samedi 29 octobre 2022

Une vie


C'est le moment
où les feuilles se libèrent,
se détachent de la branche,
d'un coup, une petite secousse,
un moment de plaisir,
juste ça,
à danser avec la vie,
encore un instant,
avec le vent qui les porte
dans les airs ;
jouer à descendre, puis à remonter,
et puis s'abandonner
là maintenant sur le sol,
et mourir.
Voilà, c'est fini.

dimanche 6 mars 2022

Le TGV du matin

 
A bientôt 300kms/heure,
la nuit ne résiste pas longtemps,
presque de suite,
la lumière du jour fait son irruption,
plus aveuglante encore que l'obscur.
Dans la voiture,
tu peux tout juste lire les révélations tendance actuelle,
directement sérigraphiées sur les vitres :
" fenêtre avec vue " ;
laissez vous rêver " ;
et autre 
" no filter "...
C'est dommage
pas un seul passager n'a encore tagué au marqueur ce bon vieux :
"Merde à qui le lira ".
Quand même !
Inutile de tomber des nues,
nous sommes au-delà du virus,
énième mutation
l'heure est aux figures imposées :
c'est le début de la semaine.

" Possiblement "

 
A ton corps défendant
la pravda du jour t'entraîne dans son faux rythme
maintenant dénommé le " possiblement ".
Là elle trace des lignes dans le hors piste,
te fait dépasser l'essentiel,
à l'aveugle,
toujours vers un simulacre de guérison.
Nouveau format qui nous déporte
direction la zone de non-droit.
Frontières fermées
impossible de retrouver l'obscur,
ni même de le retourner
de voir ce qu'il y a derrière.
Et c'est tant mieux !
Le pire serait qu'il n'y ait rien,
qu'une immense connerie humaine.

Instantanés

Quelqu'un
quelque part
a touché aux terminaisons de la vie.
Qu'importe
qui.
Amputée de ses connexions,
maintenant normalisée,
la partie encore humaine
fait comme les herbes :
profil bas.
Etonnante la démesure de son silence.

Dehors c'est la chasse à l'homme,
en continu.
Du consentement éclairé
le mot libre est déjà supprimé :
double dose obligatoire
pour basculer dans l'inconnu.
Simple régularisation.

Et le virus ?
Il est toujours là.
Docile,
il s'est fondu dans les confins
de notre clair obscur.
Ce qui est inquiétant
ce n'est pas lui,
c'est ce qu'il dit que nous sommes,
sauf les mots lui manquent pour se faire entendre.

Tout est possible 2

 L'Histoire fait du sur place:
en limite de décrochage,
l'inspiration se refuse,
les mots ne sont plus conformes,
il te manque le pas d'après pour sortir de là...
Et toujours ce convoi mortuaire en plein milieu
et qui bloque le passage...
Presque qui revendiquerait...
Ah ça y est, trouvé la solution !
Retour d'urgence aux fondamentaux,
ce bon vieux scénario à l'américaine,
toujours disponible,
là de suite, quand on a besoin de lui :
le bon moment pour faire BOUM !

Tout est possible 1

 
Pérégrination intérieure.
Sur les berges de la conscience
une question vient :
quoi faire maintenant de ce convoi mortuaire qui divague
rempli de tout cet inutile qui fait l'homme ?
Encombrement maximal,
lui dire bye bye, le laisser à son exode,
et c'est fini :" free like a river ".
Sauf qu'après tout, cet épisode,
c'est notre bébé à tous...
... Ah non !
Pas avec l'eau du bain,
quand même !

vendredi 4 mars 2022

Irréparable

 
Ici
des humains, oui,
mais rendus malades.
Cobayes ou souris de laboratoire
choisis ta place...

L'unique folie d'être trop soi :
fous de liberté
deviennent fous en liberté.
Pendant ce temps dehors,
mégalomanes paranoïaques
mythomanes psychopathes
et autres malfaiteurs courent toujours
direction les meilleurs places
là où les vérités se superposent.
Illisibles bien sûr,
jusqu'au moment du passage à l'acte.
Encore plus loin, pour le tout venant,
électrochocs journaliers,
lobotomie généralisée,
au-delà de la folie ordinaire,
no limit.
Arrêter de chercher à comprendre,
égarement assuré.

En dernière analyse,
internement d'office
ou suicide collectif,
au choix.