donne,
peut-être une vie.
Contre la lumière dans le halo
ce qui sera demain n'existe pas encore tout à fait,
à l'opposé,
dans l'ombre des visages,
règne le combien ça coûte de suite...

Encore un nouveau tour,
le dernier,
de quoi effacer le chaos de nos dettes
et puis de sauter dans l'inconnu ;
aussi sans autre forme humaine
que celle qui nous colle à la peau.
En fin de partie
un coup de poker qu'on tente
dans lequel notre génie tient sa place bien ou mal.
Sa main qui cache encore son jeu de l'extérieur
dirige les joueurs à leur insu.

Oui c'est l' avenir du présent qui se joue là :
impossible de passe son tour,
pourtant personne ne sait ou ne veut suivre le premier,
chacun retient son souffle,
prêt à plonger dans l'inconnu.
Le temps !


samedi 2 mai 2020

Même pas en rêve


Au delà
les frontières intérieures sont déjà dépassées,
l'année blanche se précise,
effacer le temps qui passe,
nos empreintes avec lui,
tromper la maladie c'est ça,
qu'elle passe sa route
sans nous voir,
que le mal  rejoigne l'improbable à son tour.

A lui maintenant
la peur de s'être trompé de chemin
seul, misérable, minuscule,
obligé de muter pour survivre,
de tuer ce temps qui n'existe pas
pour de vrai
ou si loin de nous
dans l'obscur de l'infini.
Le plus dur pour un virus :
une fin de vie solitaire.

Purification avant terme


Le piège s'est refermé
à bout portant
imparable,
test grandeur nature
jusqu'à nous contenir tous,
validé d'avance,
positif, négatif ou les deux.
Déjà, les anticorps sont sur place.

Bientôt chacun restera avec son image d'après
à fabriquer
à travailler
et surtout, à la fin,
bien la blanchir.



Patriotisme économique


Engagé volontaire
au service du patriotisme économique,
même pas pour voir du pays
non plus jusqu'au sacrifice,
- inutile de réveiller son propre héros -
rien que pour défendre l'économie des besoins,
pas plus,
ce sens de la réalité quotidienne,
juste pour manger
pour ne pas mourir,
combat qui nous dépasse
sans savoir où est l'ennemi
à l'intérieur
à l'extérieur,
frontières réduites à soi-même...
Ne pas aller plus loin,
chercher à comprendre c'est désobéir...

Aussi qui devient vital
parce qu'il n'y en a pas d'autre :
une façon de se ressouder à la vie
en prise directe,
où tout fonctionne sur un fil unique.
Arrivé au bout de ce monde
toi tu tires,
ça vient encore,
comme une routine.

C'est tout,
pas plus.

C'est ton business


Entre deux séquences
le créneau est tout simple,
à l'américaine,
sans besoin de manoeuvrer
la place est libre :
ta vie
toi-même
là où se régurgiter
calé à tâtons
entre mythologie inconscient et destin.
Impossible de se rater !
C'est ton propre contenu,
ton petit business
tellement il est minuscule.
Tu ne vois que lui,
il t'appartient.


dimanche 26 avril 2020

Service minimum


Service minimum qui nous paralyse
la vérité vient comme un état second seulement,
là où l'évidence se projette
à la manière d'un film plein écran.
Au montage final les rushs les flashs
et aussi les regrets ont disparu :
une vie chez soi-même
où on devient chaque jour
un résident de plus en plus secondaire.

Réchauffé


Sur un air de déjà vu
la musique quotidienne nous empoisonne,
trop facile
le désaccord parfait.
Alors maintenant cette maladie du dehors
est comme un moindre mal,
un no man's land à traverser,
il suffit de retenir sa respiration un moment
pour effacer ses dernières traces.
Plus loin c'est déjà demain
revivre
vacciné par l'oubli
jamais immunisé complètement

Cuisine interne


Dans l'ombre
l'antidote se fabrique,
seul,
par dérogation de nous-mêmes :
une impasse,
où abandonner cette part d'aveugle,
qu'elle s'y perde,
et aussi la maladie qui l'accompagne.

Double récit


Une trop bruyante solitude :
c'est une histoire dans laquelle tu n'arrives pas à rentrer
ni à sortir non plus,
alors tu poses ta vie par-dessus.
Entre les lignes tu intercales des pensées
plus loin tu passes en diagonale,
quelques étincelles aux aiguillages  :
le sens change ou pas,
sans relâchement
c'est comme une course-poursuite après la vie
jusqu'au bout d'elle-même
sans pouvoir la rattraper.


Exploration


Des voies que tu suis
parallèles
juste un coin d'obscur se dégage
et qui te répond
moitié langage des signes
moitié langage du corps
aussi  détournant le regard
un double que tu rappelles.
Tu l'aperçois à peine,
le sauvage,
déjà il a disparu.





vendredi 17 avril 2020

Fin de la saison 1


La normalité fait sa mue
change de visage,
désormais réduite à son minimum :
blocage complet,
sans parole
ou rien de lisible.
En surface, l'incompréhension gouverne,
état d'abrutissement généralisé
qui appelle une aggravation de la maladie.

Le dénominateur commun est encore ailleurs,
en cours de réduction,
certainement cette suite qui s'annonce
sous la forme d'une abstraction,
à réussir à tout prix,
surtout son plus difficile :
qu'elle sente le sentiment,
l'amour pas la guerre.

That is the question


Y a bon pangolin
ou y a pas bon pangolin ?
That is the question.
Patient zéro
ou apprenti sorcier,
au choix
pour une ultime configuration.
Tant pis si la formule magique n'a pas fonctionné,
l'important est que le fond rejoigne la surface.

Dans le désordre

Souvenir souvenir
des mots à se rappeler,
d'abord, parce que ce sont les seuls qui viennent,
en plus, pas à la bonne place,
pas au bon moment :
" un petit pas pour l'homme
un pas de géant pour l'humanité".
Ça paraît irréaliste d'y penser
dans un contexte qui déchire si grave,
quoique,
en fait, c'est toujours cette mécanique du dernier pas
qui en entraîne un autre
et ainsi de suite,
à l'automatique :
l'intérieur en traversée non programmée,
de la lune tout là haut dans le ciel
jusqu'à la face cachée de nos illusions
qui sort
dans le désordre.
Morceaux quasi impossibles à recoller.
Avec beaucoup de motivation,
un simple grand vide
qui a à voir avec la transparence de la vérité.

jeudi 16 avril 2020

Façon escaliers du Vatican


Entre nous entre gens
on se raconte des histoires,
d'un côté ou de l'autre,
des vies à se partager
manière de négocier l'obscur,
même pas d'y croire.
Tout autour en double accès,
monter ou descendre en marche
chacun tourne en  boucle.
Rien que des visages qui s'enchevetrent
sans jamais se retourner,
toujours les mêmes.

Trop tard


Vies minuscules,
viennent encore trop grandes,
maintenant la vérité s'inscrit sur nous,
sans effets spéciaux :
la part d'inconnu de celui à qui on s'est vendu
nous revient,
sans rien laisser,
même ce qu'on ne connaît pas encore.
Lui,
à visage découvert.

mercredi 15 avril 2020

Être ou ne pas être


Le temps est au virtuel,
les hommes jouent à la réalité,
l'augmentent ou l'effacent à tour de rôle,
et les morts ici ne comptent plus,
ou pour des points seulement.
Pourtant dans la mémoire profonde,
le passé se rejoue au présent
avec notre propre sang,
se diluant dans les jours,
jusqu'à l'ultime confrontation.
Être ou ne pas être...
Seulement  des visages qui se transforment,
nos ombres à part prenant une pause,
comme une sauvegarde pour elles.

samedi 11 avril 2020

Ou sinon prendre l'échelle du temps


Ou sinon prendre l'échelle du temps,
la déplier,
une projection vesperale,
celle qui fait survivre,
au moment
où la vie qu'on suit nous dépasse,
des signes dans le ciel,
jaillissements/apparitions
venant d'étoiles,
racontant la même vie d'inconnu
comme si celle-ci existait en nous depuis toujours,
survivante à l'enfermement des jours,
l'avant et l'après
sur une ligne unique,
au loin libérés.

Course de vitesse


Dans la course au global,
après nous avoir ramassé,
lui est en tête,
tape où ça fait mal,
la mort en prime pour les suiveurs.
Impossible de le rattraper
sans jouer vraiment franc jeu :
la communication ne sert à rien,
les mots n'ont pas de prise sur sa vérité.
Inutile non plus
de crier si fort sauver nos âmes :
personne n'y croit,
nous sommes seuls.

Nouvelles conditions


Improviser ou avancer en reculant :
difficile d'apprécier l'échelle de l'ordinaire.
Manque de vision ou aveuglement,
s'orienter dans le profond de l'histoire est le plus difficile,
sauf que là en plus,
la mort est sortie de l'écran,
figée comme un calcul de probabilités,
pour un temps encore,
qui circonscrit le malheur chez les autres.
D'office à titre préventif
chacun n'a qu'un masque unique
à appliquer sur son visage :
modèle standard
l'empreinte de la vie
qu'on se fabrique en solitaire,
au quotidien gravée dans le dur,
jusqu'à tromper la réalité même.

lundi 6 avril 2020

Mode rééducation


Ici pas de camp à choisir,
tout est déjà écrit
en grosses lettres qui endorment.
Inutile de regarder sur les côtés
le sillon est tout tracé,
à minima mettre un peu de distance,
circuler
ne pas rester sur place svp,
c'est tout.
Tu peux toujours chercher dans les contre-indications,
tu trouveras de suite l'épreuve éliminatoire
qui reste à jouer
obligatoire
perdue d'avance
seul face au monde :
que des complications.

Science-fiction


L'anticipation nous rattrape,
trop précoce pour la comprendre.

Passé sorti des livres,
science-fiction qui nous revit, fait naissance.
Elle accompagne ce rejet inné
au milieu du trop de tout.
Certainement un virus au milieu de la génération ;
il apparaît comme un phantasme collectif
de vouloir simplement vivre
au loin de tout
au large
face à la vie.
Oui !
Qui a à voir avec les cigognes
quand elles passent tout en haut
dans le silence
suivant le mouvement de la vie...
Aussi quand à la fin d'un grand livre,
une mort éternelle
enfouie,
se referme au moment où on la découvre...
Au hasard de la vie
en nous.

Rallonge


C'est dans l'air,
c'est le temps à la fois d'expier et de détruire,
au choix dans une sélection.
Nouveau mode de fonctionnement
version à sens unique :
retour en arrière feu à volonté
non pas dans le tas,
mais là
où il n'y a plus de survivant déjà.
Oui c'est plus facile après
pour faire face aux changements du temps qui passe,
son propre avenir...

dimanche 5 avril 2020

Etat des lieux


Tu parles à toi-même,
espace labyrinthe
où se perdre dans l'homme.
Ici pleins et vides se succèdent,
jouent avec l'entendement :
tu longes tu côtoies tu tatonnes
tu confonds tu découvres...
Rien de solide où planter un clou,
tout et son contraire
et sans limite en même temps,
jusqu'aux extrêmes qui se touchent.

Matière vivante qui te dit.

Manuel de survie


Pour l'homme-toi
ce n'est plus un combat d'arrière-garde,
il s'agit de survie maintenant.
Fuir, se cacher déjà trop tard ;
se battre
confrontation irréversible
pour gagner le droit de rejouer comme avant
et pas autrement.
Si c'est encore possible.

La fin de l'Histoire


Merci Monsieur Fukuyama
pour votre livre,
c'était bien essayé quand même,
mais aujourd'hui est trop loin
il est temps de relire les classiques,
par exemple,
la tragédie grecque dans sa simplicité :
les dieux dans l'ombre
à punir les hommes
pour leur démesure,
renvoyant leur éternité à plus tard.

Constat


Phase initiale à retardement
sans mise dans l'ambiance préalable,
maintenant de suite
gigantesque machinerie
que nul ne peut maîtriser.
Impitoyable
elle nous entraîne sur son passage ;
sans même étonner personne
l'inéluctable avance avec elle,
à sentir son poids sur nous
jusqu'à la fin.

C'est dans l'ombre de son mouvement
qu'on peut percevoir la réalité toute simple :
pas après pas,
le quotidien qui conspire contre la vie des hommes,
maintenant tout proche,
en direct sur les écrans
pour nous faire croire.

mercredi 1 avril 2020

Mathématique

Mathématique
même pour celui qui a arrêté de compter
au jour le jour
pour gagner du temps :
le moment
où la position atteinte touche à l'inexistant,
niveau zéro de la présence,
même de se reconnaître.
Résultat factice,
un numéro sans visage au bas d'une liste
qu'un simple trait rouge anonyme
peut barrer
sans préavis ou involontairement :
tout est permis.
De la ressource.

A toute vitesse


C'est parti
vitesse tgv
déraillement en direct
ce nous
devenus sous-hommes
encore temporairement vivants
et qui n'ont plus qu'eux à vendre
rattrapés
proches de la disparition
comme on dit
même pas prêts à mouiller le tricot
lui qui n'existe plus déjà
dénudés aussi de la vue
d'avoir trop rêvé
maintenant conformes
pour laisser la place
soumis à la loi
de la nouvelle humanité.

lundi 30 mars 2020

Beau travail

Impossible de demander une trêve,
notre trente milliampère n'a servi à rien,
ni le traitement contre les termites
et les capricornes,
encore moins le détecteur de fumée
et l'alcootest dans la boîte à gants,
même le sel ne sale plus ;
reste la javel et le paracetamol
à doses homéopathiques svp.
En cas de panne, port du gilet jaune obligatoire.
Inutile d'appeler pour un rendez vous
il n'y a pas d'abonné
au numéro que vous demandez .

Mauvais signaux qui tracent des doutes rédhibitoires,
tout est vrai comme une loi des séries,
comme nos dix plaies d'Egypte à nous.

"Ne tirez pas j'me rends".

Savoir vivre


A ce stade
pas besoin de travailler
l'acceptation,
elle est comprise dans le kit de survie,
d'ailleurs
c'est le seul élément valide à l'intérieur.
Alors dès le premier symptôme
intégrer qu'il faut tout vivre
prêt à passer sans préavis du
rien à signaler
au
on est en rupture,
il est trop tard,
c'est indisponible,
il est périmé,
c'est interdit à la vente,
on les a en commande,
...
Bonne journée.

Résigné


Ici on ne s'appartient plus,
pieds et poings liés
nos sens restent sans voix.
Et pourtant tout reste à dire
et à faire :
d'abord, se transcender,
par personne interposée
trouver son propre héros
l'applaudir ce soir à 8 heures,
et demain matin,
aller ramasser des salades.
Beau travail !
Toujours gagner du temps.
Et puis du moment que c'est pour notre bien

dimanche 29 mars 2020

Déjà du passé


En fait nous n'étions qu'un modèle
bon pour faire semblant mais cher,
un peu prétentieux mais noble.
De ces errements antérieurs
il nous reste la communication/comédie :
aller à l'abattoir
comme on va au spectacle,
à la française,
façon "tout est perdu fors l'honneur".
Reste le prix à payer pour ça avant de sortir.

Opération en cours


Opération en cours
à coeur ouvert,
d'ici tu sens la douleur de l'amputation,
un morceau ou une vie de plus
que l'homme s'enlève,
la notre à chacun,
le mythe du tout éternel qui s'arrache de lui-même.
Infection généralisée,
s'effacer
jusqu'à disparition du stock,
au moins une partie
comme un tribut à payer
pour passer,
ou un allègement nécessaire à notre folie.

C'est arrivé  après la perte des derniers repères :
limites dépassées
aller au-delà du sens était impossible.

Fin de cycle


Fin de cycle,
la longue durée atteint ses limites
en même temps te rattrape
et t'emporte avec elle,
sans commentaire
perdu dans la masse du tout et son contraire,
du sans foi ni loi,
jusqu'au dura lex sed lex
plus que plus loin
la loi de la vie tout court.
Exode de soi-même :
façon prophète
ouvrir le passage.



samedi 28 mars 2020

Régime sanatorium


Dans la maison
on s'accroche à la nuit
et au jour aussi,
pour s'échapper.

Dans la chambre
la couette fait comme une montagne
où l'on vient soigner la maladie du dehors,
comme par magie,
le régime sanatorium qu'on y vit.
Exil volontaire,
sans échappatoire possible,
un huis clos,
entre deux,
avec soi-même.

Le basique


Notre fond commun remonte à la surface
de partout :
dénuement/solution
besoin de rien besoin de tout,
ici façon repli stratégique,
et hygiénique aussi un peu,
jusqu'au refus de se toucher .
Pour la forme
refermer le quotidien sur lui-même,
placement d'office dans le statut de confiné,
certainement accompagné d'une mise à la diète.
En attendant des jours meilleurs
on efface tout
et on recommence comme avant
mais en mieux,
c'est promis.

C'est comme une entaille


C'est comme une entaille
dans laquelle ton époque s'en va,
obligé de plonger la tête la première
tu disparais avec elle.
Inscrit dans l'adn
il y a ce sauver soi-même :
survivre à l'apnée prolongée,
passer par la souffrance
pour en terminer :
la saturation avant l'éclatement de la bulle.

vendredi 27 mars 2020

Réclusion


Maintenant
il faut tout réapprendre
sans les raccourcis
sans exception.
Extérieurement
ce sont les derniers mètres du continu,
l'inertie finit de te tenir,
le temps de comprendre le mot révolu.
Séparé de tes références
au bord du vide le vertige est fort,
l'enveloppe reste à nu,
fragile.
Autour est devenue une dimension inconnue,
grande comme une nuit sans fin,
spatiale et souterraine
sans forme et intouchable
sous peine de mourir.
L'unique repère est ce long silence
à traverser,
que nul ne peut interrompre
même avec tout notre bruit.

Hors de contrôle


Grandeur et servitude de l'être humain
c'est de suite
quand chacun se retrouve seul
avec son cas zéro
revenu d'une vie antérieure
et qui ne peut être ni repris
ni échangé,
à vivre jusqu'au bout.

Hors de contrôle
il nous précède partout.
Inutile d'enclencher la reconnaissance  faciale,
il reste invisible.
Le monde est trop petit,
la fuite est impossible.
Même pas acteur
même pas figurant
il devient le provisoire
qui nous repousse dans les cordes,
le temps d'avance qu'il a sur nous.
Reste à le travailler d'impressions fausses,
lui enlever son effet loupe ;
à mi-chemin entre la mise en scène et la vérité
improviser un modèle pour faire semblant,
toujours jouer avec le double jeu,
une part de négatif, une part de positif.
Etre réactif :
garder l'effet surprise,
croire au renversement de situation,
l'embellie au bout de la ligne droite...
Ou d'être vaincu
d'être plus rien.

C'est dans l'air


C'est dans l'air
dehors
les images tournent en boucle
deviennent virales
le temps pour les mots
de les incuber,
que la maladie s'incruste dans l'imaginaire
jusqu'à obstruer les voies respiratoires
pour certains de devenir des exemplaires intouchables,
pour les autres
sans rupture
dans la fuite en avant
d'aller faire des courses.

Un interlude
comme un autre monde
à traverser très vite
de peur d'y rester.
Une histoire
à laquelle on a du mal à croire.
C'était le 2 mars.


jeudi 26 mars 2020

Effet miroir


Plus rien pour se dédoubler, 
devant le miroir
les masques sont tombés
parce qu'il n'y en a plus.
Maintenant la conscience apparaît à nu
comme par miracle
ultime protection pour le système humain,
pour qu'il se couvre,
une main devant
une main derrière
chacun sa vérité en avant.

Le regard derrière la fenêtre
à attendre le jour d'après. 

En devenir


Le virtuel s' agrippe aux paroles
tel une puissance encore possible ;
après il lui restera les prières,
et puis, plus loin,  le désert à traverser
avec sa grande solitude au milieu
pour exister enfin.

Identité de remplacement


Reste l'adrénaline
pour traverser tout ce temps
en une seule fois,
avec le vide au milieu
pour lui échapper
si c'est encore possible
en fermant les yeux.

mercredi 25 mars 2020

Raconteur d'histoires


Les mots, les phrases ne s' alignent plus,
ou par temps clair
les images racontent encore de drôles d'histoires.
En fait,
c'est la fin d'un monde qui s' auto-décrit :
les masques tombent parce qu'ils ne sont plus à la bonne taille,
ou qu'il n'y a plus rien derrière pour les tenir ;
seul s'accroche le mauvais métier de raconteur d'histoires
manière de sauver quelques parcelles de gloire
ici ou là
sans complexe, sans limite,
même pas la distance entre le jour et la nuit,
plus loin encore entre la vie et la mort,
prêt à vendre l'invendable.