samedi 29 octobre 2022

Une vie


C'est le moment
où les feuilles se libèrent,
se détachent de la branche,
d'un coup, une petite secousse,
un moment de plaisir,
juste ça,
à danser avec la vie,
encore un instant,
avec le vent qui les porte
dans les airs ;
jouer à descendre, puis à remonter,
et puis s'abandonner
là maintenant sur le sol,
et mourir.
Voilà, c'est fini.

dimanche 6 mars 2022

Le TGV du matin

 
A bientôt 300kms/heure,
la nuit ne résiste pas longtemps,
presque de suite,
la lumière du jour fait son irruption,
plus aveuglante encore que l'obscur.
Dans la voiture,
tu peux tout juste lire les révélations tendance actuelle,
directement sérigraphiées sur les vitres :
" fenêtre avec vue " ;
laissez vous rêver " ;
et autre 
" no filter "...
C'est dommage
pas un seul passager n'a encore tagué au marqueur ce bon vieux :
"Merde à qui le lira ".
Quand même !
Inutile de tomber des nues,
nous sommes au-delà du virus,
énième mutation
l'heure est aux figures imposées :
c'est le début de la semaine.

" Possiblement "

 
A ton corps défendant
la pravda du jour t'entraîne dans son faux rythme
maintenant dénommé le " possiblement ".
Là elle trace des lignes dans le hors piste,
te fait dépasser l'essentiel,
à l'aveugle,
toujours vers un simulacre de guérison.
Nouveau format qui nous déporte
direction la zone de non-droit.
Frontières fermées
impossible de retrouver l'obscur,
ni même de le retourner
de voir ce qu'il y a derrière.
Et c'est tant mieux !
Le pire serait qu'il n'y ait rien,
qu'une immense connerie humaine.

Instantanés

Quelqu'un
quelque part
a touché aux terminaisons de la vie.
Qu'importe
qui.
Amputée de ses connexions,
maintenant normalisée,
la partie encore humaine
fait comme les herbes :
profil bas.
Etonnante la démesure de son silence.

Dehors c'est la chasse à l'homme,
en continu.
Du consentement éclairé
le mot libre est déjà supprimé :
double dose obligatoire
pour basculer dans l'inconnu.
Simple régularisation.

Et le virus ?
Il est toujours là.
Docile,
il s'est fondu dans les confins
de notre clair obscur.
Ce qui est inquiétant
ce n'est pas lui,
c'est ce qu'il dit que nous sommes,
sauf les mots lui manquent pour se faire entendre.

Tout est possible 2

 L'Histoire fait du sur place:
en limite de décrochage,
l'inspiration se refuse,
les mots ne sont plus conformes,
il te manque le pas d'après pour sortir de là...
Et toujours ce convoi mortuaire en plein milieu
et qui bloque le passage...
Presque qui revendiquerait...
Ah ça y est, trouvé la solution !
Retour d'urgence aux fondamentaux,
ce bon vieux scénario à l'américaine,
toujours disponible,
là de suite, quand on a besoin de lui :
le bon moment pour faire BOUM !

Tout est possible 1

 
Pérégrination intérieure.
Sur les berges de la conscience
une question vient :
quoi faire maintenant de ce convoi mortuaire qui divague
rempli de tout cet inutile qui fait l'homme ?
Encombrement maximal,
lui dire bye bye, le laisser à son exode,
et c'est fini :" free like a river ".
Sauf qu'après tout, cet épisode,
c'est notre bébé à tous...
... Ah non !
Pas avec l'eau du bain,
quand même !

vendredi 4 mars 2022

Irréparable

 
Ici
des humains, oui,
mais rendus malades.
Cobayes ou souris de laboratoire
choisis ta place...

L'unique folie d'être trop soi :
fous de liberté
deviennent fous en liberté.
Pendant ce temps dehors,
mégalomanes paranoïaques
mythomanes psychopathes
et autres malfaiteurs courent toujours
direction les meilleurs places
là où les vérités se superposent.
Illisibles bien sûr,
jusqu'au moment du passage à l'acte.
Encore plus loin, pour le tout venant,
électrochocs journaliers,
lobotomie généralisée,
au-delà de la folie ordinaire,
no limit.
Arrêter de chercher à comprendre,
égarement assuré.

En dernière analyse,
internement d'office
ou suicide collectif,
au choix.

Du vaccin et des hommes

 
En façade il a changé de nom
dans l'ombre il est resté le même
à porter son adn avec lui,
tournant autour des âges à ne pas dépasser.
Déjà il accommode sur la cible,
l'étau se resserre sur nous
les modulables à volonté :
l'heure est aux gouttes de sueur qui parlent au visage.
Bref
à chercher le sens dans ta tête
tu préfères t'y perdre...

Maintenant c'est plus tard,
à toute vitesse
tu tournes les pages de ton manuel de survie :
" dans le doute abstiens-toi " ;
" aide-toi et le ciel t'aidera " ;
" connais-toi toi-même ".
C'est fini.
Rien d'autre en magasin.

" Dis camarade
ça fait pas lourd tout ça
tu vas pas aller loin ! "

Sea sex and sun

 
C'est reparti...
Pour le monde qui vit en nous.
Impossible de résilier le contrat :
se retrouver humain
seul
à dessiner sur les parois de sa caverne, 
non merci !
Aussi la résipiscence du jour
à renvoyer à la vie éternelle.
Aujourd'hui c'est le printemps,
la vérité est toute crue :
mange-moi !
Il suffit d'enlever le filtre
effet montée de sève garanti.
Assis entre deux chaises,
en-dessous les flammes de l'abîme qui grésillent encore,
tourne retourne
sea sex and sun

Wanted dead or alive

Porté par le choeur de ses esclaves
le système vocalise :
pour un simple problème de place
maintenant c'est la mort qui menace.
Antienne au goût du week end
avec son refrain du tri obligatoire,
espérance de vie sur ordonnance,
débâcle annoncée du printemps
sur le fleuve de l'intranquillité,
vraiment, ils nous auront tout fait subir.

Hold up

 La pilule est trop grosse,
pourtant ça passe quand même...
Attention
ceci n'est pas un antidote,
même écrit en grosses lettres rouges,
il est impossible de ne pas dépasser la dose prescrite.
Ecriture réflexe part en fausse route,
la question n'est plus de savoir si tu veux dire quelque chose ou pas,
tes mots se perdent dans la chape de plomb :
soumission dépassée,
disparition programmée.
Effacement des données en cours,
processus irréversible  se répand,
système des vases communicants :
l'histoire l'héritage l'hérédité,
plus loin
l'identité ou la vie.
Seuls les masques resteront en place
pour cacher le visage de la mort
jusqu'au moment ultime.

A titre documentaire
on s'est fait baiser.

Constat

 
Phase initiale à retardement
sans mise dans l'ambiance préalable,
maintenant de suite
gigantesque machinerie
que nul ne peut maîtriser.
Impitoyable
elle nous entraîne sur son passage ;
sans même étonner personne
l'inéluctable avance avec elle,
à sentir son poids sur nous,
jusqu'à la fin.

C'est dans l'ombre de son mouvement
qu'on peut percevoir la réalité toute simple :
pas après pas
le quotidien qui conspire contre la vie des hommes,
maintenant tout proche,
en direct sur nos écrans,
pour nous faire croire.

Le bout du bout

 

On va vous baiser.
Merci de votre compréhension

Ce que tu vas découvrir

 
Quelque part
au fond de la nuit
tu cherchais le compromis, l'arrangement,
en apparence, rien de compliqué.
Pourtant tu t'es perdu ;
tout ce que tu as trouvé 
c'est le point de non-retour.
Comme un piège, prêt à se refermer,
il est là,
entre le temps qui passe et le temps perdu,
là où ces deux se confondent.
Au-delà c'est le désert des Tartares
en face à face direct,
qui reste à endurer :
le dehors désespérément vide,
une vie pour s'habituer,
c'est tout

A mettre au net


 L'éclairage à détection de présence ne fonctionne plus,
mis  hors service volontairement.
A quel moment a eu lieu la coupure,
entre ceux qui sont devenus des aliens
et nous, les terriens ? 
Pour le dire
le passé seul nous éclaire,
en même temps qu'il s'effondre :
réécriture,
formatage,
coercition,
type humain effacé,
toujours le même refrain bien sûr,
mais,
en prises journalières
à doses massives :
les mots avec leur gueule de camisole chimique.
Maintenant,
il nous faut renoncer aux images, au temps : 
le quotidien s'accommode au virtuel. 
Débusqué
l'homme/nous fait comme si,
partie du tout,
part de rien.

Processus de dévitalisation en cours :
première étape 
exit la lumière.


Création ou récréation

 
Qu'importe ces variants
qui traversent nos corps sans les voir,
aussi que la balance bénéfices risques
reste favorable à tel ou tel vaccin.
Devenu ce délire collectif
le voyage ici est intégral :
le présent nous prend direct sur place,
nous rejettera plus loin
jusqu'à nous perdre,
ou bien,
de devenir d'être ce nouvel homme ;
à nous de le choisir,
chacun dans sa fabrique
son oeuvre au noir.

Mixed grill

 
Il y a eu la déraison
il y a eu l'incompréhension,
maintenant est une dimension inconnue,
l'extrême
la très longue distance.
Façon ultra,
amateur ou professionnel,
pour ou contre,
et autre chercheur de vérité
qu'importe,
sinon, se sauver seul
méthode à la découverte,
et en plus,
on n'a droit qu'à un passage unique.
Mâchoires serrées
regard fixe sur le lointain,
la fuite en avant
au fond de soi-même,
chacun pour sa peau.
Là dans le dur,
à se sortir les tripes
direction la rédemption par la souffrance.

jeudi 3 mars 2022

Commedia dell'arte

 

Dehors la farce se joue d'autorité,
pitres et acrobates improvisent des jeux de scène :
médecin, colporteur, philosophe, juriste,
le démon aussi.
Toujours les mêmes répliques,
heureusement
les masques ne recouvrent que la moitié des visages,
on reconnaît de suite le vrai du faux.
A volonté pantomines et cabrioles se succèdent,
tout et son contraire...
Elixir à vendre,
à l'attrape-gogos
le plus rusé l'emporte :
tout ce qui fait l'oeuvre des hommes,
la part de dieu qu'ils se retirent

Ré capitulons

 
C'était avant.
Tout fonctionnait sur du vent bien sûr,
déjà.
Mais tout allait son chemin,
la routine,
la force de l'habitude.
Du bout des lèvres
leur dialogue de sourd
tu l'écoutais
d'une oreille distraite,
en mode promenade
tes mots glissaient sur l'essentiel
et sur le non essentiel aussi.
Et puis, 
il y a eu la sortie de route
le trou noir.
Maintenant ta poésie est sortie de ses gonds :
elle préfère parler
plutôt que de mourir étouffée 
par le silence de ne rien dire.

mercredi 2 mars 2022

Mais

 
Complotisme off
vs
complotisme officiel
no comment 
chacun sa théorie.
Dans la pratique,
c'est beaucoup plus simple,
de l'ordre de l'unidimensionnel.
Après incubation,
un simple agent causal porte le virus.
Toujours placé en tête de phrase
signe de différence, d'opposition,
de précision voire d'objection
ou de transition
un " mais " bref
qui coordonne.
Aujourd'hui,
à peine prononcé
déjà coupable.

Beau travail

 
Vacciné à vie,
passeport pour "la vie réelle ",
pour la version française réécriture en cours,
discours unique, trop facile.

Plus besoin des premiers de la classe 
et autres bons élèves !
Oust !
Fini les plateaux !
C'est l'heure de la récré !
Bientôt la distribution des bons points.
Pour le reliquat,
plèbe et racaille confondues
pas d'Aventin
pour faire sa sécession,
une seule issue
la fatalité l'extrême préjudice :
un vrai jeu d'enfant,
trois petits tours et puis s'en vont.
Dehors
tant bien que mal
la vraie vie,
celle de tous les jours,
son horizon se dégage :
retour à la case départ,
course de vitesse perdue d'avance
jusqu'à l'obsolescence.
Tout un programme 

Point de situation

 
Au-delà 
des morts du jour
aucune visibilité, 
ainsi vont les nouvelles CGU de l'être humain :
monde à l'envers,
chèque en blanc,
pour les jours heureux tu peux toujours rêver.
Mêmes informations répétées mille fois,
les survivants mis entre parenthèses
respirent où ils peuvent.
En clair
l'excès partout,
sauf à la maison de retraite,
pas de rab pour les vieux,
la portion,
et même pas congrue.

mardi 1 mars 2022

Lendemain de cuite

 
C'est l'heure du réveil,
ta gueule de travers te fait mal partout.
Devant le miroir, aux résultats,
un nouveau visage
plaqué sur l'ancien.
Chirurgie esthétique mon cul !
Transplantation à coeur ouvert plutôt :
entendement dépassé,
réforme impossible,
accouchement sans condition
version ne tirez pas j'me rends.
En titubant, vers la cuisine
à délayer le vrai dans le faux
il ne reste plus grand chose
mais ça reste assez pour toi :
le café, son odeur de réchauffé,
le droit de rejouer,
la portion congrue aussi,
et puis,
si besoin d'oxygène,
tu peux encore passer en mode avion.
Dehors, l'éternel recommencement,
en vol stationnaire,
attend que tu embarques pour le prochain revivre.

Trop tard


Vies minuscules
viennent encore trop grandes,
maintenant la vie s'inscrit sans effets spéciaux :
la part d'inconnu de celui à qui on s'est vendu
nous revient,
sans rien laisser,
même ce qu'on ne connaît pas encore.
Lui,
à visage découvert.

La guerre des mondes 1

 
Simple relecture
ou mauvais remake que l'imagination invente,
au début tu peux toujours espérer rêver.

Maintenant il est trop tôt pour franchir le cap,
il est trop tard pour revenir en arrière,
la question n'est plus
d'être ou ne pas être,
l'histoire a muté,
nous avec.
D'être allé trop loin,
une dimension où l'on n'est plus rien
et où plus rien devient la vérité.
A ce stade le rêve est déjà tué,
la science-fiction est du jour : 
plus besoin d'essai clinique,
oubliée la troisième phase.

Mal à l'homme

 A ce stade de la réaction en chaîne
tu stationnes un instant,
toujours dans la proximité immédiate du virus.
L'illusion a passé
la douleur aussi,
reste l'ampleur des dégâts : 
ce centre de gravité gravement endommagé

Au hasard des faux contacts,
de la position du masque également,
la réalité apparaît toute nue,
c'est-à-dire sans visage autre que celui d'un placebo
qui fonctionne au cas par cas,
bon pour le recto et le verso de la vie.
Au quotidien son mécanisme nous aveugle
en même temps qu'il nous soigne.
Aussi ses effets secondaires à long terme,
indésirables :
cette année et demie incompressibe
que tu viens de ramasser en pleine figure,
plus tous les mensonges qui vont avec.
La peine maximale au tarif ordinaire,
à rembourser très vite sur notre condition humaine.

En fait, pour notre bien,
éviter de faire appel,
de risquer les circonstances aggravantes.
Juste continuer de se décomposer lentement.
Inutile de braver l'existence, en plus.

Configuration du jour

 
Glissement/dérive
la stabilité n'est plus d'ici.

C'est après le point de non-retour
maintenant,
même le très court terme nous dépasse ;
comme si d'autres mots avaient pris le sens du vent ;
certainement, le moment de mettre bas les masques
que la folie des hommes puisse nous sauter aux yeux.
Vraiment un drôle de regard que nous renvoie le miroir...
Après tout ça
il devra bien rester un bout de foi en quelque chose
à mettre sur nos visages. 

samedi 26 février 2022

Révélateur

 
Qu'importe son nom,
à présent le virus nous a réduit,
du dedans au dehors il est partout,
le vivant est son prisonnier,
plus besoin de symptômes
il est dans nos mots dans nos gestes,
l'invisible son domaine,
il nous le donne en partage,
et le silence aussi où il a pris forme
nous révèle ce double visage perdu :
passé avenir suspendus,
porte ouverte
vers le commencement ou la fin.

vendredi 25 février 2022

Procédure de survie

 
Aux dernières nouvelles
ton regard n'accroche plus les informations
que l'extérieur lui transmet.
Ce qui tue
ce n'est pas la mise à jour permanente
l'équation
réalignement, métamorphoses,
oublis, sourires,
un égale un,
mais tout simplement l'indifférence :
le décor des mots n'est là que pour faire beau,
toi, tu passes
tu te perds
ou tu trépasses.

Positif

 
Présence supplémentaire
un simple toux l'a signalé.
Testé positif,
l'après va très vite :
médecin/Ameli même combat
restez chez vous
attestation d'isolement
gestes barrière
pas de questions ?
Bonne question.
Prenez soin de vous,
mots/formule à la mode
hypocrites et si vrais :
voilà pour le discours officiel !
Inutile de t'insurger
de faire celui qui manque d'air s'il te plait !

A peu de distance
tes mots de poésie restent interdits,
c'est à toi et à personne d'autre
d'élargir ton propre présent,
désormais, tu es ton médecin et ton pharmacien aussi ;
préparée à l'avance
la prescription est là dans le tiroir du haut :
marchandise venue de l'orient lointain
avec son parfum de pacotille
zinc azytromycine ivermectine
tout plein de delicatessen
à consommer sans modération.

Une brève histoire de nous
qu'il te faut clôturer rapidement.
Tant pis pour les mots.

Le sort en est jeté

 

Mauvais coup du sort
ou simplement 
mauvais sort jeté
tu en es là,
tu cherches encore à la définir
ce protocole du contre nature
et en plus qui dure.
Au maximum ce que tu peux faire
c'est l'étirer avec tes mots
façon médicament à libération prolongée,
et puis, surtout,
éviter d'aller au bout de ses idées
de choisir entre ton imagination
ou la vérité.
Laisse la version originale à d'autres,
qu'ils la dévoilent.
Au fond de la toile
contente toi de broder,
en mode simplifié

Le coin du complotiste

 

C'est par ici.
Au début, tu ne faisais qu'y traîner,
l'air de rien,
anonyme.
Et puis, l'endroit s'est fait tranquille :
un peu de passage mais discret,
alors tu as commencé à poser quelques crottes,
à pisser contre les murs aussi.
Voilà c'est ton territoire maintenant.
Dans ce renfoncement tu passes un moment pour la sieste,
là, le soleil te réchauffe
tu ne regardes même pas le vide
ni rien quelque chose,
tu t'en fous.
Aussi la nuit tu reviens tard
après avoir remis au propre les lignes pêchées dans la journée
méthode à la découverte.
A  la maison
personne ne sait que tu passes ton temps ici
vautré
à faire  des choses.
Demain
quand la zone aura fermé
tu iras squatter ailleurs :
tu as déjà repéré un petit coin
au calme
juste de l'autre côté de la rue.

Abus de série sur Netflix

 

Tic-tac tic-tac tic-tac
comme le bruit d'un mouvement inexorable
tic-tac tic-tac tic-tac
qui signifie le temps qu'il reste
tic-tac tic-tac
système à retardement
jusqu'à nous rattraper
tic-tac tic-tac tic-tac
en fait là tout contre,
tic-tac tic-tac
qui se confond avec la vérité du dehors
tic-tac tic-tac tic-tac
impossible à désamorcer
tic-tac tic-tac
jusqu'à son terme
tic-tac tic-tac tic-tac...
Visa de sortie encore possible
mais pour nulle part ailleurs...
Tic-tac tic-tac tic-tac...
Voilà la saison 5 commence comme ça.
Tic-tac tic-tac tic-tac...

Breaking bad news

 

Voici les dernières extrémités :
pour sauver le soldat Zénéca
il faut vacciner Sheila...
C'est bientôt fini maintenant...
Plus bas dans les news
presque égarée
à Lille une école a brûlé.
En catastrophe
ton imagination prend le relais :
tu es à Rethondes,
toujours dans les Hauts de Seine,
dans la géographie de l'intérieur
le raccourci n'est pas si énorme,
voilà le wagon,
convention armistice
reddition sans condition...
Les mots pour dire la suite se perdent.
Et c'est tant mieux.

Dans le monde de surface

 

Dehors,
l'état d'esprit a changé,
les non-dits s'accumulent...
Pardon pour le lapsus tu voulais dire s'accoutument.
Derrière les masques,
les liens d'avec la vie d'avant se ramollissent,
chacun retient son souffle.

Par ici les mots viennent encore,
au compte-gouttes,
comme des bulles qui remontent du profond,
là où tu n'as pas accès.
Au bord de l'asphyxie ils arrivent à la surface,
à toi qui passe de les réanimer,
de les réaccorder,
un sens,
qu'importe lequel,
les faire s'aimer de suite,
le moment où tout bascule dans une renormalité
que tu ne savais pas de cet instant.

Déjà plus loin,
en te relisant tu t'égares,
le jour a du mal à passer.

jeudi 24 février 2022

Voyage dans le temps

 

En route vers la voie libre,
à l'instant la remontée des profondeurs fait sa pause.
La porte s'ouvre,
c'est le monde d'avant-hier maintenant,
arrêt obligatoire
attention chaussée glissante
risque de verglas :
la faute à l'ombre de la guerre froide.
Station supplémentaire
sur le chemin de croix
les gentils les méchants toujours les mêmes,
un côté pire 
un côté farce.
Toujours cette paix insoutenable,
mais, pas celle écrite par John Le Carré,
seulement la vraie
l'unique dans sa version originale
qui diffuse son poison.
Pour nous simple rappel obligatoire
du vaccin de la vérité unique.
A ce stade, aucun effet secondaire à signaler,
sauf peut-être
une certaine lassitude
devant tout ce temps perdu.
La vie quoi !

Glisse mortel !

 

Lundi 8 mars 2021,
au grand jour
impossible de lire entre les lignes.
La faute aux démons des hommes,
démence ordinaire bien sûr :
notre prison.
Maintenant à visage découvert
c'est glisse mortel
il n'y a plus de début
il n'y a plus de fin
juste la transparence crève l'écran :
travail à l'effaceur
unanimité à sens unique,
et puis,
là,
de suite,
rien qu'une minute de silence.
Au(x) mort(s) !

dimanche 20 février 2022

Coup de moins bien

 
Longue ligne droite contre le vent...
C'était dans le monde d'avant
qu'il fallait demander la preuve par 9.
Désormais inutile de prendre la position de l'oeuf
il faut traverser le présent,
jusqu'à la limite,
en mode chaos debout,
en protégeant tes centres vitaux
si c'est encore possible,
ou sinon,
jeter l'éponge avant de tomber,
et puis,
raccrocher les mots,
se souvenir : " l'être humain est l'animal qui a l'échine la plus souple ".
Maintenant l'onde de choc est dépassée
tu ne sens plus les coups.

Le basique

 
Notre fond commun remonte à la surface de partout :
dénuement/solution
besoin de rien besoin de tout,
ici façon repli stratégique,
et hygiénique aussi un peu,
jusqu'au refus de se toucher.
Pour la forme le week end
refermer le quotidien sur lui-même,
placement d'office dans le statut de confiné
certainement accompagné d'une mise à la diète.
En attendant des jours meilleurs
du style on efface tout
et on recommence
mais en mieux
c'est promis.

La guerre des mondes

 
Aujourd'hui dehors n'a plus le même visage,
les gens aussi,
et puis,
des mots étranges tournent en boucle,
mais surtout c'est l'odeur qui est différente :
en direct " le mort saisit le vif ".
Tiens ! Par exemple regarde-le ce passant,
un ancien bon français
qui rase les murs,
maintenant que la barrière des espèces a été franchie,
il est comme un chat errant
la queue entre les jambes
galeux à souhait.
C'est vrai ! Son patron mort pendant la quatrième vague,
n'a pas eu le temps de lui donner sa dose d'ivermectine.

Au bout de la rue
une voiture de police s'avance.
Dans l'ombre les morts-vivants remontent leur masque.
Les policiers,
leur visage absent,
déjà dans l'autre monde.

Hors de contrôle

 

Grandeur et servitudes de l'être humain
c'est de suite
quand chacun se retrouve seul 
avec son cas zéro
revenu d'une vie antérieure
et qui ne peut être ni repris ni échangé :
à vivre jusqu'au bout.
Hors de contrôle,
il nous précède partout.
Impossible d'enclencher la reconnaissance faciale,
il reste invisible,
le monde est trop petit
la fuite impossible.
Même pas acteur
même pas figurant
il devient ce provisoire
qui nous repousse dans les cordes,
le temps d'avance qu'il a sur nous.
Reste à le travailler d'impressions fausses,
lui enlever son effet loupe ;
à mi-chemin entre la mise en scène et la vérité
improviser un modèle pour faire semblant,
toujours jouer avec le double jeu :
une part de négatif,
une part de positif.
Aussi, être réactif :
garder l'effet surprise,
croire au renversement de situation,
l'embellie au bout de la ligne droite...
Ou d'être vaincu
d'être plus rien.

La guerre des mondes 2

 
  
Au début 
c'était juste une fiction,
un livre ramassé pour tuer le temps.
Et puis,
tu es rentré dedans :
les mots les images que tu lis sont toi de toi
partout de nous.
Alors,
comme ça,
pour voir à quoi ça ressemble la fin
tu es allé direct au  dernier chapitre.
Ici tu es loin dans le temps,
et tu as beau lire entre les lignes :
rien, plus personne,
tu n'es plus là,
effacé
en même temps que les autres "sert à rien ".
Maintenant tout doucement
pour pas que ça déborde
comme une casserole de lait sur le feu
tu refermes le livre.
Peut-être en même temps
tu penses refermer la barrière du  temps,
que l'histoire va s'arrêter comme ça avant la fin,
que ça va passer...

samedi 19 février 2022

La version longue est disponible

 
Maintenant que la folie des hommes a pris le pouvoir
ton identité d'exemplaire unique,
tu te la gardes !
Entre les extrêmes du réel
tu es fait prisonnier
une main devant
une main derrière
plus le masque
plus le code qr,
et le bracelet aussi.
Moins fier que derrière ton stylo à bille hein !
Bon ! La salle des pas perdus tient encore debout,
pour l'instant, tu peux toujours tourner entre ses quatre murs.
Intervalles resserrés au maximum,
plus de place pour laisser venir le monde à nous.
La version longue est désormais disponible :
celle où il faut continuer d'accepter le mensonge
de façon mécanique,
jusqu'au bout du pire

Le travail de la vie

 
Le travail de la vie s'imprime de plus en plus vite,
réduisant les espaces, nous repoussant à la marge
d'être presque hors de nous :
un trop d'histoires qui nous racontent
comme des modèles
avec leurs mots qui appauvrissent.
Croyances, chemins, discours,
tout est fait pour subvertir l'homme,
le déchirer en morceaux,
une volonté secrète de puissance, de désir.
Alors, en arrière,
l'expérience du jour s'y perd,
le ciel en haut vidé de sa substance.
De toi un flou sans couleur s'échappe ;
l'extérieur, lui, promène son agitation permanente,
aucun point de rencontre entre les mondes :
rien ne se lit
ou de l'illisible pour nous.

Spectacle, comédie, réalité,
chacun sa vérité
où les vies se défont.
Ordre établi aussi,
des idoles défilent,
remplissant les cycles du temps
comme à la parade.
Sur le chemin
lui elle toi
comme un roseau sous le vent
se courbe,
une révérence à la vie encore
qui va comme elle peut
nous en elle jusque dans l'oubli,
là tout contre, 
qui vient

Dis tu me cherches l'embrouille ou quoi ?

 
Quelque part  entre la feuille blanche et le stylo
tes mots existent déjà,
encore dans le chaos,
seulement coupables de penser par eux-mêmes,
de vouloir exister sans la permission de personne.
Aussi bien sûr, tu es là,
dans l'ombre,
acteur unique,
tour à tour
Oedipe ou Sphinx,
qui interroge qui ?
Pour l'instant
pas de réponse bonne réponse
l'énigme reste entière :
chaque mot raconte simplement
le début de sa propre histoire.

Non,
en fait il n'y a pas d'embrouille

De qui es-tu le visage ?

 
L'heure est à notre génie du mal,
sa rengaine est sans bornes
pas de torpeur estivale.
Trop facile de prendre le peuple à témoin.
Démarche inutile bien sûr,
celui-là est déjà invisible,
dématérialisé
quelque part dans le cloud.
En fait il lui est juste bon pour s'écouter parler,
perdu dans le virtuel c'est plus tranquille aussi...
Allez une tirade de plus :
"... A vaincre sans péril on triomphe sans gloire...
A la fin de l'envoi je touche..."
L'art extrême de tout foutre en l'air
et d'en faire une réussite.
Est-ce bien ton destin ?

A l'isolement

 

Aujourd'hui tu passes ton tour,
nulle part où aller,
comme un cas contact certifié
tu gis sur ton canapé.
Pendant ce temps
tout là-haut le pouvoir cartoone dur,
façon coup d'état permanent,
la peur du vide en plus ;
donc toujours la dose de trop
pour alimenter nos corps défendants,
y compris ce trop de médecine tout autour,
sans autre prescription possible
que la menace des mots.
Infiltration du système
jusqu'à l'étouffement :
c'est comme ça et pas autrement,
voilà l'unique sédatif.

Tout est encore open 2


Sauf que non ! 
Ni démocratie 
ni dictature :
simplement
le virus nous a mis au jour
ou à jour.
Voilà la seule option disponible,
sans aucune contrepartie
ou clause rédhibitoire à opposer.
Résultat :
un au-delà,
mais de ce monde.
Inutile de vouloir sauver cette "face de requiem "
à tout prix,
les masques ont fait plus que nous protéger,
ils ont achevé nos identités.
Maintenant,
une fois retirés
ils laissent nos visages défaits.

Tout est dit,
pas besoin de décompresser :
le long no man's land de la génération à traverser,
où plus personne ne se reconnaît dans l'autre,
encore moins dans lui-même.
Well done !