samedi 26 février 2022

Révélateur

 
Qu'importe son nom,
à présent le virus nous a réduit,
du dedans au dehors il est partout,
le vivant est son prisonnier,
plus besoin de symptômes
il est dans nos mots dans nos gestes,
l'invisible son domaine,
il nous le donne en partage,
et le silence aussi où il a pris forme
nous révèle ce double visage perdu :
passé avenir suspendus,
porte ouverte
vers le commencement ou la fin.

vendredi 25 février 2022

Procédure de survie

 
Aux dernières nouvelles
ton regard n'accroche plus les informations
que l'extérieur lui transmet.
Ce qui tue
ce n'est pas la mise à jour permanente
l'équation
réalignement, métamorphoses,
oublis, sourires,
un égale un,
mais tout simplement l'indifférence :
le décor des mots n'est là que pour faire beau,
toi, tu passes
tu te perds
ou tu trépasses.

Positif

 
Présence supplémentaire
un simple toux l'a signalé.
Testé positif,
l'après va très vite :
médecin/Ameli même combat
restez chez vous
attestation d'isolement
gestes barrière
pas de questions ?
Bonne question.
Prenez soin de vous,
mots/formule à la mode
hypocrites et si vrais :
voilà pour le discours officiel !
Inutile de t'insurger
de faire celui qui manque d'air s'il te plait !

A peu de distance
tes mots de poésie restent interdits,
c'est à toi et à personne d'autre
d'élargir ton propre présent,
désormais, tu es ton médecin et ton pharmacien aussi ;
préparée à l'avance
la prescription est là dans le tiroir du haut :
marchandise venue de l'orient lointain
avec son parfum de pacotille
zinc azytromycine ivermectine
tout plein de delicatessen
à consommer sans modération.

Une brève histoire de nous
qu'il te faut clôturer rapidement.
Tant pis pour les mots.

Le sort en est jeté

 

Mauvais coup du sort
ou simplement 
mauvais sort jeté
tu en es là,
tu cherches encore à la définir
ce protocole du contre nature
et en plus qui dure.
Au maximum ce que tu peux faire
c'est l'étirer avec tes mots
façon médicament à libération prolongée,
et puis, surtout,
éviter d'aller au bout de ses idées
de choisir entre ton imagination
ou la vérité.
Laisse la version originale à d'autres,
qu'ils la dévoilent.
Au fond de la toile
contente toi de broder,
en mode simplifié

Le coin du complotiste

 

C'est par ici.
Au début, tu ne faisais qu'y traîner,
l'air de rien,
anonyme.
Et puis, l'endroit s'est fait tranquille :
un peu de passage mais discret,
alors tu as commencé à poser quelques crottes,
à pisser contre les murs aussi.
Voilà c'est ton territoire maintenant.
Dans ce renfoncement tu passes un moment pour la sieste,
là, le soleil te réchauffe
tu ne regardes même pas le vide
ni rien quelque chose,
tu t'en fous.
Aussi la nuit tu reviens tard
après avoir remis au propre les lignes pêchées dans la journée
méthode à la découverte.
A  la maison
personne ne sait que tu passes ton temps ici
vautré
à faire  des choses.
Demain
quand la zone aura fermé
tu iras squatter ailleurs :
tu as déjà repéré un petit coin
au calme
juste de l'autre côté de la rue.

Abus de série sur Netflix

 

Tic-tac tic-tac tic-tac
comme le bruit d'un mouvement inexorable
tic-tac tic-tac tic-tac
qui signifie le temps qu'il reste
tic-tac tic-tac
système à retardement
jusqu'à nous rattraper
tic-tac tic-tac tic-tac
en fait là tout contre,
tic-tac tic-tac
qui se confond avec la vérité du dehors
tic-tac tic-tac tic-tac
impossible à désamorcer
tic-tac tic-tac
jusqu'à son terme
tic-tac tic-tac tic-tac...
Visa de sortie encore possible
mais pour nulle part ailleurs...
Tic-tac tic-tac tic-tac...
Voilà la saison 5 commence comme ça.
Tic-tac tic-tac tic-tac...

Breaking bad news

 

Voici les dernières extrémités :
pour sauver le soldat Zénéca
il faut vacciner Sheila...
C'est bientôt fini maintenant...
Plus bas dans les news
presque égarée
à Lille une école a brûlé.
En catastrophe
ton imagination prend le relais :
tu es à Rethondes,
toujours dans les Hauts de Seine,
dans la géographie de l'intérieur
le raccourci n'est pas si énorme,
voilà le wagon,
convention armistice
reddition sans condition...
Les mots pour dire la suite se perdent.
Et c'est tant mieux.

Dans le monde de surface

 

Dehors,
l'état d'esprit a changé,
les non-dits s'accumulent...
Pardon pour le lapsus tu voulais dire s'accoutument.
Derrière les masques,
les liens d'avec la vie d'avant se ramollissent,
chacun retient son souffle.

Par ici les mots viennent encore,
au compte-gouttes,
comme des bulles qui remontent du profond,
là où tu n'as pas accès.
Au bord de l'asphyxie ils arrivent à la surface,
à toi qui passe de les réanimer,
de les réaccorder,
un sens,
qu'importe lequel,
les faire s'aimer de suite,
le moment où tout bascule dans une renormalité
que tu ne savais pas de cet instant.

Déjà plus loin,
en te relisant tu t'égares,
le jour a du mal à passer.

jeudi 24 février 2022

Voyage dans le temps

 

En route vers la voie libre,
à l'instant la remontée des profondeurs fait sa pause.
La porte s'ouvre,
c'est le monde d'avant-hier maintenant,
arrêt obligatoire
attention chaussée glissante
risque de verglas :
la faute à l'ombre de la guerre froide.
Station supplémentaire
sur le chemin de croix
les gentils les méchants toujours les mêmes,
un côté pire 
un côté farce.
Toujours cette paix insoutenable,
mais, pas celle écrite par John Le Carré,
seulement la vraie
l'unique dans sa version originale
qui diffuse son poison.
Pour nous simple rappel obligatoire
du vaccin de la vérité unique.
A ce stade, aucun effet secondaire à signaler,
sauf peut-être
une certaine lassitude
devant tout ce temps perdu.
La vie quoi !

Glisse mortel !

 

Lundi 8 mars 2021,
au grand jour
impossible de lire entre les lignes.
La faute aux démons des hommes,
démence ordinaire bien sûr :
notre prison.
Maintenant à visage découvert
c'est glisse mortel
il n'y a plus de début
il n'y a plus de fin
juste la transparence crève l'écran :
travail à l'effaceur
unanimité à sens unique,
et puis,
là,
de suite,
rien qu'une minute de silence.
Au(x) mort(s) !

dimanche 20 février 2022

Coup de moins bien

 
Longue ligne droite contre le vent...
C'était dans le monde d'avant
qu'il fallait demander la preuve par 9.
Désormais inutile de prendre la position de l'oeuf
il faut traverser le présent,
jusqu'à la limite,
en mode chaos debout,
en protégeant tes centres vitaux
si c'est encore possible,
ou sinon,
jeter l'éponge avant de tomber,
et puis,
raccrocher les mots,
se souvenir : " l'être humain est l'animal qui a l'échine la plus souple ".
Maintenant l'onde de choc est dépassée
tu ne sens plus les coups.

Le basique

 
Notre fond commun remonte à la surface de partout :
dénuement/solution
besoin de rien besoin de tout,
ici façon repli stratégique,
et hygiénique aussi un peu,
jusqu'au refus de se toucher.
Pour la forme le week end
refermer le quotidien sur lui-même,
placement d'office dans le statut de confiné
certainement accompagné d'une mise à la diète.
En attendant des jours meilleurs
du style on efface tout
et on recommence
mais en mieux
c'est promis.

La guerre des mondes

 
Aujourd'hui dehors n'a plus le même visage,
les gens aussi,
et puis,
des mots étranges tournent en boucle,
mais surtout c'est l'odeur qui est différente :
en direct " le mort saisit le vif ".
Tiens ! Par exemple regarde-le ce passant,
un ancien bon français
qui rase les murs,
maintenant que la barrière des espèces a été franchie,
il est comme un chat errant
la queue entre les jambes
galeux à souhait.
C'est vrai ! Son patron mort pendant la quatrième vague,
n'a pas eu le temps de lui donner sa dose d'ivermectine.

Au bout de la rue
une voiture de police s'avance.
Dans l'ombre les morts-vivants remontent leur masque.
Les policiers,
leur visage absent,
déjà dans l'autre monde.

Hors de contrôle

 

Grandeur et servitudes de l'être humain
c'est de suite
quand chacun se retrouve seul 
avec son cas zéro
revenu d'une vie antérieure
et qui ne peut être ni repris ni échangé :
à vivre jusqu'au bout.
Hors de contrôle,
il nous précède partout.
Impossible d'enclencher la reconnaissance faciale,
il reste invisible,
le monde est trop petit
la fuite impossible.
Même pas acteur
même pas figurant
il devient ce provisoire
qui nous repousse dans les cordes,
le temps d'avance qu'il a sur nous.
Reste à le travailler d'impressions fausses,
lui enlever son effet loupe ;
à mi-chemin entre la mise en scène et la vérité
improviser un modèle pour faire semblant,
toujours jouer avec le double jeu :
une part de négatif,
une part de positif.
Aussi, être réactif :
garder l'effet surprise,
croire au renversement de situation,
l'embellie au bout de la ligne droite...
Ou d'être vaincu
d'être plus rien.

La guerre des mondes 2

 
  
Au début 
c'était juste une fiction,
un livre ramassé pour tuer le temps.
Et puis,
tu es rentré dedans :
les mots les images que tu lis sont toi de toi
partout de nous.
Alors,
comme ça,
pour voir à quoi ça ressemble la fin
tu es allé direct au  dernier chapitre.
Ici tu es loin dans le temps,
et tu as beau lire entre les lignes :
rien, plus personne,
tu n'es plus là,
effacé
en même temps que les autres "sert à rien ".
Maintenant tout doucement
pour pas que ça déborde
comme une casserole de lait sur le feu
tu refermes le livre.
Peut-être en même temps
tu penses refermer la barrière du  temps,
que l'histoire va s'arrêter comme ça avant la fin,
que ça va passer...

samedi 19 février 2022

La version longue est disponible

 
Maintenant que la folie des hommes a pris le pouvoir
ton identité d'exemplaire unique,
tu te la gardes !
Entre les extrêmes du réel
tu es fait prisonnier
une main devant
une main derrière
plus le masque
plus le code qr,
et le bracelet aussi.
Moins fier que derrière ton stylo à bille hein !
Bon ! La salle des pas perdus tient encore debout,
pour l'instant, tu peux toujours tourner entre ses quatre murs.
Intervalles resserrés au maximum,
plus de place pour laisser venir le monde à nous.
La version longue est désormais disponible :
celle où il faut continuer d'accepter le mensonge
de façon mécanique,
jusqu'au bout du pire

Le travail de la vie

 
Le travail de la vie s'imprime de plus en plus vite,
réduisant les espaces, nous repoussant à la marge
d'être presque hors de nous :
un trop d'histoires qui nous racontent
comme des modèles
avec leurs mots qui appauvrissent.
Croyances, chemins, discours,
tout est fait pour subvertir l'homme,
le déchirer en morceaux,
une volonté secrète de puissance, de désir.
Alors, en arrière,
l'expérience du jour s'y perd,
le ciel en haut vidé de sa substance.
De toi un flou sans couleur s'échappe ;
l'extérieur, lui, promène son agitation permanente,
aucun point de rencontre entre les mondes :
rien ne se lit
ou de l'illisible pour nous.

Spectacle, comédie, réalité,
chacun sa vérité
où les vies se défont.
Ordre établi aussi,
des idoles défilent,
remplissant les cycles du temps
comme à la parade.
Sur le chemin
lui elle toi
comme un roseau sous le vent
se courbe,
une révérence à la vie encore
qui va comme elle peut
nous en elle jusque dans l'oubli,
là tout contre, 
qui vient

Dis tu me cherches l'embrouille ou quoi ?

 
Quelque part  entre la feuille blanche et le stylo
tes mots existent déjà,
encore dans le chaos,
seulement coupables de penser par eux-mêmes,
de vouloir exister sans la permission de personne.
Aussi bien sûr, tu es là,
dans l'ombre,
acteur unique,
tour à tour
Oedipe ou Sphinx,
qui interroge qui ?
Pour l'instant
pas de réponse bonne réponse
l'énigme reste entière :
chaque mot raconte simplement
le début de sa propre histoire.

Non,
en fait il n'y a pas d'embrouille

De qui es-tu le visage ?

 
L'heure est à notre génie du mal,
sa rengaine est sans bornes
pas de torpeur estivale.
Trop facile de prendre le peuple à témoin.
Démarche inutile bien sûr,
celui-là est déjà invisible,
dématérialisé
quelque part dans le cloud.
En fait il lui est juste bon pour s'écouter parler,
perdu dans le virtuel c'est plus tranquille aussi...
Allez une tirade de plus :
"... A vaincre sans péril on triomphe sans gloire...
A la fin de l'envoi je touche..."
L'art extrême de tout foutre en l'air
et d'en faire une réussite.
Est-ce bien ton destin ?

A l'isolement

 

Aujourd'hui tu passes ton tour,
nulle part où aller,
comme un cas contact certifié
tu gis sur ton canapé.
Pendant ce temps
tout là-haut le pouvoir cartoone dur,
façon coup d'état permanent,
la peur du vide en plus ;
donc toujours la dose de trop
pour alimenter nos corps défendants,
y compris ce trop de médecine tout autour,
sans autre prescription possible
que la menace des mots.
Infiltration du système
jusqu'à l'étouffement :
c'est comme ça et pas autrement,
voilà l'unique sédatif.

Tout est encore open 2


Sauf que non ! 
Ni démocratie 
ni dictature :
simplement
le virus nous a mis au jour
ou à jour.
Voilà la seule option disponible,
sans aucune contrepartie
ou clause rédhibitoire à opposer.
Résultat :
un au-delà,
mais de ce monde.
Inutile de vouloir sauver cette "face de requiem "
à tout prix,
les masques ont fait plus que nous protéger,
ils ont achevé nos identités.
Maintenant,
une fois retirés
ils laissent nos visages défaits.

Tout est dit,
pas besoin de décompresser :
le long no man's land de la génération à traverser,
où plus personne ne se reconnaît dans l'autre,
encore moins dans lui-même.
Well done !

Tout est encore open

 
La réalité nous aveugle.
Quitte à aller dans le mur
il s'agit de sauver la face,
à tout prix :
non pas dictature non !
Non plus démocratie non !
Seulement la triste vérité de l'arrangement,
en espérant que,
sans palier de décompression,
ça passe,
une fois encore,
parce qu'il n'y en a pas d'autre.

vendredi 18 février 2022

Cri du coeur

 
Sur ordre,
dans la rue,
les masques sont de retour,
pourtant on ne les rencontre qu'à dose homéopathique
ici ou là.
Les passants, la plupart sont guéris de la peur,
prêts à affronter leur propre image
sans garde-fou.
D'autres refusant le non-sens,
ont trouvé en eux l'unique vérité
qui ne les trahira pas,
et le samedi, à titre prophylactique
ils nous la repassent
en criant Liberté Liberté
ce mot sans copyright
dans le langage de l'homme.
 

Une brève histoire de nous

 
On n'en finit jamais de réécrire la même histoire.
Aujourd'hui au grand jour,
les rôles sont gravés dans la matrice :
du traitre au héros
jusqu'aux suiveurs
on prend les mêmes et on recommence.
Inutile de rebattre les cartes
les héros sont tous morts
volontaires désignés d'office
pour payer le prix fort.
En arrière il y a le tout venant
ceux-là perdus dans la masse.
Tout un système de proportions nous égalise,
et tu t'y reconnais.
Quant aux images du traitre et du sauveur,
combat entre l'ombre et la lumière,
pâle reflet de notre fond commun,
elles tardent à se dessiner.
Vae victis :
la vérité tranchera pour nous.

" Il faut savoir terminer une guerre "

Oui, mais comment ?
Ce soir tu rentres de ton for,
et les mots que tu ramènes de là-bas te le disent :
"Ca va pas être possible mon petit monsieur,
aucune solution pour sortir de ce merdier".
L'unique façon de survivre
est de pouvoir passer et repasser entre les mailles du filet,
c'est-à-dire de rester un petit poisson,
comme ceux-là de ton enfance
que tu regardais dans le port de Toulon
à la sortie des égouts :
des mange merde comme on les appelait.
Ah cette façon qu'ils avaient de regarder passer le courant !
Tu t'en souviens encore.
Bien sûr, il y a une autre solution,
plus propre  :
Minimal carré blanc sur fond blanc,
ne tirez pas je me rends !
Une autre forme de compromis,
autant que ceux d'en face l'acceptent.

C'est fait

 
Il y a eu un bug,
et maintenant c'est fait :
le vaccin est d'hier après-midi...
Au réveil tu te tâtes un moment...
Ouf ! Tu es encore celui-là
cru et entier,
avec pas d'autres effets secondaires
que cette belle érection bien dure.
Inutile de t'excuser :
pour l'instant,
impossible de trouver une perspective
qui éclaire mieux le sens de la vie.

Là au travers de la vitre,
le soleil darde ses rayons tout chaud,
et toi,
sous la couette clim. à fond
tu t'étires, rugis de plaisir.
Enfin quelque chose qui fait du bien à l'être humain.

Après la tempête

 
Te laissant ici à rêver,
qui est aussi un peu prier,
que ces choses aient une fin,
et qu'importe leur ordonnancement,
que la vie sorte de cet espace fermé,
même pour un nouvel esclavage.

Un pas de plus simplement.

Le profond, lui, s'est éloigné,
vit plus loin, hors de nous,
et c'est comme ça
et pas autrement.

Vent de tempête

 
D'ailleurs 
des forces soufflent très fort
courbant nos corps dociles, préparés.
Elles ne s'arrêtent pas :
la chorégraphie se joue d'autorité,
certainement une étape intermédiaire
en travers de nos vies,
ou bien, juste avant la fin d'un monde.
Des êtres, nos dieux encore mortels, l'ont décidé :
une vie de tempêtes pour nous les tout en bas.
Donner la peur ne leur suffit plus.
Il faut sans repos ce bruit qui emporte tout :
la raison, les pensées, les rêves...
La vie aussi,
et que le silence ne résiste pas à cette force.

Sans pouvoir l'expliquer
un monde nous quitte
que même nos pas repoussent au loin,
un jeu qui se joue à vivre seul dans l'enfermement du quotidien.
Maintenant un mal impossible nous encombre,
devient nous,
la couche de surface atteinte,
la plus fragile.
Et que la folie y tienne sa place.
Toujours sous contrôle quand même. 

Black mirror S : 1, E : X

 
Ici est comme un jeu vidéo 
où tout est possible
pour se terminer,
à condition d'oublier l'avant.
Homme ou femme
femme et homme en même temps,
tout et son contraire ça marche aussi,
tout est bon pour se retrancher du présent :
la face cachée de l'être et son derrière.
En criant exit on peut même tout stopper
et retourner dans l'autre monde,
ou bien,
continuer jusqu'à l'orgasme :
combat à mains nues ou sexuel
c'est du kif

mercredi 16 février 2022

En bouillie


C'est juste de l'instant.
Après la coupe d'Europe ratée,
après les élections foirées,
les images s'encastrent en continu 
les unes dans les autres...
En bouillie, tu sors de là...
Du pain et des jeux bien sûr !
Mais non, pas que.
Et le sentiment ?
Et la communion ?
Ça existe pas bordel !
C'est foutu,
plus moyen de s'accrocher à quelque chose,
même pour de faux...

Du coup, les souvenirs te remontent :
"We are the champions..."
La France black, blanc, beur,
ah ça t'avait une de ces gueules !
Et maintenant les dernières news
avec leur air, non pas de faux-témoin,
mais plutôt de fausse indifférence,
racontent des choses qui riment avec rance.
Excuse-les :
c'est  de plus en plus difficile
de donner le change,
et puis, il faut bien manger.
Tout le monde connaît ça,
le plus vieux métier du monde,
y a déjà goûté.

Résistance

 
Ton bunker c'est son lieu de vie,
toute ta poésie s'est réfugiée là,
unique endroit qu'il te reste pour infiltrer le présent.
Dehors c'est le déluge :
trop de vrais faux à encaisser.
Déjà, tu n'as plus de place dans la tête,
la folie du quotidien a tout envahi,
sa capacité de saturation pèse le poids de la Terre.
Guerre totale
offensive généralisée, façon rouleau compresseur,
ça se joue au centimètre près
pour garder sa santé mentale...
C'est difficile,
en face, soyons réaliste c'est combien de divisions ?
Et ici...
N'est pas Stalingrad qui veut

Tohu-bohu

 

Trouver la grâce 
ou la demander,
demander son compte
ou lui mettre son compte ;
Mars rétrograde
ou Mars attacks.
Ici tout est son contraire
version plus dure sera la chute.
Peu importe.
Vous reprendrez bien un peu de n'importe quoi ?

Étonné d'être là ?


Ainsi va la vie :
grosso modo un an et demi pour en arriver là !
Pas la peine de donner le change,
le rébus nous transporte,
il n'y a rien à comprendre,
il manquera toujours une syllabe ou un dessin.
En parallèle l'élasticité travaille au mieux,
nous aide à faire comme si :
vaccin ou pas,
rien de scientifique dans tout ça,
simplement une nouvelle configuration
qui se glisse sous notre peau.
Encore en phase intermédiaire,
là où le comique et le tragique se conjuguent en bande organisée
pour finir de nous défaire.

mardi 15 février 2022

Séquence à venir

Histoire de ronds
histoire de fou
= vaccin
mais pas que...
Bientôt porte d'entrée du monde d'après
ou de l'Autre un passage obligé,
peut-être.
Pour ton imagination tolérance zéro,
l'impossible devient possible,
une histoire comme une bulle de plus
qui nous tient et qui enfle.
L'algorithme suit son cours,
l'improbable est sa juste mesure,
au-delà comme un doute une fissure...
Non, pas possible,
le bouillon d'onze heures n'est pas au goût du jour

Récapitulons


Oui oui d'accord
désormais la vie a un prix
mais jusqu'à la date de péremption
pas plus loin.
Après est un autre jour,
il reste l'espérance :
sur le tableau des statistiques
des chiffres à géométrie variable
et ça reste gratuit.
L'important c'est d'y croire.

Du virus et des hommes


Virus  révélateur,
façon sérum  de vérité,
un trop de mots nous délivre de l'inconscient collectif.
C'est comme un aveu
que nos cris expulsent du profond
là où la réalité physique se perd.
Au bout
quand il n'y a plus rien à dire
pour se sauver
il reste encore la ligne d'horizon
là-bas vers l'ouest lointain
ou l'orient intérieur,
peu importe.
Unique patrie 
mais libre de droit.
Très loin.

Même pas peur

 

Réduit au silence
la version autiste ne lui suffit plus,
après black lives matter
et balance ton porc
l'être appelle le hashtag du moment.
A courir après
la parole te pousse,
l'envie de dire :
arrêtez le massacre
ça suffit
on oublie tout
même la gestion cataclysmique.
Ici les mots se bousculent
pour dire non 
au vaccin prototype
ou au moins, attendre le suivant,
notre vaccin patriote, made in France...

A vrai dire juste le temps de respirer
de botter en touche,
que la raison revienne,
peut-être,
ou sinon " le paradis blanc ".

Beurk !

 
Le racontage continue
avec ses mots venus d'ailleurs,
directement du système prémaché,
à en avoir la bouche trop pleine.
Là-bas ou ici,
l'homme de maintenant en a marre
d'être un objet qui doit régurgiter tout le temps,
jusqu'à faire beurk !

Asphyxie

 
Les jours commencent à peser pour des nuits :
certainement l'espérance de vie qui  fout le camp,
aussi, cet air qu'on respire de plus en plus mal ;
ça a tellement pas de sens tout ça,
ce trop de médecine autour de nous
sans prescription possible
autre  que l'amertume des communiqués, des interviews.
Comment en est on arrivé là ?

Inquiétant


Impossible de se réapproprier  son propre temps,
maintenant est devenu une chose,
intervalles resserrés à l'extrême
le jour ne passe plus.
En vis-à-vis,
la mémoire trop pleine tourne en boucle,
avec un claquement sinistre
à chaque passage.
Surtout ne pas se mettre en travers,
au risque de tomber sur la tête.

"Tout est perdu fors l'honneur"

 
Fini de se voiler la face,
oui, c'est bien nous !
Notre temps,
même celui de tout à l'heure
a déjà rejoint le passé.
Inutile désormais d'attendre le vaccin patriote,
il ne viendra pas ce soir.
Mort avant de naître
ou déclaré perdant par no contest,
c'est lui-même.
Aucun chemin de repli.
Au moins tâcher de retrouver l'humilité perdue
avant de crier "ne tirez pas j'me rends".

Mon précieux

 

C'est à ton corps
qu'on veut  toucher,
plus encore à ton libre arbitre.
Expérience que tu vis en direct
la démonstration dépasse l'absurde :
5 doses deviennent 6 !
En fait, pourquoi pas ?
"Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse".
Ici c'est plutôt l'écume des jours
qui fait monter le niveau,
toute cette mousse qui nous submerge
le pouvoir là-haut qui n'accepte pas le vide.
Ton corps défendant te le dit,
la dose en trop.

Coup d'état permanent

 
En continu
la drogue dure diffuse,
au grand jour
discours à sens unique
à la mesure de notre temps,
au final, pour une si petite injection.

A chacun son ordonnance
le vaccin ou la mort.
Maintenant le virus peut disparaître
la Maladie l'a emporté :
l'homme au fond de nous,
plus fort que tous  les hommes réunis
avec son quoiqu'il en coûte

Conforme


Imperturbable 
le protocole des jours déroule la marche à suivre :
menace restriction
exécution rébellion
soumission,
et tous les autres
impossible à nommer,
comme s'il n'y avait plus de vide entre les faits
qu'une accumulation impossible à résorber :
vérité ou complot
chacun son choix
jusqu'au bout du tout en un,
aussi jusqu'à s'abstenir en cas de doute. 

Trop c'est trop

 

C'est après la phase laminoir,
le virus reste entier
avec son énigme,
il est juste de trop maintenant :
l'homme/nous a déjà rejoint le direct,
chacun sa course de vitesse
où l'oubli n'est pas de trop,
la liberté de respirer oui,
mais pas trop fort,
de rattraper le connu,
même rétréci...
Allegro ma non troppo

Configuration du jour

 

Glissement/dérive
la stabilité n'est plus d'ici.

C'est après le point de non-retour,
maintenant même le très court terme nous dépasse
comme si d'autres mots avaient pris le sens du vent,
certainement le moment de mettre bas les masques
que la folie des hommes puissent nous sauter aux yeux.
Vraiment un drôle de regard que nous renvoie le miroir...
Après tout ça,
il devra bien rester un bout de foi en quelque chose
à mettre sur nos visages.

Révélateur

 

Qu'importe son nom,
à présent le virus nous a réduit,
du dedans au dehors il est partout,
le vivant est son prisonnier,
plus besoin de symptômes,
il est dans nos mots dans nos gestes,
et l'invisible  son domaine,
il nous le donne en partage ;
le silence aussi, où il a pris forme,
nous révèle ce double visage perdu :
passé avenir suspendus,
porte ouverte
vers le commencement ou la fin.

lundi 14 février 2022

Ici n'est pas un jeu


Impossible de trouver le bon côté du sens,
surtout maintenant,
arrivé au-delà de la confiance perdue,
une épreuve systématique.
qui se rajoute aux checks quotidiens
effectués à l'aveugle.
Difficile d'accommoder,
de trouver la phase.
Loin devant nous,
profitant de son inexistence,
le système
lui,
a sauté le pas,
désormais il travaille sans masque,
déjà dépassé la fabrique de l'oubli.

Impossible mais vrai


Il était une  fois
et c'est aujourd'hui,
une fin du monde de plus,
en petit :
énième phase de décrochage
le côté obscur de la force s'efface
en même temps que le manque d'imagination.
Dans l'urgence tu t'arranges
en tête à tête avec toi-même.
Remonté des profondeurs,
cet étranger
impossible de le projeter
la normalisation en cours te retient trop fort.
Déjà, tu n'existes plus,
tu fais semblant.

Rien de plus incertain
que cette vie si bien ordonnée.

Après

 

Le monde d'après s'anticipe ici
directement sur place.
Impossible de ne pas le voir
s'incruster sur nos regards figés
déjà prêts ;
des jours qui tranchent dans le vif
gardant pour eux 
le dernier mot de nos espoirs,
nous laissant la portion congrue.
Bref, rien de nouveau,
la configuration habituelle
derrière  le pessimisme de façade;
aussi cette passion du triste
avec la nostalgie d'un monde disparu
oublié qui revient :
celui de l'enfance de l'homme
avec son goût bébé
où l'on jouait à mourir
plusieurs fois par jour
pour de faux,
ou bien encore plus loin,
avant de devenir cet homme mortel
seul
et sous son entière responsabilité,
celui qu'on vend au quotidien
en notre âme et conscience.

Notre unique visage
que la vie redécouvre en nous.

Virus fin de la saison 1


Qui décide de quoi ?
Non indispensable de le savoir.
On en est arrivé là et c'est tout :
l'être humain réduit à cette chose silencieuse
prise dans l'enveloppe des jours,
le quelconque est ce qui lui reste ;
la mémoire ne travaille plus les corps,
elle glisse, comme une simple conséquence
qui avance dans l'indifférence  générale.
Rien pour nous réchauffer et les coeurs aussi,
qu'une version industrielle
prête à sortir du moule
pour tout à l'heure,
service minimal : survivre pas plus.

De visible, on voit encore des ombres
qui sortent de nous en titubant,
impossible de revenir à l'état initial.
La saison 2 commence comme ça :
un mur de verre qui empêche,
ou une bulle, qui nous tient fermement
et nous pousse vers l'inexorable.