dimanche 24 mai 2020

Synopsis


Maintenant tout est dans le direct,
déjà écrit dans les grandes lignes,
plus d'improvisation
que du professionnel.
C'est la phase encore après
pas question de reculer,
il est temps de construire une épopée,
sans mythe, sans légende,
style fantasy, mais à la française bien sûr,
et à la fin, lui donner le goût de la résilience en plus.
Ça fait propre :
conserver les apparences,
c'est mieux pour le collectif.
Ah oui ! Ne pas oublier,
avant,
il faudra aussi tuer le rêve.
Pas de chemin de repli.


La vacance a passé


La vacance a passé,
parenthèse imposée.
Sans voix, effaré,
tu te retournes déconfit :
certainement, la force d'attraction d'en revenir
tout court.
Trop content,
l'air de ne pas y toucher.

Trop c'est trop


C'est après la phase laminoir,
le virus reste entier
avec son énigme.
Il est juste de trop maintenant.
Déjà, l'homme/nous rejoint le direct,
chacun sa course de vitesse
où l'oubli n'est pas de trop :
la liberté de respirer oui,
mais pas trop fort ;
de rattraper le connu,
même rétréci...
Allegro ma non troppo.

Configuration du jour


Glissement/dérive,
la stabilité n'est plus d'ici.
C'est après le point de non retour,
maintenant, même le très court terme nous dépasse
comme si d'autres mots avaient pris le sens du vent,
certainement le moment de mettre bas les masques,
que la folie des hommes puisse nous sauter aux yeux.
Vraiment, un drôle de regard que nous renvoie le miroir...
Après tout ça,
il devra bien rester un bout de foi en quelque chose
à mettre sur nos visages.

Du virus et des hommes


Virus révélateur
façon sérum de vérité,
un trop de mots nous délivre
de l'inconscient collectif.
C'est comme un aveu
que nos cris expulsent du profond,
là où la réalité physique s'est perdue.
Au bout,
quand il n'y a plus rien à dire
pour se sauver,
il reste encore la ligne d'horizon
là bas
vers l'ouest lointain
ou l'orient intérieur,
peu importe.
Unique patrie,
mais libre de droit,
très loin.

Aux dernières nouvelles


Il faut se battre
pour offrir ses congés à d'autres.
Une idée de plus qui fera pschitt
tout à l'heure.
Pour l'instant,  l'important c'est de perdre du temps
pour en gagner.
Il n'y a pas de problème,
où est le problème ?
Surtout de cacher sa propre folie.
Mais jouer c'est déjà gagner un peu
n'est ce pas ?
Comme un révélateur
retarder l'échéance,
en attendant d'être ailleurs d'ici.

Nouveau régime


Par force de l'habitude,
dehors, l'information s'assimile au virus,
ou inversement.
Maintenant, même sa place d'homme,
on la négocie
jusqu'à la perdre :
perte d'autonomie je veux dire,
un régime où vendre son âme au diable
paye plus que la liberté.
Sourire,
ne rien dire,
baisser la tête,
" tout le monde il est beau,
tout le monde il est gentil ".
Rapidement,
passer à autre chose,
dans l'intérieur surtout,
le chemin de se sauver soi-même.

A terminer


Navigation en eaux troubles,
comme au milieu d'un mauvais rêve
qui tient à passer à la réalité.
Tout proche par ton ombre,
il se façonne
pour rejoindre le facteur humain.
Lente rééducation
bientôt, la vie dépendra de lui.


Après


Le monde d'après s'anticipe ici
directement sur place,
impossible de ne pas le voir
s'incruster sur nos regards figés, déjà prêts :
des jours qui tranchent dans le vif
gardant pour eux le dernier mot des nos espoirs,
nous laissant la portion congrue.
Bref, rien de nouveau,
la configuration habituelle
derrière le pessimisme de façade.
Aussi, cette passion du triste
avec la nostalgie d'un monde disparu,
oublié qui revient :
celui de l'enfance de l'homme
avec son goût bébé
où l'on jouait à mourir plusieurs fois par jour
pour de faux,
ou bien, encore plus loin,
avant de devenir cet homme mortel
seul et sous son entière responsabilité.
Celui qu'on vend en notre âme et conscience au quotidien.

Notre unique visage que la vie  redécouvre entre nous.

dimanche 17 mai 2020

Quotidien

Quotidien
large spectre,
ses parenthèses nous limitent
pourtant faites de rien
comme si le temps existait
mais passait ailleurs de nous
nous donnant cet autre visage
à l'opposé de notre surhumain.

Récapitulons


Oui oui, désormais la vie a un prix,
mais jusqu'à la date de péremption, 
pas plus loin.
Après est un autre jour,
il reste l'espérance,
sur le tableau des statistiques
des chiffres à géométrie variable,
et ça reste gratuit.
L'important c'est d'y croire.

Étape intermédiaire


C'est un temps mitigé
entre acceptation, routine
et montée en tension,
façon " drôle de guerre ".

Dehors les textes simulent,
ensemble de signes désaccordés,
jamais clairs,
toujours dans le cadre d'un futur proche.
Dans l'intérieur,
leur pouvoir n'agit plus sur l'imagination :
l'écran reste plat,
avec sa couleur gris noir
ça ne vit plus,
les gros titres défilent,
parce que c'est leur travail de défiler.

Enchaînement qui nous tient au plus serré,
bientôt la boucle sera bouclée.

La suite


Logique
raison
sens humain
dernier rempart
humanité
non ! Impossible le vernis ne peut pas lâcher :
c'est tout un monde qui nous soutient,
même celui qui parle à notre place,
l'interface qui nous vit,
du tout en un,
hors gabarit,
technique du marchand de sable,
la poudre aux yeux comme remède,
les mots se perdent pour dire la suite...
Quand même, ça doit le faire !

Noir d'encre 2


L'accoutumance joue à plein,
à force d'aligner des mots sans but
voilà le résultat :
les yeux fermés,
il reste encore ce que tu ne veux pas voir.

Noir d'encre


La nuit est l'encre
que tu utilises le mieux.
Ici, pas besoin de se cacher,
les mots dérivent
rien que pour voir jusqu'où
tu seras capable de les suivre.
Ordre et désordre mêlés,
chemin parfait pour une subversion de l'esprit.

jeudi 7 mai 2020

Sauvegarde


C'est après avoir compris
qu'il n'y a rien à comprendre,
que toi,
tu t'es retrouvé hors carte :
une manière de sauvegarde
en évitant de suivre les marquages au sol obligatoires
tous ces longs développements.
Préférer la navigation à l'estime,
dans le sillage de la forme originelle,
sa présence unique
à portée de regard
comme un autre miroir,
mais invisible celui-là.
Au delà tu ne sais  plus lire.

Préparatifs


Bientôt il te faudra réapparaître au vrai.
Ici tu t'es habitué à ne pas être,
même pas silencieux
simplement sans voix,
plus peut-être,
interdit devant ce flot de paroles
d'ordres,  de contre ordres,
d'injonctions, de menaces
et autres conseils.

Avant de rejoindre ta place d'avant
il y a toute une dimension à traverser
pour rétablir la correspondance entre ta vie et toi.

Après cette accumulation
comment faire pour se réincarner,
ou au moins, reprendre forme ?
Essayer un pas,
il n'y en a pas d'autre,
puis encore un
de nouveau,
et ainsi de suite.
Oui c'est ça !
Ça y est presque,
comme tout un chacun
se reconnaissant comme une partie différente
du tout.

Mais quel tout en fait ?

Toujours sans visage,
ça n'a pas fonctionné.
Attendre un peu avant de réessayer.
Ça va venir...
Bon courage.

Sur le vif

Merci Monsieur Vincent Lindon
de dire toute notre vérité
rien que la Vérité toute nue
et dire je le jure
la main sur le coeur.
Bonne pioche,
il en fallait un pour faire ça
et c'est tombé sur vous,
le type qui va bien.
Chapeau l'artiste !
P.S.  Qu'il est bon de rêver
qu'il est doux d'espérer ( de mémoire ).



dimanche 3 mai 2020

Coup de poker


Autour de la table
c'est une autre unité de temps :
x décennies à effacer en une seule donne,
peut-être une vie.
Contre la lumière dans le halo
ce qui sera demain n'existe pas encore tout à fait,
à l'opposé,
dans l'ombre des visages,
règne le combien ça coûte de suite...

Encore un nouveau tour,
le dernier,
de quoi effacer le chaos de nos dettes
et puis de sauter dans l'inconnu ;
aussi sans autre forme humaine
que celle qui nous colle à la peau.
En fin de partie
un coup de poker qu'on tente
dans lequel notre génie tient sa place bien ou mal.
Sa main qui cache encore son jeu de l'extérieur
dirige les joueurs à leur insu.

Oui c'est l' avenir du présent qui se joue là :
impossible de passe son tour,
pourtant personne ne sait ou ne veut suivre le premier,
chacun retient son souffle,
prêt à plonger dans l'inconnu.
Le temps !


samedi 2 mai 2020

Même pas en rêve


Au delà
les frontières intérieures sont déjà dépassées,
l'année blanche se précise,
effacer le temps qui passe,
nos empreintes avec lui,
tromper la maladie c'est ça,
qu'elle passe sa route
sans nous voir,
que le mal  rejoigne l'improbable à son tour.

A lui maintenant
la peur de s'être trompé de chemin
seul, misérable, minuscule,
obligé de muter pour survivre,
de tuer ce temps qui n'existe pas
pour de vrai
ou si loin de nous
dans l'obscur de l'infini.
Le plus dur pour un virus :
une fin de vie solitaire.

Purification avant terme


Le piège s'est refermé
à bout portant
imparable,
test grandeur nature
jusqu'à nous contenir tous,
validé d'avance,
positif, négatif ou les deux.
Déjà, les anticorps sont sur place.

Bientôt chacun restera avec son image d'après
à fabriquer
à travailler
et surtout, à la fin,
bien la blanchir.



Patriotisme économique


Engagé volontaire
au service du patriotisme économique,
même pas pour voir du pays
non plus jusqu'au sacrifice,
- inutile de réveiller son propre héros -
rien que pour défendre l'économie des besoins,
pas plus,
ce sens de la réalité quotidienne,
juste pour manger
pour ne pas mourir,
combat qui nous dépasse
sans savoir où est l'ennemi
à l'intérieur
à l'extérieur,
frontières réduites à soi-même...
Ne pas aller plus loin,
chercher à comprendre c'est désobéir...

Aussi qui devient vital
parce qu'il n'y en a pas d'autre :
une façon de se ressouder à la vie
en prise directe,
où tout fonctionne sur un fil unique.
Arrivé au bout de ce monde
toi tu tires,
ça vient encore,
comme une routine.

C'est tout,
pas plus.

C'est ton business


Entre deux séquences
le créneau est tout simple,
à l'américaine,
sans besoin de manoeuvrer
la place est libre :
ta vie
toi-même
là où se régurgiter
calé à tâtons
entre mythologie inconscient et destin.
Impossible de se rater !
C'est ton propre contenu,
ton petit business
tellement il est minuscule.
Tu ne vois que lui,
il t'appartient.