jeudi 28 novembre 2019

Joker


Une histoire peut en cacher une autre,
celle où le fou se tient devant la notre.

Au fond de la salle, dans l'obscurité,
impossible de se voiler la face.
Lui derrière son masque
s'avance,
nous découvre
tous un par un.
Il le peut,
si bien qu'à la fin
personne n'ose plus se regarder
sans se reconnaître derrière ses traits.
Une folie que l'homme pousse devant lui,
pour se cacher des autres
à visage découvert.
Heureusement,
version cinéma,
tout en images lourdes ou légères,
toujours insoutenables,
une fiction qui nous recouvre entièrement,
un moment de peur qu'on efface
au mot fin.
Le regret en plus, de l'avoir vue
tout au fond de nos yeux.

Zone de turbulence


Zone de turbulence...
Que la matière doit traverser.
Certainement un temps trop long passé en périphérie :
en fait, notre quotidien et surtout cette absence de vérité.
Là-bas,
même les mots ne s'attachent plus à l'histoire,
et quand ils viennent
c'est une fois à l'envers, une fois à l'endroit.
De l'ombre à la lumière
ils ne font que passer
et déjà sont dans l'écume,
le sens perdu,
que chacun relaie à son tour.

Où est l'ombre, où est la lumière ?
Pour le dire, personne ne cherche à le savoir.
Il s'agit juste de passer du temps...
Avant de rentrer à la maison,
d'oublier.

Vision progressive


Le passé et le présent s'éclairent mutuellement,
en prêt à poser pour le personnage.

Comme une clarification de surface,
en même temps qu'à l'arrière-plan
le simple devient compliqué
jetant son trouble.
En fait,
tout est dans le tâtonnement du refaire :
déjà asseoir une normalité entre deux moments,
retomber les deux pieds au sol...
Ou sinon
démystifier les formes autour,
fermer les yeux,
effacer,
recommencer,
imaginer.
Le monde qui nous oblige sans transition.

jeudi 7 novembre 2019

C'est après l'acceptation

C'est après l'acceptation,
une page est tournée.
Le temps d'avance, maintenant tu passes à côté,
sans même savoir qu'il existe.
Vol à vue,
un trop d'information, de pourquoi pas.
Les indésirables aussi
à les chevaucher,
et les vérités de l'instant
devant derrière
façon grand écart.

Découvrir 2


Découvrir ce qui ne peut pas se découvrir.
Se raccorder au mouvement perpétuel,
immersion qui n'en est pas une,
plutôt un jeu...
Quand la mort te ramène à la vie :
longue gestation,
chacun la sienne,
façon oeuvre au noir.
Alchimie du jour,
en expérimental pénétrer le quotidien,
et maintenant arrivé au bord du découvrir
ce qui ne peut pas se découvrir...
Un peu plus loin aller jusqu'à lui donner des formes.

Faire le premier pas,
l'inquiétude, la peur,
et puis plus rien.

Découvrir 1


Tu es arrivé
au bord du découvrir
ce qui ne peut pas se découvrir,
jusqu'à lui donner des formes.

Trop risqué de ne pas prendre de risques


Au plus proche de la surface
la vie apparaît telle qu'elle est
éparpillée,
perdue  dans l'intermédiaire.
Au risque d'en sortir
maintenir sa route
vers la prochaine station
là où le début et la fin se fondent.
Etrangers d'ici
deux êtres recréent une voie
pour leurs pas
à eux seulement.
Sachant qu'il n'y en a pas d'autre.
Aux passages obligés
des automatismes lèvent les barrières.
Unique impératif
seuls les corps peuvent passer
sans passeport ni visa.

Contrôle impossible



Contrôle impossible.
Tes yeux en se refermant l'empêche.
Maintenant est une nuit supplémentaire,
bonne pour échapper à l'aveuglement de l'extérieur.

Eviter que la vie d'ici ne saisisse le regard, ne le déforme.

En direct la mue se fait,
sans éclairage d'appoint,
un nouvel habillage.
A tout prix sortir de la trace
rendre l'espace habitable,
abandonner les invendus.

Désormais sur une tangente
la réalité physique te rejoint,
unique.
Ton corps, l'être qui l'habite.

Au point de non retour


Au point de non retour
ce monde disparaît
et c'est tant mieux.
Des mots, des noms imprononçables désormais,
ceux qui séparent,
s'évacuent sans rien dire.

Ainsi vont au loin les histoires,
elles s'abandonnent
laissant un fil se dérouler
et qui nous ressemble :
pour l'homme une main courante.
Avec elle il remonte la vie à l'envers
à son rythme.
Raccordement à minima,
du personnel à l'impersonnel,
nous laissant choisir ici ou là.

D'après modèle vivant


Finalement les mots disparaissent assez vite,
quelques allers-retours du regard
et les voilà installés autour du modèle
perdus dans le mouvement incessant des points de repère.
Bientôt seul reste un trait,
en traduction simultanée
d'une manière de voir,
en même temps
qui s'assoit de gré à gré sur l'imagination,
étirement/déformation,
tension/relâchement,
autant de détails perdus à mi-chemin vers la feuille.

A la fin de la pose,
ce qu'il en reste
entre ombre et lumière.

Ici on n'en finit jamais


Ici on n'en finit jamais de rejouer la tragédie antique.
Les mots y sont les mêmes
que les hommes répètent
ignorant leur sens.
Alors ils se perdent.
Pour chacun,
une traversée de l'obscur,
des mondes à ranimer les ombres
de nos destins.

Il n'y a rien d'autre


Il n'y a rien d'autre que les jours qui succèdent aux nuits
qui succèdent aux jours.
Enchaînement du temps qui nous tient.
De ces maintenant qui passent les dieux sont absents,
avec eux leurs mondes,
ces spontanés, ces sauvages
qui donnaient les signes, la foi.
Dans le visible restent les hommes
et tu en es,
acteurs improvisant cette histoire,
à appeler leur âme
pour rejoindre celle du monde.
Passer, continuer,
peut-être une étape du voyage.