vendredi 30 décembre 2016

C'est la fabrique de la vie


C'est la fabrique de la vie,
des choses en sortent données pour vivre.
Pêle-mêle à se faire sur la chaîne,
en bout à s'accorder,
à faire mouvement, un semblant,
une procession longue et sans trace qui nous emmène avec elle.
Parfois, elle nous laisse une impression d'être déjà passé par là,
comme un refrain d'autres vies.
Nos innombrables passés,
des suspensions attachées dans le passage,
qu'on frôle,
qui tournent en rond.

mardi 27 décembre 2016

Tout avance


Tout avance,
la vie plus encore, se révélant à elle seule,
son homme en arrière toujours,
nous, chacun, à refaire l'expérience,
passage obligé, d'homme en homme,
à répéter le chemin,
sans voir les pas,
juste la mémoire perdue au fond de nous,
qui dit des choses derrière le visible,
à s'approcher, à retrouver des fragments,
qu'elle recolle,
rattrapant l'inconnu,
recréant le réel à chaque fois.

dimanche 25 décembre 2016

C'est ça !


C'est ça !
Il n'y a pas d'autre explication :
elle s'est perdue en revenant de cette nuit.
La vie, je parle !
C'est facile, les repères enlevés : les chemins deviennent identiques.
Alors, plus rien ne l'empêche.
Une sauveté, loin d'ici, à l'abri de la folie,
des fous, de nous alors!
Et puis toi,
qui allume la lumière,
trop tard ou trop tôt. Tant pis !
Elle qui disparaît, emportant tout,
sauf le quotidien,
celui-là juste en-dessous de la surface,
qui reste seul à t'attendre.

Retour.
Se lever, puis des actes simples,
c'est-à-dire qui se font seuls.
Le miroir,
dedans ou devant : une silhouette déformée,
de l'eau qui coule,
vision délavée.
Elle s'efface.
Tu te souviens,
de pas grand-chose en fait,
que la nuit était longue et bavarde,
cheminant avec la vie,
toutes les deux se parlant,
et puis, tout d'un coup cette histoire qui s'efface.

Tes pas


Tes pas sont trop loin de toi,
certainement proches de ces images déjà,
celles après lesquelles tu cours et qui te dépassent.
Ici peintures sauvages sur des pans de mur,
des inconnus les ont faites
là où il n'y avait rien que le jour d'avant ;
incompréhensibles, fugitives,
abandonnées presque de suite.
Des couches multiples qui s'effacent les unes sur les autres,
jour après jour se recouvrant.
Pour ceux qui les ont dessinées :
une autre manière de remonter le connu,
de s'en écarter surtout,
au moins, par la nuit qui parle au travers d'eux,
montrant ces traces enracinées dans la condition humaine,
à toi aussi,
pour que tu te retrouves,
te réalignes dans la durée.

vendredi 23 décembre 2016

Se recomposer


Se recomposer,
réapparaître à soi-même, se reconnaître,
derrière cette figure du miroir
retrouver la chair en dessous du trouble,
faire la lumière, comme le jour vient après la nuit,
ouvrir les yeux, naître au-delà des illusions.
Retrouver le temps du jour, partir avec lui.
Une redécouverte.
Les attachements qui nous tiennent à l'humain.

mercredi 21 décembre 2016

Interminables


Interminables...
Les pensées qui se mettent au monde,
ombres mises en  images
s'égarant de suite dans le sens qui les emporte.
Un moment, la vie reçue ne s'appartient plus,
retenue dans les mondes extérieurs.
Prisonnière,
on ne l'entend plus.
Rien que les bruits sourds de l'histoire des jours,
qui eux aussi se cherchent,
que les pas des hommes traversent sans voir.
Un long mouvement continu qui gravite autour de la vie,
les secondes où il s'est éloigné,
pour reprendre son élan, pour mieux revenir.
Un moment de tension, de rupture presque,
pris dans la masse du temps.
Alors,
ne plus bouger, juste sentir son souffle qui vit,
qui nous ramène.
Rien d'autre...Se sauver.

Voie temporaire


Voie temporaire qui suit l'écoulement de la vie,
cette nuit t'emmène.
Au milieu,
des rêves,
comme des bateaux en papier,
les mêmes que les enfants construisent
et laissent ensuite partir en les suivant du regard,
dans le courant,
maintenant fragiles, désordonnés, désultoires,
libres un peu,
leur destin de disparaître au coin de la rue.

Courir, les rattraper, et avec eux,
les errements du jour qui leur feront une suite,
inconnus qui se reconnaissent,
ou plutôt, les laisser partir,
toi aussi,
s'en défaire,
se défaire,
pour passer.

mardi 20 décembre 2016

Histoire souterraine


Histoire souterraine, masse aveugle, vivante,
inscrite dans chacun, à répéter sans cesse.
Pas très loin,
les mots se confondent en elle,
formatage de la vie, l'encre s'étale impuissante,
sauf à redire, pataugeant, courant en tout sens ;
comme une victime, elle se perd, elle s'épuise...
A rien.
Le monde des hommes oublie l'homme,
pressé d'en finir avec lui,
de se recommencer.
Défaut de fabrication ?
Matrice existentielle possédant sa vie propre ?
Simple combustible s'usant à son feu ?

Comme un jeu à devenir


Comme un jeu à devenir,
le miroir renvoie l'image de l'homme,
l'illusion rejoint la réalité,
ou son contraire,
avec les âges du temps qui défont l'apparence des choses.
Dehors, de l'autre côté de la fenêtre,
un navire sans voile posé sur le sec.
Mis là par les hommes,
à attendre son océan,
son être qui le détachera d'ici.

dimanche 18 décembre 2016

Des mots comme des battements de coeur


Des mots comme des battements de coeur.
Des mots,
avec en eux le vague de ta raison, se sont enfuis des constructions intérieures,
et la montagne ici leur fait écho, une aide,
elle les emmène au loin vers les crêtes,
autant qu'elle peut.
Lui, l'homme-spectateur les suit
jusqu'à ce que leurs cris se figent
incapables de prononcer cette incantation qui sauve.

Ca s'est passé là-bas très haut,
solitude incertaine,
quelques traits de lumière qui effacent la condition humaine,
au même moment des pierres,
essayant de faire signe,
se sont détachées tout d'un coup de leur équilibre minéral,
une chute d'abord sans fin pour elles,
puis le silence, comme une grille qu'on referme,
et le soleil très fort qui déforme la vision.

Les nuages aussi


Les nuages aussi,
là-haut que tu regardes,
maîtres de rien,
même pas de l'ombre dont ils empêchent le ciel,
promeneurs égarés tout contre leur inconnu.

C'est un après


C'est un après...
La journée a passé.
Nous sommes le soir.
La portance, la linéarité sont parties.
Des mondes fous se bousculent désormais,
pour aller plus vite vers le chaos, l'abandon.
Certainement des hommes là-bas,
qui entraînent d'autres hommes vers l'inexistence.
Après tout, simplement, la redescente d'un autre monde,
trop brutale, après un oubli,
un temps d'absence.

Retour vers ton port d'attache


Retour vers ton port d'attache,
ou plutôt le chemin qui se fait seul.
Les signes viennent doucement des mots.
Témoin, spectateur, acteur,
une à une toutes les places sont occupées pour les dire,
à réécrire une suite au-delà de cette fin,
connaissant la souffrance du temps quand il se détache,
la pauvreté de l'homme,
l'intérieur qui se révolte, prisonnier,
l'impossibilité de se perdre,
vers ce lieu inaccessible, secret.

samedi 17 décembre 2016

Nuit inachevée


Nuit inachevée,
juste au bord, tu l'aides un peu
de mots qui la termineront.
Au dehors, l'été murmure ses derniers soupirs,
sa vie le rappelle ;
dans les arbres, les feuilles s'agitent,
respirent l'automne déjà.
Sur tes souvenirs en même temps,
ces instants de là-bas
que tu laisses partir,
pour que tout puisse changer.

Le regard a disparu


Le regard a disparu dans les jours des hommes,
données avec leurs peurs, leurs habitudes,
de longs moments qui effacent l'élan du monde,
le neuf aussi, brisé à jamais...
Une mécanique qui engourdit le corps, l'être,
son âme.
Elle fait l'homme jusqu'à ne plus bouger.
Uniquement répéter la vie.

En sortir ?
Retraverser l'oubli,
descendre  où il n'y a pas de fond.
Courir, fuir, sortir de là à tout prix.
Au moins retrouver les espaces vides
au milieu de tout ce temps traversé,
les rassembler.
Leur immensité...
Plus qu'une vie.

Encore hors de nous


Encore hors de nous,
ce sont des représentations qui déjà nous devinent,
un chemin aveugle, tout prêt.
L'ouvrir, c'est entendre les mots-bruits,
ils sont sa trace.

Les servitudes de l'homme


Les servitudes de l'homme
sont ses démons qui reviennent ;
formes multiples,
restes de dieux ou d'autres temps
qui voudraient leur part d'éternité,
et non pas de cet homme là,
et qui nous poussent.

mardi 13 décembre 2016

Mots pour faire


Mots pour faire,
ils se font refuge.
Avec eux, c'est l'ignorance que tu traverses
directement et sans l'enlever,
parfois même l'ignorance du temps,
complétant seulement cet air qui passe
et d'ailleurs,
ou d'être absent,
un raccourci que l'homme se créée.

lundi 12 décembre 2016

Lundi matin


Lundi matin.
La face apparente du monde, qui ne dort jamais, se refait une beauté,
remet du maquillage.
Elle n'a que ça, elle, sa beauté, à vendre.
Au dehors, les bruits habituels se mettent en place,
avec aussi en arrière, un fond qui vient d'abord par intermittence,
qui rappellerait une machine fatiguée, inquiète pour ses rouages.
Peut-être le vieux pont tournant qui retrouve son geste.
Peur de se sentir de trop ? Y aller encore une fois ?
Son grand corps se revit, s'agitant au milieu des odeurs.
Secouant sa carcasse, il tremble bien, beaucoup...
Le voilà reparti.
Dans les rues, des piétons déjà,
leurs corps encore imprécis des illusions de la nuit
vont,
regardant le bleu du ciel sans le voir,
sauf une intuition.
Lui,
lave leurs pensées. Ils ne le savent pas.
La vie se remet dans la trace.
Y-a-t-il quelque chose en plus à l'écart de ce monde ?

Les journées


Les journées de travail
sont comme des images qui s'impriment
les unes sur les autres
jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'encre
sur notre ligne d'horizon.
Elles s'ajoutent à faire des vies
de ces hommes, acteurs du silence sociétal.
Cet écoulement, chacun s'y place comme il peut,
une sauvegarde temporaire, nécessaire
pour s'épargner des espaces infinis de l'intérieur,
insoutenables à y stationner trop longtemps.
Alors, pas de questions, pas de lamentations,
on se réfugie là dans cette souffrance,
avec ses mots simples qui reviennent.
Certainement des portes ouvertes que l'homme tient en lui,
préfabriquées dans la matière
et que le vrai d'ici nous fait découvrir.
La haute mer les emprunte aussi,
dans l'autre sens, pour s'échapper de nous.

La nuit voyage


La nuit voyage,
les âmes parlent,
des mots mystérieux, éternels,
des temps intermédiaires.
Les racines que la terre porte dans son silence les font vivre,
traces invisibles qui réveillent l'inaccessible,
le refusé aussi,
une salle d'attente
où chacun passe attendant son tour
vers d'autres formalités, plus journalières,
un chemin parallèle au chemin des hommes
qui continue de courir au loin le jour,
là où leur vouloir les emmène,
la vie qui se perd à les suivre.

Un passage, un instant


Un passage,
un instant,
ou une ponctuation qui glisse sur le sommeil
cherchant sa place, sa chose à dire.
Peut-être la moiteur de la nuit l'a fait éclore, de lui,
de son être à côté, qui ne bouge pas,
ou bien un racontage d'histoires qui se promène
à demi-voix dans le tiède de son intérieur.
Bientôt, le matin traversera au-dessus de cette nuit,
des bruits, des lumières,
des textures différentes,
le corps encore aveugle viendra
retrouvant la trace du vivant,
oubliant ces instants du passage.

Les bruits s'éteignent


Les bruits s'éteignent,
la nuit les a pris dans son immensité
qui devient cette belle explication du monde,
que le ciel raconte,
obscur et lumineux,
une écriture loin de nous
et trop grande à la fois,
une langue nouvelle qui se réécrit à jamais.
Au milieu les étoiles sont des êtres,
des voix qui s'appellent et se répondent,
des reflets de nous, petits points de liberté,
perdus au milieu du vide,
tellement présent.

Sans horizon


Sans horizon,
des instants entiers comme des jours,
devenus prison
où les mots se refont,
les mêmes,
simples fatalités où l'homme n'a plus rien à inventer.
Attendre que la brièveté de leurs vies
abrège cette enfermement qu'ils vivent,
mourir en même temps avec eux,
renaître plus loin, là où la frontière de l'existence s'élargit,
tel est le destin de l'être de se lier à l'homme,
de s'égarer avec lui.


Celui que tu croyais connu


Celui que tu croyais connu,
est venu au déclin du jour,
abandonné, sans fard que l'humain,
si difficile à reconnaître,
à désigner comme un monde,
pourtant unique chemin
qui accepte d'inventer nos histoires,
d'être toujours différent,
ici maltraité, dénudé,
maintenant le sans rien,
à traverser sa nuit,
l'obscurité sa compagne,
à nous révéler.

Adossé à la pente


Adossé à la pente,
un nuage.
La pluie, déjà loin, l'a laissé.
Sûrement,
il parle à la cime des arbres,
à tes souvenirs aussi,
que le temps passé a oublié,
posés sur ton coeur.
Ils remuent, imperceptibles, un peu,
c'est tout...
A te dire.

Tout autour


Tout autour,
rien ne le retient ce monde qui part,
nul regard, nul désespoir,
il a passé son existence,
trop longue,
avec des hommes qui ont vécu son temps
sans vraiment se le donner,
étrangers à lui,
plus encore le baignant dans des illusions.
Voilà, il va vers son achèvement,
une fin de voyage solitaire et seul,
n'ayant plus rien à offrir,
à recevoir aussi de ceux qui l'ont fait.
Nous l'avons aimé pourtant.

Il y a l'homme et il y a la vie


Il y a l'homme
et il y a la vie.
Lui le sauvage, la routine, l'indéchiffrable ;
elle la sauvage aussi,
l'acceptation de lui, l'amour total,
prête à se multiplier pour ça,
à se redonner encore et encore,
jusqu'au bout, jusqu'à la mort,
là où le vent disperse les êtres,
les redonne à la terre,
le vent de la vie qui continue de souffler.
La femme...

Dans cette étendue



Dans cette étendue,
mer intérieure,
l'homme tourne sans fin à sa recherche,
et les pensées qui l'accompagnent
non pas se livrent.
Elles sont comme des flots,
elles se jettent régulières, presque incessantes.
Seulement les regarder, ces vagues,
qui retombent jusqu'à disparaître.

dimanche 11 décembre 2016

Sa vie


Sa vie,
chaque être la prend comme elle vient,
comme elle se donne,
déjà pleine de toutes les histoires des hommes
depuis le début.
Pour lui, il reste si peu à faire,
îlot de soi-même,
petit bout de terre à nourrir.

Ce sont les mondes traversés


Ce sont les mondes traversés.
Ils sont clos,
pourtant ils existent encore :
des mondes parallèles, une autre dimension dans l'immensité de nous.
Pour eux, pas de jour, pas de nuit,
là-bas, au loin, ils refont le même chemin sans cesse.
Mais parfois,
surtout à l'automne, quand le froid les prend,
ils se rapprochent de nous,
alors, qu'importe le sens, pourvu qu'il reste cette chaleur de l'humain.