mardi 27 juin 2017

Comme un jeu,


Comme un jeu,
les mots t'ont laissé chercher la porte.
Raccourcis impossibles, tu n'as pas pu suivre,
alors à la fin, ils vont jusqu'à s'entrebâiller pour toi,
une fente,
qui puisse sauver ton jour qui se lève,
qui t'aimera encore une fois sans rien dire.
Plus bas, à renaître le désir,
physique des corps,
de leurs chaleurs qui respirent,
de leurs mouvements qui se mêlent.
Répit des êtres, affranchis un instant du faire.

Vite la vague est repartie,
un peu d'écume seule sur le rivage le dit.
Histoires d'amour qu'on se réinvente,
perdues au milieu des autres gravées aussi dans l'origine,
que nous jetons au quotidien.
Celles-là font déborder le monde,
rien qu'un instant de nos présences,
à se réécrire soi-même.

jeudi 22 juin 2017

L'univers s'est rétréci.


L'univers s'est rétréci.
Le tien, bien sûr !
Temporairement, c'est la vie.
Tu marchais,
faisant découvrir le monde
à celui de toi-même que tu ne connais pas,
à entendre le bruit des origines,
retrouver le point zéro,
et puis d'un coup tout s'est rempli d'ombre,
le ciel, la lumière dans un espace forcé,
une rupture à traverser.
Alors maintenant il te faut remonter le temps,
mécaniquement, sans voir.
Des histoires se défont de leurs chaînes,
une procession qui s'éloigne,
un reflux vers l'oubli.
Juste quelques traces d'humide qui s'abandonnent au soleil,
très vite, effaçant le passage derrière toi.

dimanche 18 juin 2017

" La couverture nuageuse pourrait être plus épaisse que prévue"".


"La couverture nuageuse pourrait être plus épaisse que prévue".
Les mots du bulletin météo font comme des bruits
qui creusent une part de notre quotidien dans le temps,
de l'eau courante et du vent
qui modèlent l'homme-matière,
incertitudes qui déclinent nos états d'âme.
L'extérieur qui agit,
l'ordre des hommes à sa remorque,
aussi une occupation à temps plein,
un consensus,
pas d'entretien nécessaire, ni de mémoire,
que ça fasse l'effet sans délai est suffisant.

Plus loin,
dans le ciel qui nous conduit,
une ébauche se dessine,
de l'intuitif,
comme si quelqu'un, quelque chose,
agissait en surimpression
sur cette enveloppe qui est nous.

dimanche 11 juin 2017

C'est ça se reconnaître dans une illusion :


C'est ça se reconnaître dans une illusion :
le soir tu roulais
perdu dans la circulation avec les autres,
chacun au ralenti sans être là,
ailleurs,
un rêve éveillé tout contre la réalité d'ici,
celle qui nous use le quotidien.
Et puis,
au passage,
arrêté un instant,
tu t'es aperçu,
la vitre d'un abribus faisant l'interface,
ton visage réfléchi,
intercalé au milieu d'un menu déroulant,
une allégorie du monde, prisonnier de nous-mêmes.

Vous avez redémarré,
ton autre figure est resté en arrière,
de l'autre côté de l'abîme.

dimanche 4 juin 2017

Un nouveau monde apparaît


Un nouveau monde apparaît,
sans pouvoir l'expliquer,
réellement, enfin, perdu lui aussi, inquiet,
son vrai visage.
Il a grandi, nous au milieu de lui,
nous l'avons amené jusqu'ici,
les mots les mêmes, maintenant, un sens différent.
Une chorégraphie qui se joue d'autorité,
d'ailleurs des forces soufflent très fort,
courbant nos corps dociles, préparés, indifférents.
Un air de tempête qui emporte tout,
la raison, les pensées, les vies...
Et que le silence ne résiste pas à ce tumulte.
Un temps très long,
que nos pas repoussent encore plus loin, volontaires,
un jeu qui se joue à vivre seul
dans l'enfermement de l'extérieur,
un mal impossible, encombrant, qui devient nous,
la couche de surface atteinte,
la plus fragile.
Tout autour, la folie tient sa place,
une agitation,
toujours sous contrôle, quand même !

Une fuite en avant, le choeur est emporté au fond de la scène,
il n'y a plus qu'à le suivre,
se laissant aller à rêver,
qui est aussi un peu prier,
que ces choses aient une fin,
et qu'importe leur ordonnancement,
que la vie sorte de cet espace fermé,
même pour un nouvel esclavage,
un pas de plus simplement.

La fin d'un acte.