lundi 21 décembre 2020

Vol de nuit

 

Tu as compris
qu'il n'y avait rien à comprendre :
l'apocalypse c'est fait !
C'est de suite après qu'il y a eu la panne de lumière...
Ici, depuis,
le temps nous outrepasse :
le mot fin s'affiche
mais le film continue quand même,
la faute à ces extrêmes qui se touchent de si près,
jusqu'à se reconnaître. 
Maintenant il faut dormir les enfants !
Pour de vrai 
la lumière s'est éteinte dans l'avion,
à 900km/h il s'agit d'amortir le décalage
entre l'obscurité et tout ce temps
où plus rien n'a de sens.
Dans le contre-jour des premiers rayons de soleil,
la vérité se révèle, à l'image de chacun :
aveugle.


Des temps mortifères

 

Avec tous ces mauvais chiffres
l'heure tourne au morbide,
le temps travaille contre toi,
et avec lui dans l'ombre la mort te prépare,
direction l'oubli...
Toi tu cherchais juste à recoller des morceaux,
faire du linéaire
comme on tient une main courante,
et puis,
ton écriture a fait cet écart de quelques centimètres 
alors te voilà 
au fond d'un trou de mémoire.
C'est comme un gouffre
mais invisible à l'oeil nu :
les mots disparus, l'histoire effacée,
la tête devenue comme une boîte vide .
Ecran bloqué
sur une nuit sans fin et sans bruit,
et très froide aussi...
Et puis non ! 
Y a pas mort d'homme 
ça redémarre, 
ton imagination te sort de l'abîme,
te fait renaître au présent.
Tout est mieux qu'au fond du tombeau.

Jusqu'à vendre son âme 
pour en sortir.




Majorité silencieuse


C'est fini,
elle n'existe plus.
Trop asservie au système qu'elle est,
son espace rétréci
de la portion congrue d'avant
à la peau de chagrin,
l'épreuve du temps a eu raison d'elle.
Inutile,
a minima bonne pour l'exil,
elle aussi d'ailleurs prête,
pressée d'en finir,
de fermer les yeux,
que la fièvre retombe.
Direction le point de non-retour,
quelque part où se trouve aussi
l'indifférence,
la libération de n'être plus rien
et surtout plus ce tant %
dans les sondages 
de ceux qui font croire qu'ils comptent.

Même pas de sauver la face.

Avant d'aller trop loin

 
Le masque de la nuit fait sa diversion,
par lui
au milieu de la respiration
le doute s'est introduit en toi.
Maintenant  pas de contrôle possible
il peut aller et venir
ouvrir des portes
traverser des secrets
trop loin au milieu de tes rêves,
tout ce à quoi tu ne voudras pas toucher 
au réveil.
Lui est là dans l'ombre
à te travailler
à te dire,
parfois jusqu'à utiliser ta bouche
pour parler,
des mots sans suite
ou crier au milieu des ténèbres
au-delà de ce toi 
qui n'a que lui à vivre 
ou à vendre.
 

dimanche 20 décembre 2020

Question de savoir faire


Ca vient comme ça,
c'est l'unique proximité :
nos pauvres paroles,
alors en arrière, si tu peux, 
sentir le mouvement de fond 
version compliquée
vide impossible
et puis la loi de continuité
unique
qui te promène.

Ici n'est pas un jeu


Impossible de trouver le bon côté du sens
surtout maintenant 
arrivé au-delà de la confiance perdue,
une épreuve systématique
qui se rajoute aux checks quotidiens
effectués à l'aveugle.
Impossible d'accommoder,
de trouver la phase.
Loin devant nous
le système lui a déjà sauté le pas,
profitant de son inexistence 
il travaille sans masque
déjà dépassé la fabrique de l'oubli.
 

Enième version


L'histoire de France aussi se déconfine : 
les images les mêmes
les commentaires différents.
Enième version qui repasse par chez nous 
avec ses conséquences à long terme
en excédent  de bagage,
le ressentiment avec
et c'est dommage.

Nouvelle version au goût du jour :
faire du neuf avec de l'ancien
et l'expression en plus
sans la suite dans les idées
un exercice difficile
qu'on oubliera tout à l'heure

Conforme

 

Imperturbable,
le protocole des jours déroule la marche à suivre :
menace restriction
exécution rébellion
soumission
et tous les autres impossibles à nommer,
comme s'il n'y avait plus de vide entre les faits
qu'une accumulation trop lourde à résorber :
vérité ou complot
chacun son choix
jusqu'au bout du tout en un,
aussi jusqu'à s'abstenir en cas de doute.


Nouvelle version


Monde d'avant monde d'après,
derrière le masque
le même se présente,
chaque jour se découvre un peu plus.

Au-delà de la caricature
tout un système de représentation
qui nous empêche de voir :
aucune phase d'intégration,
impossible de se décaler,
du brutal c'est tout.

En direct 
du modifié génétiquement
où tout est caché
rien n'est démontré,
sauf l'absurde qui nous emmène.  

Virus saison 2

 

Une histoire qui va nous mener très loin,
avant la guérison,
- en plus de nous coûter un pognon de dingue -
pour certains à boire le calice jusqu'à la lie.
Pour le tout venant éviter les peaux de banane
et autres placebos/énormités.
Difficile de survivre au milieu des tartufffes,
toujours ce "difficile métier de vivre"...

Eviter de trop traîner dans ce temps,
se placer en absence temporaire,
quelque chose qu'on fait tous les jours
sans même y penser
et là qui devient un état exceptionnel
proche de nous échapper pour toujours.

Qui décide de quoi ?


Non indispensable de le savoir .
On en est rendu là et c'est tout,
l'être humain réduit à cette chose silencieuse
prise dans l'enveloppe des jours.
Le quelconque est ce qui lui reste,
la mémoire ne travaille plus les corps,
elle glisse comme une simple conséquence
qui avance dans l'indifférence générale.
Rien pour réchauffer les corps et les coeurs, 
qu'une version industriellle
prête à sortir du moule pour tout à l'heure.
Service minimal, 
survivre pas plus.
De visible
il reste des ombres qui s'éloignent de nous 
en titubant.
Impossible de revenir à l'état initial.

La saison deux commence comme ça.

Statistiques


Les chiffres aussi sont de la partie.
Arrachés à vif de l'enveloppe des jours
ils s'ajoutent à la mascarade.
Souvent ici meilleurs que les mots
pour faire diversion,
ils participent à cette loi d'adaptation
qui nous retranche de l'état naturel.
Rhétorique impossible à démêler,
même pas besoin d'y croire très fort
pour se convaincre,
de suite vient la preuve par neuf :
une couche de vernis qu'on passe 
et c'est reparti.

Inutile de vérifier les comptes,
après la virgule
le virus a déjà dépassé toutes les vérités possibles,
beaucoup trop rapide pour nous.  

Rien derrière

 Médiocrité + mensonge
= effondrement.
Rien derrière,
champ lexical réduit,
ça pique un peu les yeux au début
et la déglutition difficile...
Au maximum
faire jouer les facultés d'adaptation :
se rappeler
"l'être humain est l'animal qui a l'échine la plus souple".
Si c'est possible encore,
fuir.

Séquence à venir

 

Histoire de ronds
histoire de fous
égale vaccin, mais pas que...
Bientôt porte d'entrée du monde d'après
ou de l'Autre un passage obligé
peut-être.
Pour ton imagination, tolérance zéro,
l'impossible devient possible,
une histoire comme une bulle de plus
qui nous tient et qui enfle ;
l'algorithme suit son cours
l'improbable est sa juste mesure,
au-delà comme un doute, une fissure...
Non pas possible,
le bouillon d'onze heures n'est pas au goût du jour.